lundi 21 avril 2014

Thailande du Sud : Où l'on voit des animaux quand y en a pas

On dit qu’il ne faut jamais retourner aux endroits que l’on a adorés, et bien que ce ne soit pas vrai pour tout, dans certains cas l’adage populaire a bien raison…

Nous en avons donc fait les frais à Railey, destination idyllique aux abords de Krabi, sur la mer d’Andaman. Il y a 4 ans, alors que Sib venait me voir après 9 mois de séparation, nous avions atterris ici, et y avions découvert une destination cool, abordable et encerclée d’imposantes falaises karstiques, elles mêmes abritant l’un des plus beaux endroits que nous ayons vu : la lagune de Railey.

Krabi et ses long tail boat
En 4 ans, on ne peut pas dire que l’endroit ait subi beaucoup de modifications, peut être un hôtel de luxe en plus, mais c’est à peu près tout… Ce qui a changé c’est tout d’abord les prix (l’hôtellerie a doublée…), mais surtout l’amabilité plus qu’approximative des locaux. C’est donc, après avoir passé une mauvaise nuit dans une tente, qui fuyait sur nos lits (il a plu dans la soirée), et qui chauffait toute la journée au soleil y installant une chaleur étouffante,  le tout pour la somme exorbitante de 600 Bahts (le prix d’une chambre correcte à BKK), que nous décidons de quitter la presqu’ile sans même prendre le temps de revisiter la Lagune…
Marée basse à Railey
Et parce qu’un désagrément n’arrive jamais seul, pour repartir (en bateau), il nous a fallu poireauter 3h en attendant que 8 autres personnes souhaitent quitter l’endroit.

Bref, après ces 2 jours ratés, nous prenons la décision de nous rendre dans la baie de Phang Nga, à 2 heures de Krabi en bus, et mondialement popularisé grâce à James Bond et son « Homme au pistolet d’Or ». Nous cherchons donc le bus qui se rend à Phang Nga, et suivant les conseils de la vendeuse de tickets, nous attendons le car sur le côté de la route principale. Il ne tarde d’ailleurs pas à arriver et nous dépose à destination 2 petites heures plus tard. Le trajet était agréable dans ce bus climatisé, si bien que j’ai bien roupillé tout du long. Sibylle, elle, n’a pas fermé l’œil, et une fois le bus reparti, nous laissant au bord de la route, elle me fait part de ses inquiétudes : cela fait près d’une heure que l’on s’enfonce dans les terres laissant la mer derrière nous ! « Bien sur que non », lui dis-je. Et me voilà à demander aux passants où se trouve la plage,
-       Oh la la mon bon monsieur, mais vous en êtes à 50 km de la mer ici.
-       « Qu’est-ce qu’il a dit ? » évidemment la discussion a eu lieu en Thai et ma douce souhaite donc savoir ce que j’en ai retiré…
-       « Heu, j’ai pas vraiment compris, mais je crois qu’on est au bon endroit, suis moi allons demander la direction du centre ville ».
Et oui dans ce genre de situation, quand on se balade avec une lionne stressée par le voyage, il vaut mieux éviter de la contrarier et garder son sang froid, au risque d’y perdre 1 ou 2 attributs plus ou moins importants…

Nous voilà donc à demander la direction du centre ville, et on apprend finalement qu’on nous a laissé à perpette (4km) et c’est après de longues négociations que nous obtenons un prix pas trop aberrant pour nous y emmener. J’avais repéré un Hôtel sur Trip Advisor, et en le trouvant j’avais la certitude d’être bien au bon endroit, le seul point curieux c’était cette histoire de plage à 50km et le fait de n’avoir aperçu la mer nulle part…
Après tout, si nous étions dans le Sud, ce n’était pas pour y faire du ski… Enfin, on a demandé à nos adorables hôtes quelques explications, et on a compris que la Baie de Phang Nga était à 30km, que  pour l’explorer, il n’y avait pas d’autres choix que de choisir une excursion en Long Tail Boat, dont le point de départ se situait à 12km de la ville. Il n’y avait donc pas de plage, mais d’autres activités dans le coin étaient proposées, comme des cascades ainsi qu’une cave à visiter en bateau. Voilà qui était plus clair.

La lionne avait bien compris ce que ça voulait dire : pas de plage, drôle de façon de passer ses vacances à la mer dans un pays aussi chaud. Je crois que si on avait été en Bretagne, l’absence de baignade dans l’eau glacée ne l’aurait pas dérangé, mais là, on était pas vraiment chez les vikings…
-       Dis donc Sib t’as entendu ? Y a des cascades dans le coin ! C’est trop cool on va pouvoir se baigner ! » vous avez bien compris, je tente un coup de bluff, on va voir si ça passe.
-       Mouais, c’est super… », bon c’est pas hyper enthousiaste comme réponse mais ça fera l’affaire.

Le lendemain, on décide de se rendre aux fameuses caves, 500 bahts l’entrée (ça fait mal), et photos interdites… Pour vous aider à visualiser le décor, une petite description des alentours s’impose : Phang Nga est entouré de grands pitons rocheux, un peu comme on a pu voir vers Krabi, mais ici ils ne sortent pas des eaux mais de la terre. L’un d’entre eux est creux et abrite une rivière souterraine. On l’explore avec des lampes torches et un kayak.
Entrée de la grotte
La grotte en elle même est un long tunnel de 2km, abritant une myriade de petites chauve-souris et de superbes stalactites/mites. Le guide, plutôt sympathique, mais ne parlant presque pas anglais, nous montre toutes les différentes formations qui arboraient une forme suffisamment originale pour récupérer un nom. On y voit donc de nombreux animaux : un chien, un poisson, plusieurs éléphants… Certaines sont plus ou moins farfelues mais d’autres étrangement ressemblantes. La balade se termine par une centaine de mètres à pied pour finir sur une cascade, qui, bien qu’il n’y ait pas d’eau à cette période, brillait de mille feu sous la lumière de nos lampes torches. C’est également ici que se trouve ce qui a donné le nom à cette Cave de l’Eléphant, une formation calcaire où l’on reconnaît sans doute possible l’animal en question.
Après cette visite, nous voilà en route pour l’autre côté de la ville, vers les cascades de….
Bien que pas très impressionnantes, un petit sentier les longe à travers la jungle environnante et on y aura fait de jolies photos grâce au fameux filtre si longtemps recherché à BKK. Ce sera également l’occasion pour nous de rencontrer, entre 2 photos de « Bisous d’ailleurs », un jeune couple de Français, Karen et Sev , très sympa.
Cascade avec mon super filtre ND8
Une fois de retour à la ville nous avons réservé notre excursion du lendemain pour explorer la baie de Phang Nga, le but réel de l’étape. Et c’est donc allégés de 2000 baht mais le ventre rempli de riz gluant à la mangue fraîche que nous allons nous coucher. D’ailleurs, je sais pas d’où on fait venir nos mangues filandreuses et jamais mures en France mais franchement il faut que Rungis change de fournisseur !

Au milieu des Mangroves

Enfin, on y est, c’est le moment d’embarquer à bord du long tail boat pour l’excursion tant attendue. On y retrouve d’ailleurs, avec un plaisir partagé (du moins on l’espère), nos 2 français de la veille, et c’est parti pour 4h de bateau à travers les paysages sublimes de la baie de Phang Nga. Tout d’abord, alors que nous voguons à toute allure au milieu de l’un des nombreux bras de mer, nous sommes cernés par d’interminables forêts de mangroves. A perte de vue, différentes espèces d’arbres ont su s’adapter à un milieu de vie extrême et parviennent à supporter la salinité de l’eau tout au long de l’année, en effet, ils prennent racine sous la surface de la mer. 

Mangroves à l'horizon
Et d'un peu plus près
Puis, au détour d’un virage, on l’aperçoit enfin, la fameuse baie et sa forêt de pitons rocheux. La vue est à couper le souffle. Nous avions eu un peu peur de mal les distinguer car le ciel était bien nuageux, mais il n’en était rien. La brume rendait le paysage encore plus féerique et majestueux. En effet, au lieu de dissimuler les iles, les nuages en coiffaient les sommets en les auréolant délicatement.
Une auréole de brume
Mistinguette en bateau
Alors que nous nous dirigeons vers cette multitude d’iles, notre guide nous rapproche d’une falaise et nous admirons alors des peintures rupestres uniquement visibles en bateau. Peu après on nous indique le fameux rocher du chien, une éruption karstique couverte de végétation et qui aurait la forme d’un chien. Si mon humble point de vue vous présente le moindre intérêt, ca ressemble plus à un dromadaire qu’à autre chose, mais bon, on ne peut pas dire que ces animaux courent les rues dans cette région du globe, ce qui excuse peut être leur mauvaise interprétation.

L'art rupestre de nos ancêtres

Le Rocher du Chien-madaire
On passe ensuite sous d’impressionnants à-pics d’où pendent un genre de stalactites karstiques, puis on zigzague entre les pitons pour arriver au clou de la balade, la fameuse James Bond Island. Ici, fini la balade idyllique où l’on se croit seul au monde. C’est archi bondé ! Des Russkof et des Schleu de partout. C’est déroutant, ils viennent de Phuket dans des bateaux munis d’énormes moteurs, bien différents du notre pour se prendre en photo devant l’ile, puis ils repartent aussitôt.  Du coup on fait comme eux, le tour de l’ile en quelques minutes, 2-3 photos et hop on réembarque, direction…

James Bond Island
Le village flottant ! Voilà une autre curiosité de la baie, un village de pêcheurs musulmans flotte, accroché à une ile au milieu de la mer. Ils sont même en train de construire une mosquée au milieu, et il y a une petite boite pour faire des donations, mais elle ne nous était pas adressée comme vous l’imaginez bien… Là aussi on ne s’attarde pas car à part des attrapes touristes, il n’y a rien de bien authentique ici.
Le village flottant accroché à son piton
Et sa mosquée...
Un dernier passage devant le rocher du chien-madaire, et c’est déjà l’heure de rentrer.
On déjeune avec nos amis d’un jour, puis on se sépare, eux en direction d’une autre ile, et nous vers Bangkok puis Mae Sot pour retrouver mes chers Karens.
L’article aurait pu s’arrêter là, mais le trajet en bus Bangkok-Mae Sot a atteint le rang d’anecdote désagréable de voyage.
Nous arrivons 1h en avance à la gare routière pour prendre nos tickets en bus VIP (on ne se refuse rien), et bien que le tarif nous paraisse plus bas que prévu, on ne fait pas d’histoire. C’est en montant dans le bus que l’on en comprend la raison. Aujourd’hui encore on essaye de comprendre pourquoi… En effet, au lieu de profiter des larges et agréables sièges de cette catégorie de luxe, nous voilà installé avec une dizaine d’autres personnes dans un espace Karaoke ! Une grosse TV avec de la musique (assourdissante) Thai, une banquette pour 5 personnes où l’on s’entasse tant bien que mal, et une table trop basse bloquant nos genoux. Tout ça sous l’œil satisfait d’un moine bien installé dans son fauteuil. Il est beau l’ascétisme et le sacrifice bouddhique… Au bout d’une heure de calvaire, on finit par s’allonger par terre dans le couloir trop étroit, et on passe une mauvaise nuit (7h de bus). En plus de ça on n’a pas droit au petit casse croute prévu pour les autres voyageurs. Franchement, qu’est ce qui a pu leur passer par la tête de fabriquer un bus Karaoke ???

Enfin bref, nous voilà à Mae Sot, aux portes de la Birmanie, Je rends l’antenne, à vous.

Pour voir l'album photo : Onglet Pays, Thailande, Album photo

lundi 14 avril 2014

Bangkok: Ville Stabilo

La Thailande, et sa célèbre température. Nous en avions rêvé lorsque nous étions dans les froides montagnes himalayennes. Après 3 heures de vol elle se présente à nous telle que nous l’avions imaginée : chaude ! Elle ne pouvait pas nous faire meilleur accueil que celui-là.


Le jour de notre arrivée nous n’avions qu’une envie : vagabonder dans les rues de Bangkok ou Krung Thep Maha Nakhorn Amon Ratanakosin Mhindraytthaya Mahadilokrop Noparatana Rajdhani Buriram Udon Rajnivet Mahasatan Amorn Pimarn Avatarn Satit. Ca me paraît evident !

Bon pour les moins bilingues d’entre vous je suis contrainte de traduire (d’ailleurs c’est fatiguant, si tu pouvait apprendre le Thaï, ça m’arrangerai !), le véritable nom de la capitale n’est pas Bangkok mais « Grande cité des anges, autel suprême des joyaux divins, forteresse invincible, vaste et sublime royaume, capitale royale et sans pareille des neuf nobles joyaux, demeure magnanime du monarque », ce qui en fait, de manière très surprenante je dois l’avouer, le nom de ville le plus long du monde.

Suivant notre désir, nous errions dans les rues de Krung Thep Maha Nakhorn…. J’déconne !!!!

Toujours est-il que lesdites rues (t’as vu comment je fais des efforts de tournure de phrase pour pas t’infliger le Krung Thep Maha Nakhorn Amon Ratanakosin Mhindraytthaya Mahadilokrop Noparatana Rajdhani Buriram Udon Rajnivet Mahasatan Amorn Pimarn Avatarn Satit ? ) sont bordées de roulottes qui sont de véritables cuisines ambulantes.

Sur leurs étales, des mangues juteuses, des brochettes d’ananas et de bananes frites,  des pad Thai, des soupes au lait de coco et autres délices étaient emprisonnés dans des sachets plastiques bien gonflés.

« A l’aide» me hurlaient-ils. Et en tant qu’ex-avocate je comprenais leur douleur de résider dans une prison de plastique alors qu’ils n’avaient rien fait. Et puis, je me souvenais ce reportage Pixar nommé « Némo », où les poissons étaient enfermés dans des sacs plastiques et ne cherchaient qu’à rejoindre leur milieu naturel (Ca c’est de la culture !).
Ni une ni deux je m’approche des aliments enfermés et m’empresse d’acheter leur liberté pour un prix que je ne mentionnerai pas tant il est honteusement bas. Ce fut mon premier acte héroïque.

Les aliments libérés entre mes mains savouraient le bon air frais de la liberté. Pendant ce temps, les quelques papilles qui avaient survécu aux deux derniers mois de famine gustative me suppliaient dans un souffle à peine perceptible.  « Par pitié, du goût », « du goût » me réclamaient-elles. Je ne pouvais en laisser mourir d’avantage. J’ouvris ma bouche et déposai délicatement le met sur ma langue. Après tout, j’ai laissé leur chance aux aliments, ils ne l’ont pas saisie, et c’est donc leur prédateur naturel qui en a profité. Ce fut mon deuxième acte héroïque.

Ces deux actes se sont répétés successivement à de très nombreuses reprises depuis que je suis en Thaïlande et chaque fois c’est les papilles qui remportèrent la manche. Depuis, elles vivent heureuses et ont beaucoup d’enfants.

Entre ces nombreuses pauses bouffe dont nos corps avaient besoin (en gros pendant le temps de la digestion quoi) nous décidâmes de nous cultiver un peu. Je serai plus juste à affirmer humblement que nous décidâmes de parfaire notre culture générale déjà très poussée.

Et c’est parti en direction des deux monuments les plus courus de la capitale : Le Wat Po et le Wat Prakewo.

Ca décoiffe au Wat Po...
Le premier est un ensemble de temples bouddhistes. Le plus grand de ces temples accueille le célèbre bouddha couché de 45 mètres de long et 15 mètres de haut, et est recouvert de feuilles d’or. Ledit Bouddha semble pourtant bien à l’étroit sous ce toit de sorte qu’on peine à prendre de belles photos de lui, faute de recul suffisant.

ça va, on te dérange pas trop?
Ce temple du bouddha couché, datant du XVIIIème siècle, est également le plus ancien temple de Bangkok. « Petite école » me direz-vous en qualité de dignes héritiers de la très belle Notre Dame de Paris. Seulement ils ont une excuse, où plutôt un mauvais démon : la Birmanie.

Oui, avant que ce petit village de pêcheurs n’ait été élu pour servir de capitale au royaume du Siam, celle-ci était implantée à Ayutthaya (à environ 60 km de Bangkok) depuis le XIV ème siècle.
Dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, l’ennemi juré du royaume du Siam (ancien nom de la Thaïlande), la Birmanie, envahit le Pays, et met à sac la splendide capitale.

Alors que je suis encore dans la lecture du « Faucon du Siam », un roman tiré d’une histoire vraie qui décrit Ayutthaya comme la plus belle ville de tous les temps, où tous les toits sont d’or, où les temples étincellent de couleurs et où le raffinement est poussé à son maximum, nous décidons de ne pas visiter le site archéologique d’Ayutthaya pour ne pas en être déçu et garder en tête l’image qu’elle avait avant de tomber.

Cette décision s’imposait d’autant plus à nous que d’autres voyageurs nous affirmaient qu’Ayutthaya n’est qu’une succession de tas de pierres entre lesquels passent des routes très fréquentées.

Bref. Après le Wat Po, place au Grand Palais, qui renferme dans ses murs le Wat Prakewfo, le temple le plus sacré de Bangkok. En lui même le Palais n’a, à mon sens, pas grand intérêt ; il s’agissait de l’ancienne résidence royale dont les pièces à vivres ont été transformées en divers musées (armes, textiles…) qui n’excellent même pas dans leurs domaines respectifs, et rendent la visite fatigante par le piétinement de l’ennui qu’ils infligent…


Non convaincus par la partie civile, nous passons à la partie religieuse de l’ensemble dévolue aux divers temple bouddhistes, dont le Wat Prakewo où temple du bouddha d’émeraude.

Devant cet ensemble coloré agrémenté de doré, d’argenté et de cuivré, on hésite à trouver ça somptueux où carrément kitch ; stupas dorés, toits superposés tricolores (les trois couleurs étant orange, vert et jaune FLUO), petits carreaux de miroirs, et statues aux expressions Walt Disney.

Très chic! Et puis discret aussi...

Du doré, encore du doré, toujours du doré

J'compte sur toi pour pas que ça me tombe dessus mon ptit gars...

Salut beau gosse!
L’intérieur du temple au Bouddha d’émeraude, qui est l’équivalent de nos chapelles royales,  suit ce même schéma : des statues mi animales-mi femmes recouvertes de feuilles d’or, des baldaquins superposés, des parasols  aux teintes vives, encadrent un petit bouddha de jade (et non d’émeraude comme c’est prétendu dans le nom du temple). Quand à ce dernier, il me paraît évident qu’on nous cache quelque chose : il ne mesure que 60 cm, est placé à 11 mètres de hauteur et est entièrement habillé…  On ne nous dit pas tout, et c’est pas Anne Roumanoff qui me contredira !

Pour les plus Sherlock Holmes d’entre vous que cette énigme démange, je conseille donc un drone avec l’option strip-tease.

Ces visites nous avaient exténué. Il nous fallait un petit remontant. De la bouffe vous imaginez-vous me connaissant?
Et bien non, maintenant que j’ai pu assouvir mon fantasme de bien manger, j’avais bifurqué mon envie sur les massages. On embarquai donc sur le Chao Praya Express, (équivalent du métro mais sur le fleuve (le Chao-Praya) qui divise Bangkok) direction le bien être dans toute sa grandeur. Ne manquez pas un massage Thai si vous passez dans cette contrée… Faites tout de même attention au salon dont vous poussez la porte, histoire qu’il n’y ai pas de mal entendu si vous voyez ce que je veux dire.

Le Wat Arun depuis le Chao Praya Express
Les jours suivants, et alors qu’on n’en pouvait plus des temples bouddhistes thailandais, qui pour nous sont tous les mêmes, nous nous dirigeâmes vers des lieux de vie  (palais royaux et maisons typiques) puisque c’est ça que nous apprécions vraiment. Le Palais de Vimanmek (résidence secondaire du roi Rama V), la maison de Jim Thomson (ancien agent de l’OSS) qui remporte la palme de notre plus gros coup de cœur à Bangkok, le musée des traditions (maison bangkokienne des années 50 entièrement restée dans son jus) et enfin la maison de Kukrit (cousin du roi et ancien premier ministre de Thailande) passèrent sous nos yeux. Bien que ces bâtisses ne sont pas les monuments les plus populaires de Bangkok, peut être parce qu’ils ne sont pas assez fluo, ce sont eux que nous avons le plus appréciés. 

Maison de Jim Thomson
Ces maisons nous semblaient plus typiques au sens français du terme : Elles sont restées figées dans le temps tandis que les temple, souvent plus anciens, sont constamment repeins, redorés, améliorés et modernisés de sorte que leur époque de construction est indevinable.

Le musée des traditions

 Il ressort de la visite de ces maisons, que leurs éléments les plus magnifiques proviennent de la région de l’Issan dans le Nord de la Thaïlande (statues khmer, maisons entières qui ont été ensuite déplacées à Bangkok, mobilier raffiné). C’était décidé, nous visiterons l’Issan dans notre voyage avec un point d’honneur, parce que c’est plus constructif qu’un bras, sur les vestiges de l’époque Khmer.

musée des traditions, à l'intérieur
En revanche la visite de la maison de Kukrit aurait pu être la moins intéressante, si et seulement si… nous n’avions pas été invités à siroter un Ice tea avec l’actuel propriétaire des lieux, le fils du ministre… et donc également le cousin du roi (Rien que ça)!
Nous étions impressionnés mais feignions le naturel. Alors que je ne maîtrise pas suffisamment l’Anglais, j’osai moins facilement que Florent prendre la parole ; une fois n’est pas coutume.

Tout le « savoir vivre » Thaïlandais que j’avais pu lire dans le lonely Planet se bousculait dans ma tête : il fallait remercier en joignant la paume des mains tout en me baissant légèrement et en accompagnant ce geste d’un « Kop kun kaa » (merci en Thailandais), il fallait laisser nos chaussures à l’entrée de sa maison, il fallait éviter de passer devant lui et si c’était inévitable, s’incliner en passant, il fallait, il fallait, il fallait… Que je sois moi même parce qu’il ne me faisais pas une interro sur les traditions de son Pays , mais nous invitai le plus simplement du monde à prendre un thé!
Il entreprit de nous parler le la famille royale (comme c’est étonnant), du mérite du roi actuel, et même du « meurtre du frère ainé du roi » !... Aucun guide, aucun livre n’expliquai la mort de ce jeune monarque de 10 ans. Tout au plus précisaient-ils que le jeune roi était décédé dans des circonstances étranges. Et là notre hôte l’affirmait : le frère du roi actuel a été tué d’une balle dans la tête. 

Dans ce pays où le simple fait, pour un thaïlandais, de ne pas avoir au moins un portrait du roi et de la reine chez lui constitue, parmi tant d’autres choses, un crime de lèse majesté, nous craignions d’aborder ce sujet … surtout avec un membre de la famille royale.  Nous nous contentions donc d’acquiescer aux paroles de notre hôte sans broncher. Une fois le sujet passé, nous parlions de manière plus décontractée, et la rencontre s’achevait après qu’il nous ai présenté sa superbe collection de boîtes à bétel en provenance, pour la plupart, de l’Issan (Encore elle !).

Bref, toutes ces visites de maisons nous exténuaient ; il nous fallait un remontant.
Celui-ci était trouvé dans un petit plongeon dans la piscine du « sky bar » d’un hôtel (dont nous n’étions même pas les clients). C’était donc un jus à la main, le corps dans la piscine et les yeux éblouis par la capitale en contrebas qu’on se relaxait.

Un p'tit feu d'artifice depuis la piscine d'un sky bar
Et comme si ce n’était pas assez paradisiaque, il nous fallait quitter cette ville sponsorisée par stabilo, pour rejoindre les plages du sud à l’eau turquoise et au sable blanc.

PS : c’est volontairement que j’ai omis dans cet article la visite de la ferme aux serpents. Pour me convaincre d’y aller, Florent a argumenté en affirmant que ça pourrait m’aider à vaincre ma peur de ces animaux au sang froid. Cette tentative de thérapie a été la plus ratée de l’histoire, j’y ai appris que certains serpents vivaient sous les feuilles mortes. Donc maintenant, en plus de surveiller où je pose les pieds dans la jungle, je pousse les feuilles avec un bâton. T’imagines ma vitesse ? Florent gueule, mais… à qui la faute ?

Avec Caline. 
Si vous souhaitez voir plus de Photos de Bangkok, dirigez-vous vers la rubrique « Pays », puis « Thaïlande » et « Album photo ».

mardi 8 avril 2014

1 mois en 10 minutes : Inde du Nord

Avec beaucoup de retard, on a enfin réussi à maitriser l'outil pour faire des vidéos. Voilà donc notre première montage vidéo sur l'Inde : 

En espérant qu'elle vous plaira, bisous à tous!






mercredi 2 avril 2014

Vallée de Katmandou : Au rythme du courant

Le Népal, ses montagnes, ses temples, ses gens sympathiques et … son électricité. Ce dernier point mérite que l’on s’y attarde, et c’est bibi qui s’y colle.

Bienvenue dans la vallée de Katmandou
Pour commencer je tiens à rappeler à ceux qui ne le savent pas comment cette technologie indispensable arrive jusque dans vos murs puis dans vos ordinateurs et/ou téléphones pour vous permettre de lire l’incontournable blog « Sur la route des Tongs et du Riz ».  L’électricité est produite par de nombreux moyens, en général très onéreux, puis acheminée par câble jusque chez vous. Ces centrales de production cependant ne sont pas obligatoirement sur votre territoire et il est donc possible, si vous ne pouvez pas en produire suffisamment chez vous, d’en acheter à l’étranger. C’est le cas du Népal, qui sous airs de pays développé (par rapport à l’Inde), ne possède quasiment aucune centrale énergétique. Pour alimenter le pays, les népalais achètent donc à leurs voisins ce dont ils ont besoin. Cependant leur peu de richesse ne leur permet pas de s’en procurer en quantité suffisante, et il leur faut donc partager cette denrée essentielle. Impossible donc d’avoir accès à l’électricité 24h/24. Même à Katmandou (la capitale), le courant n’est disponible que quelques heures par jour par quartier, et par soucis d’équité, la répartition des tranches horaires changent tous les jours. Le planning est disponible sur internet… Curieusement seuls les villages des montagnes y ont accès en permanence, cherchez l’erreur…

Bibi et ses poules

C’est donc entre 2 coupures de courant que nous avons décidé de visiter la vallée de Katmandou, qui comprend deux anciennes villes royales en plus de Katmandou. En effet, avant d’être un pays unifié, le Népal était un composé de nombreux petits royaumes marchands pour la plupart. Nous prenons donc le bus pour Bhaktapur, Cité des Dévots, la mieux conservée de ces villes médiévales, et arrivons sur la Durbar Square (place royale) de la ville. Ce que nous y découvrons nous laisse pantois : de grandes pagodes, font face à des palais imposants. Tout est sculpté avec la plus grande finesse et décoré de statues et de peintures. On y retrouve de fortes influences chinoises, mais l’omniprésence des temples et effigies hindous nous rappelle à la réalité.

Un air de Chine
Mais pas que...

Les rues qui partent de la place sont étroites et mènent à d’autres places de moindre taille mais toutes aussi charmantes, le sol est pavé de briques rouges (comme les bâtiments) et des temples de toutes tailles se présentent à tous les coins de rue. Cet ensemble médiéval est encore habité et lorsque l’on se perd dans le dédale des rues, nous découvrons qu’une vie locale grouille dans cette ville. On y retrouve nos bons amis les chiens, mais aussi de nombreuses poules et quelques vaches.

Des filins teintés au safran sèchent près d'une réserve
Un extrait de vie locale

Les maisons sont de belle taille bien que souvent très basse de plafond, et certaines valent les plus beau Havelis que l’on ait eu l’occasion de voir en Inde. De nombreux puits et réserves arborent l’ensemble, et ils sont encore utilisés quotidiennement par les femmes du quartier.

A la fontaine
Après Bhaktapur, nous nous rendons à Patan ou Lalitpur, Cité de la Beauté, et là encore on n’est pas en reste. La Durbar Square (il y en a une dans chaque ville royale) est sublime et abrite en plus des habituels temples et palais une grande fontaine où les locaux viennent s’approvisionner. Bien que plus touristique que Bhaktapur, Patan est superbe et vaut le détour. Bâtie sur le même modèle que sa concurrente, la ville est plus petite et un peu moins harmonieuse que sa cousine, mais est bien mieux entretenue et constitue la banlieue chic de Katmandou. On y trouve donc de jolis Hôtels et de bons restaurants mais elle en perd de son authenticité.

Une beauté toute en contraste
Loin d’être lassé, par ces ensembles médiévaux nous voilà à nouveau sur Durbar Square, mais à Katmandou cette fois ci. C’est la plus grande des trois et est classé au patrimoine mondial de L’UNESCO. On peut y visiter le palais royal aujourd’hui une caserne, immense et combinant des styles occidentaux et locaux. Il y a également un musée, que nous ne visiterons pas car on nous demandera de nous séparer de tous nos sacs et appareils photo avant d’y entrer. Comme partout au Népal, de nombreux oiseaux de proie le survolent, ce qui donne une impression magique à l’ensemble.
Un temple accueillant
L'aile occidentale du Palais
Alors que nous dégustons un cocktail sur le toit d’un des immeubles lui faisant face, on eut apercevoir l’agitation de la ville en dessous de nous. Et de ce point de vue, une curieuse impression d’URSS nous emplit. On réalise alors que les voitures sont presque toutes les mêmes, des pots de yaourt plus ou moins récentes et dans des tons gris. En effet, le Népal a une histoire politique complexe, surtout ces dernières années et sort tout juste d’une période Maoïste suivant un régime monarchique sévère. La ville en elle même, hormis la place royale, ne présente pas grand intérêt, mais il y règne une certaine douceur et ne doit pas être désagréable à vivre.

Nous avons pris nos billets d’avion pour Bangkok où nous allons séjourner quelques jours avant de regagner les plages du sud et profiter de vacances bien méritées.
Avant de partir j’ai fait emballer mon bâton de trek dans un carton de néon lumineux et l’ai envoyé en France à ma mère afin de répandre les mantras népalais dans le ciel français.


Vous pouvez trouver plus de photos en cliquant sur l'onglet Pays, puis Népal et album photo.