vendredi 14 février 2014

Jodhpur : Ville bleue mais pas que...

Vroooom, vrooom, Poueeeeeet, poueeeeeet, nous revoilà dans le bus pour 7 heures de crapahutage et de klaxonneries. Ce bus là en a un fameux d’ailleurs de klaxon. Un genre de douce mélodie à exploser les tympans avec différentes tonalités.
Enfin, on finit par arriver à survivre le voyage une fois de plus, et nous voilà à Jodhpur.
Petite bourgade de 800 000 habitants qui a su garder une part de son authenticité, Jodhpur va vite devenir notre coup de cœur du Rajasthan.

Le Fort de Mehrangar surplombant la ville
Mais ça, on ne le sait pas encore, et pour le moment, il s’agit de trouver un lieu pour dormir ; et à 21h c’est pas évident.
Armé de notre fidèle liseuse électronique (le Kobo), nous parcourons notre Lonely Planet et nous arrêtons sur la Hill View Guest House (que vous pourrez trouver ici), et entreprenons notre habituelle négociations avec les Rickshaws. Têtus (et ignorants de la configuration de la ville) nous ne voulons pas bouger de nos 60 Ruppees, et c’est après 30 minutes de négociations et 1 kilomètre plus loin que nous cédons pour 70 ruppees, destination : le Fort. En effet notre Guest House se situe « en contre bas du fort » dixit le Lonely.
C’est après avoir quitté la ville principale et nous être aventurés sur une route bien raide qu’il nous faut nous rendre à l’évidence… On n’est pas du tout sur le bon chemin. Le fort, lui, on le voit, et très bien même, mais des guest house, ou même des maisons tout simplement, y en a pas… Enfin si, mais beaucoup plus bas. Alors on ravale notre fierté, et dieu sait que c’est pas facile et voilà qu’on demande au chauffeur de nous redescendre un peu plus bas où l’on a aperçu un escalier qui a l’air de nous rapprocher de la ville. Allégés de 70 ruppees et de notre honneur, nous nous mettons donc en route sac au dos et à pied à la recherche de notre auberge que nous dénichons, 10 minutes plus tard, après un dédale de petites rues peuplées de gens fort sympathiques.

Des habitants de Jodhpur
La guest house ne paye pas de mine mais offre une vue magnifique sur toute la ville et l’imposant fort qui se trouve 50 mètres au dessus de nous : c’est donc ça « en contrebas du fort », effectivement vu de là on voit mal comment être plus clair…


Concernant la ville en elle même, on l’appelle la ville bleue pour une bonne raison : presque toutes les maisons sont peintes à la chaux d’un joli bleu indigo (couleur réservée aux Brahmanes en général), et c’est un plaisir immense de se perdre dans ses étroites ruelles où chèvres, chiens, vaches et quelques habitants souriants déambulent librement. On y observe de nombreux ateliers artisanaux qui travaillent le métal, le bambou et même quelques familles qui tondent leurs chèvres pour tisser leur laine soyeuse.
Au détour d’une rue, on tombe même sur un super entrepôt de tissus et de laines de toutes les qualités (l’adresse ici), et Sibylle succombe pour une magnifique écharpe en vrai cashmere (pas celui de Monoprix ou de Bompard) à un prix hors concurrence.

La Jungle de Jain Textile
En rentrant à l’auberge ce soir là on fait la rencontre du surprenant Oussama (le deuxième dont j’ai pu entendre parler) qui fait lui aussi un long voyage et vient de passer 4 mois au Népal. Un type étonnant, qui après avoir terminé sa thèse sur l’évolution de la moelle épinière chez l’embryon a décidé de partir afin de pratiquer la méditation et pouvoir en étudier les effets sur le cerveau plus tard, en rentrant. Pas vraiment le hippie lambda quoi.

Dans le fort
C’est le lendemain que l’on décide de se rendre au fameux fort qui nous impose sa masse rouge et imprenable depuis notre arrivée. Et même si les précédentes forteresses nous avaient impressionnées, celle ci rafle la médaille d’or.

Le palais dans le fort et ses rapaces
Immense (c’est le plus grand fort du Rajasthan, ce qui n’est pas peu dire), il s’agit à l’intérieur d’une succession de courts et de palais intégralement sculptés, ce qui lui donne, malgré sa corpulence, un raffinement hors du commun et un air aérien. Ca tombe bien d’ailleurs, puisque, construit sur ce qui s’appelait autrefois le Mont aux Oiseaux, des centaines de rapaces planent en cercles infinis au dessus de lui. Un vrai palais de conte de fées. Mais nous n’en sommes pas au bout de nos surprises, car nous avons décidés de profiter un maximum de la vue utilisant les 6 tyroliennes qui en font le tour. Nos yeux en pétillent encore : la vue sur le château vu de là est inégalable, les lacs en contrebas (habituellement à l’abri des regards) sont de toute splendeur et la vue sur la ville bleue (que l’on ne voit de nulle part aussi bien) est à couper le souffle.

La ville bleue
Il ne nous en faut pas plus pour pouvoir qualifier cette journée de parfaite et nous décidons de rentrer à l’hôtel. Sur le chemin, peut être pour me rappeler que la perfection n’existe pas, Sibylle marche sur ma tong gauche et l’instant d’après, CRAC, me voilà avec une tong déchirée et inutilisable… Merci ma chérie. Cependant, rien ne pourrait gâcher ma bonne humeur, pas même la perte de mes tongs adorées, et je reprends ma route clopin-clopant en tachant d’éviter les bouses et nombreux obstacles désagréables pour un pied nu, jusqu’à trouver un petit magasin qui me rechaussera pour la modique somme de 35 ruppees.




Je vous laisse à regret, et Jodhpur aussi, car il temps pour nous de nous aventurer plus avant dans le désert, vers Jaisalmer, la ville dorée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire