lundi 21 avril 2014

Thailande du Sud : Où l'on voit des animaux quand y en a pas

On dit qu’il ne faut jamais retourner aux endroits que l’on a adorés, et bien que ce ne soit pas vrai pour tout, dans certains cas l’adage populaire a bien raison…

Nous en avons donc fait les frais à Railey, destination idyllique aux abords de Krabi, sur la mer d’Andaman. Il y a 4 ans, alors que Sib venait me voir après 9 mois de séparation, nous avions atterris ici, et y avions découvert une destination cool, abordable et encerclée d’imposantes falaises karstiques, elles mêmes abritant l’un des plus beaux endroits que nous ayons vu : la lagune de Railey.

Krabi et ses long tail boat
En 4 ans, on ne peut pas dire que l’endroit ait subi beaucoup de modifications, peut être un hôtel de luxe en plus, mais c’est à peu près tout… Ce qui a changé c’est tout d’abord les prix (l’hôtellerie a doublée…), mais surtout l’amabilité plus qu’approximative des locaux. C’est donc, après avoir passé une mauvaise nuit dans une tente, qui fuyait sur nos lits (il a plu dans la soirée), et qui chauffait toute la journée au soleil y installant une chaleur étouffante,  le tout pour la somme exorbitante de 600 Bahts (le prix d’une chambre correcte à BKK), que nous décidons de quitter la presqu’ile sans même prendre le temps de revisiter la Lagune…
Marée basse à Railey
Et parce qu’un désagrément n’arrive jamais seul, pour repartir (en bateau), il nous a fallu poireauter 3h en attendant que 8 autres personnes souhaitent quitter l’endroit.

Bref, après ces 2 jours ratés, nous prenons la décision de nous rendre dans la baie de Phang Nga, à 2 heures de Krabi en bus, et mondialement popularisé grâce à James Bond et son « Homme au pistolet d’Or ». Nous cherchons donc le bus qui se rend à Phang Nga, et suivant les conseils de la vendeuse de tickets, nous attendons le car sur le côté de la route principale. Il ne tarde d’ailleurs pas à arriver et nous dépose à destination 2 petites heures plus tard. Le trajet était agréable dans ce bus climatisé, si bien que j’ai bien roupillé tout du long. Sibylle, elle, n’a pas fermé l’œil, et une fois le bus reparti, nous laissant au bord de la route, elle me fait part de ses inquiétudes : cela fait près d’une heure que l’on s’enfonce dans les terres laissant la mer derrière nous ! « Bien sur que non », lui dis-je. Et me voilà à demander aux passants où se trouve la plage,
-       Oh la la mon bon monsieur, mais vous en êtes à 50 km de la mer ici.
-       « Qu’est-ce qu’il a dit ? » évidemment la discussion a eu lieu en Thai et ma douce souhaite donc savoir ce que j’en ai retiré…
-       « Heu, j’ai pas vraiment compris, mais je crois qu’on est au bon endroit, suis moi allons demander la direction du centre ville ».
Et oui dans ce genre de situation, quand on se balade avec une lionne stressée par le voyage, il vaut mieux éviter de la contrarier et garder son sang froid, au risque d’y perdre 1 ou 2 attributs plus ou moins importants…

Nous voilà donc à demander la direction du centre ville, et on apprend finalement qu’on nous a laissé à perpette (4km) et c’est après de longues négociations que nous obtenons un prix pas trop aberrant pour nous y emmener. J’avais repéré un Hôtel sur Trip Advisor, et en le trouvant j’avais la certitude d’être bien au bon endroit, le seul point curieux c’était cette histoire de plage à 50km et le fait de n’avoir aperçu la mer nulle part…
Après tout, si nous étions dans le Sud, ce n’était pas pour y faire du ski… Enfin, on a demandé à nos adorables hôtes quelques explications, et on a compris que la Baie de Phang Nga était à 30km, que  pour l’explorer, il n’y avait pas d’autres choix que de choisir une excursion en Long Tail Boat, dont le point de départ se situait à 12km de la ville. Il n’y avait donc pas de plage, mais d’autres activités dans le coin étaient proposées, comme des cascades ainsi qu’une cave à visiter en bateau. Voilà qui était plus clair.

La lionne avait bien compris ce que ça voulait dire : pas de plage, drôle de façon de passer ses vacances à la mer dans un pays aussi chaud. Je crois que si on avait été en Bretagne, l’absence de baignade dans l’eau glacée ne l’aurait pas dérangé, mais là, on était pas vraiment chez les vikings…
-       Dis donc Sib t’as entendu ? Y a des cascades dans le coin ! C’est trop cool on va pouvoir se baigner ! » vous avez bien compris, je tente un coup de bluff, on va voir si ça passe.
-       Mouais, c’est super… », bon c’est pas hyper enthousiaste comme réponse mais ça fera l’affaire.

Le lendemain, on décide de se rendre aux fameuses caves, 500 bahts l’entrée (ça fait mal), et photos interdites… Pour vous aider à visualiser le décor, une petite description des alentours s’impose : Phang Nga est entouré de grands pitons rocheux, un peu comme on a pu voir vers Krabi, mais ici ils ne sortent pas des eaux mais de la terre. L’un d’entre eux est creux et abrite une rivière souterraine. On l’explore avec des lampes torches et un kayak.
Entrée de la grotte
La grotte en elle même est un long tunnel de 2km, abritant une myriade de petites chauve-souris et de superbes stalactites/mites. Le guide, plutôt sympathique, mais ne parlant presque pas anglais, nous montre toutes les différentes formations qui arboraient une forme suffisamment originale pour récupérer un nom. On y voit donc de nombreux animaux : un chien, un poisson, plusieurs éléphants… Certaines sont plus ou moins farfelues mais d’autres étrangement ressemblantes. La balade se termine par une centaine de mètres à pied pour finir sur une cascade, qui, bien qu’il n’y ait pas d’eau à cette période, brillait de mille feu sous la lumière de nos lampes torches. C’est également ici que se trouve ce qui a donné le nom à cette Cave de l’Eléphant, une formation calcaire où l’on reconnaît sans doute possible l’animal en question.
Après cette visite, nous voilà en route pour l’autre côté de la ville, vers les cascades de….
Bien que pas très impressionnantes, un petit sentier les longe à travers la jungle environnante et on y aura fait de jolies photos grâce au fameux filtre si longtemps recherché à BKK. Ce sera également l’occasion pour nous de rencontrer, entre 2 photos de « Bisous d’ailleurs », un jeune couple de Français, Karen et Sev , très sympa.
Cascade avec mon super filtre ND8
Une fois de retour à la ville nous avons réservé notre excursion du lendemain pour explorer la baie de Phang Nga, le but réel de l’étape. Et c’est donc allégés de 2000 baht mais le ventre rempli de riz gluant à la mangue fraîche que nous allons nous coucher. D’ailleurs, je sais pas d’où on fait venir nos mangues filandreuses et jamais mures en France mais franchement il faut que Rungis change de fournisseur !

Au milieu des Mangroves

Enfin, on y est, c’est le moment d’embarquer à bord du long tail boat pour l’excursion tant attendue. On y retrouve d’ailleurs, avec un plaisir partagé (du moins on l’espère), nos 2 français de la veille, et c’est parti pour 4h de bateau à travers les paysages sublimes de la baie de Phang Nga. Tout d’abord, alors que nous voguons à toute allure au milieu de l’un des nombreux bras de mer, nous sommes cernés par d’interminables forêts de mangroves. A perte de vue, différentes espèces d’arbres ont su s’adapter à un milieu de vie extrême et parviennent à supporter la salinité de l’eau tout au long de l’année, en effet, ils prennent racine sous la surface de la mer. 

Mangroves à l'horizon
Et d'un peu plus près
Puis, au détour d’un virage, on l’aperçoit enfin, la fameuse baie et sa forêt de pitons rocheux. La vue est à couper le souffle. Nous avions eu un peu peur de mal les distinguer car le ciel était bien nuageux, mais il n’en était rien. La brume rendait le paysage encore plus féerique et majestueux. En effet, au lieu de dissimuler les iles, les nuages en coiffaient les sommets en les auréolant délicatement.
Une auréole de brume
Mistinguette en bateau
Alors que nous nous dirigeons vers cette multitude d’iles, notre guide nous rapproche d’une falaise et nous admirons alors des peintures rupestres uniquement visibles en bateau. Peu après on nous indique le fameux rocher du chien, une éruption karstique couverte de végétation et qui aurait la forme d’un chien. Si mon humble point de vue vous présente le moindre intérêt, ca ressemble plus à un dromadaire qu’à autre chose, mais bon, on ne peut pas dire que ces animaux courent les rues dans cette région du globe, ce qui excuse peut être leur mauvaise interprétation.

L'art rupestre de nos ancêtres

Le Rocher du Chien-madaire
On passe ensuite sous d’impressionnants à-pics d’où pendent un genre de stalactites karstiques, puis on zigzague entre les pitons pour arriver au clou de la balade, la fameuse James Bond Island. Ici, fini la balade idyllique où l’on se croit seul au monde. C’est archi bondé ! Des Russkof et des Schleu de partout. C’est déroutant, ils viennent de Phuket dans des bateaux munis d’énormes moteurs, bien différents du notre pour se prendre en photo devant l’ile, puis ils repartent aussitôt.  Du coup on fait comme eux, le tour de l’ile en quelques minutes, 2-3 photos et hop on réembarque, direction…

James Bond Island
Le village flottant ! Voilà une autre curiosité de la baie, un village de pêcheurs musulmans flotte, accroché à une ile au milieu de la mer. Ils sont même en train de construire une mosquée au milieu, et il y a une petite boite pour faire des donations, mais elle ne nous était pas adressée comme vous l’imaginez bien… Là aussi on ne s’attarde pas car à part des attrapes touristes, il n’y a rien de bien authentique ici.
Le village flottant accroché à son piton
Et sa mosquée...
Un dernier passage devant le rocher du chien-madaire, et c’est déjà l’heure de rentrer.
On déjeune avec nos amis d’un jour, puis on se sépare, eux en direction d’une autre ile, et nous vers Bangkok puis Mae Sot pour retrouver mes chers Karens.
L’article aurait pu s’arrêter là, mais le trajet en bus Bangkok-Mae Sot a atteint le rang d’anecdote désagréable de voyage.
Nous arrivons 1h en avance à la gare routière pour prendre nos tickets en bus VIP (on ne se refuse rien), et bien que le tarif nous paraisse plus bas que prévu, on ne fait pas d’histoire. C’est en montant dans le bus que l’on en comprend la raison. Aujourd’hui encore on essaye de comprendre pourquoi… En effet, au lieu de profiter des larges et agréables sièges de cette catégorie de luxe, nous voilà installé avec une dizaine d’autres personnes dans un espace Karaoke ! Une grosse TV avec de la musique (assourdissante) Thai, une banquette pour 5 personnes où l’on s’entasse tant bien que mal, et une table trop basse bloquant nos genoux. Tout ça sous l’œil satisfait d’un moine bien installé dans son fauteuil. Il est beau l’ascétisme et le sacrifice bouddhique… Au bout d’une heure de calvaire, on finit par s’allonger par terre dans le couloir trop étroit, et on passe une mauvaise nuit (7h de bus). En plus de ça on n’a pas droit au petit casse croute prévu pour les autres voyageurs. Franchement, qu’est ce qui a pu leur passer par la tête de fabriquer un bus Karaoke ???

Enfin bref, nous voilà à Mae Sot, aux portes de la Birmanie, Je rends l’antenne, à vous.

Pour voir l'album photo : Onglet Pays, Thailande, Album photo

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