mercredi 13 août 2014

La baie d'Halong: Levez le rideau

N'hésitez pas à jeter un coup d'oeil à l'album photo en cliquant ICI
ainsi que les bisous d'ailleurs en cliquant ICI


Il y a des lieux qu’il nous est interdit d’éviter.

Pourquoi ? Parce que le qu’en dira-t-on nous fait trop peur. Du coup, il dirige nos vies.
Ainsi oseriez-vous dire « J’ai visité Paris » si vous n’avez pas visité la Tour Eiffel, où encore « J’ai fait l’Egypte » si vous n’y avez pas vu les pyramides ?

Ainsi en est-il de la baie d’Halong ; quiconque a vu le Vietnam, a nécessairement vu la baie d’Halong.

Cédant à la pression du très populaire qu’en dira-t-on, il nous fallait donc planifier notre visite à la très (trop) touristique baie d’Halong.

Mais évidemment, on veut éviter de vivre l’expérience à la manière de tous les touristes ; il nous faut trouver THE bon plan pour explorer cette merveille comme si nous étions ses découvreurs.

Au lieu d’aller directement à la baie d’Halong avec les énormes ferries qui partent du continent, nous avons jeté notre dévolu, pour quelques jours, sur l’île de Cat Ba, une île de la baie de Lan Ha située au sud de la baie d’Halong et prétendue moins touristique. Ce choix nous permettrait, pensions nous, d’une part de voir la vie au milieu d’une baie d’énormes pitons rocheux et d’autre part de profiter de la baie d’Halong sans les touristes en louant un petit bateau ou quelque chose du genre.

Deux bus et un bateau nous ont donc permis d’arriver sur l’île de Cat Ba. Alors OUI, la baie est belle. Très belle. Mais… nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée de passer par Cat Ba pour explorer Halong.

On arrive à l’Hotel, l’hôte nous annonce ses prix et Flo accepte. Je le regarde avec de grands yeux accusateurs. Il n’a rien négocié et ça ‘est un crime pour des backpackers qui se respectent. Je tente donc de faire baisser les prix mais je ne bénéficie toujours pas du soutien de Flo. Du coup l’hôte, tel un enfant satisfait d’une divergence de ses parents, paraît inflexible. Ca ne manque pas l’engueulade n’a pas pu être évité et le spectateur semblait s’en délecter : il ne baisserait pas ses prix parce qu’il avait le soutien de Monsieur… et Monsieur, dans ces pays là, c’est mieux que Madame.

J’en peux plus… je me casse et chacun dormira dans son hôtel ! Je pars donc seule.
Ca y est j’en ai trouvé un à un prix convenable et bien sur, comme c’est le cas partout au Vietnam, j’ai négocié le prix du coup il a encore baissé. A ce moment là Flo arrivait pour recoller les morceaux (ba ouai c’est rarement l’inverse). Il s’excusa affirmant qu’il s’était rendu compte qu’en effet on pouvait négocier… Bref on repart donc ensemble au premier hôtel qu’il avait déjà payé et on s’y installe dans une ambiance électrique. 

Histoire de rajouter de l’huile sur le feu, mon ordinateur nous faisait pour la deuxième fois son arrêt cardiaque ; il ne s’allumait pas.

Mon humeur était … bref. Allons nous trouver un petit bateau pour explorer la baie d’Halong.

Finalement à défaut de pouvoir trouver quelque chose à notre gout, on est obligé de passer par une agence qui nous prévoit de partir avec une sorte de bateau de pêche sur lequel on sera une vingtaine de touristes… Exactement ce qu’on voulait éviter quoi. Mais bon on n’avait pas trop le choix. Et le comble c’est que cette « agence » n’est autre que notre hôtel. Comme vous pouvez vous en douter, j‘étais aux anges.

Il fallait vite, très vite, aller se coucher pour que cette journée s’arrête.

Un rêve dans la nuit?
Le lendemain nous montions sur une frégate qui n’avait rien à voir, mais alors rien à voir avec une jonque aux voiles pourpres des découvreurs d’un temps révolu: C’était, comme promis, un bateau de pêche qui prenait la direction de la fameuse baie d’Halong. On n’a pas vraiment vu la différence entre la baie de Lan Ha et celle d’Halong, mais qu’importe c’était très beau. On avait la mer, les pitons rocheux d’un vert luxuriant qui se regardaient dans l’océan et se dressaient de manière désordonnée à perte de vue. 


Greenberg droit devant!
Les paysages changeaient sans changer ; nous avions un angle de vue délimité par ces rochers géants et lorsque nous les dépassions, notre inconscient s’attendait presque à voir un spectacle différent, comme si les rochers étaient les rideaux d’un théâtre et devaient s’ouvrir sur une scène. Mais lorsqu’ils s’ouvraient, d’autres rideaux de cailloux prenaient place sans jamais que ce roulement infini, ne nous déçoive.

Flo en selfie
Parfois, les géants de pierre semblaient se réunir en cercle laissant l’impression à la fourmi que nous étions d’être au centre d’un cirque où l’eau avait remplacé le sable.
Après quelques heures de navigation dans ce labyrinthe aquatique, on sortait les canoë kayak pour explorer le même décor à la force de nos bras. 


On pagaie, on pagaie
Nous avions déjà tenté l’expérience du canoë sur la mer quelques années auparavant et avions alors trouvé l’expérience insupportable. Cette fois, c’est confirmé, c’est insupportable. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de courant fort, du coup on doit pagayer comme des malades, en plein soleil, parce que ça y est, il est midi, et ce pour voir… la même chose que sur le bateau à une ou deux cavités près (celles trop basses pour laisser passer notre meilleur ami à moteur).


Dans les grottes
C’est officiellement nul. Nan, ce qui serait bien se serait de nager au milieu de ce décor.
«Bon on va rendre les canoës et on se baigne lança Flo ». J’acquiesçais. Mais notre entente s’arrêtait là car pour la suite nous n’avions pas les mêmes projets : lui se jetai du haut du bateau pour plonger dans l’eau, et faire des figures au passage, il allait même jusqu’à nager vers d’autres bateaux plus hauts pour leur demander s’il ne pouvait pas sauter de chez eux. En gros, il faisait la même chose que dans une piscine avec plongeoir. Quel intérêt ?!!! Non ne répondez pas, ceci était une question rhétorique.


Pendant ce temps moi je me baignais à une allure de croisière admirant un paysage jusqu’alors inconnu, jetant un coup d’oeil aux aigles qui faisaient leur ronde pour vérifier si toute la faune habitant les géants inanimés se comportait décemment devant nous. Bref j’admirais là où Flo vivait sa petite routine sans grande exaltation. Jusqu’à ce que…. Hahhaaa une méduse. Je sors, je sors, je sors. Je monte sur le bateau, je regarde l’eau…A nan en fait c’était un sac plastique... tant pis, de toute manière j’ai plus envie d’aller me baigner.


baignade ou plongeons?
Sur le chemin du retour vers l’île de Cat Ba, le bateau passa près d’un village flottant logé en plein milieu de la baie. « La belle adresse !» pourrions nous penser de prime abord. Mais en réalité après avoir visité plusieurs villages flottants nous étions arrivés à la conclusion que la vie sur un village flottant était la pire : pire que dans un slum.

Le village flotant: la misère en beauté
La vie sur l'eau
Les habitants vivent sur un amas de bidons permettant le flottement, dans un climat humide, sans électricité mais avec des générateurs pour cacher les bruits de la mer et accessoirement pour éclairer une ampoule qui hésite à marcher. Ils sont contraints de  déplacer leurs maisons en fonctions des saisons et de l’état de la mer, et leur seul contact avec la terre c’est pour vendre le fruit de leur pêche à des prix négligeables. Ces habitants sont en quelque sorte des sirènes des temps modernes dont la routine est loin de celle d’Arièle.


Pêcheur de la baie
De retour sur l’île de Cat Ba, nous nous empressons de réserver nos tickets de bateau et de bus pour nous rendre à Hoi An. Le vendeur qui n’est autre que notre hôte nous annonce 15 heures de voyage. Ca nous paraît beaucoup mais l’avenir proche allait nous réserver bien des surprises. (ne ratez le prochain article)

Une fois installés dans un bus ou aucun membre de l’équipage ne balbutiait ne serait-ce qu’un son d’anglais, nous faisions le bilan de notre expérience dans la baie d’Halong. C’était très beau et de vivre ça depuis Cat Ba nous a permis d’éviter les hordes de touristes. Mais ne nous y trompons pas, nous n’avons pas eu l’impression de découvrir seuls la merveille, d’être les spectateurs uniques devant ces rideaux verts, ce qui est toujours une déception pour des voyageurs comme nous.

Mais après tout, à part Marion Cotillard dans la pub Dior qui a refusé de prendre les escaliers ou l’ascenseur pour préférer marcher avec des talons de 12 cm sur son squelette de fer, qui peut dire avoir visité la Tour Eiffel de manière différente et unique ?


2 commentaires:

  1. eh bah nous on l'a fait ! aller au Vietnam sans voir la baie d'Halong ! (même pas peur des qu'en dira-t-on) ;-)
    hâte que vous rentriez !!! bisous !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ahahah, vous avez bien fait! vous êtes allés où du coup? On rentre le 21 Novembre, on se voit bientôt donc! bisous

      Supprimer