mercredi 30 décembre 2015

OSAKA 大阪市: Notre arrivée au Japon où le commencement de notre voyage de Chihiro

La veille de notre départ au Pays du soleil levant, nous vidions nos gros sacs dans la guest house de Shanghai, la balance à nos pieds.
Le billet d’avion était très clair : maximum 10 kilos de bagages. Nous en avions plus de quinze. Un tiers de notre sac devait donc dégager. Le moindre objet non vital (autre qu’un souvenir) devait donc être écarté.

Nous avions du mal à y parvenir. Finalement la solution s’imposa : nous devions recourir à la technique de l’oignon : il fallait que nous superposions nos fringues sur nous, afin qu’elles échappent au dangereux verdict de la balance de l’aéroport.

A ce problème du poids, s’ajoutait celui de l’heure trop matinale du décollage, vol en charter oblige.
Là encore on optait pour une solution risquée mais économe (le prix du taxi aurait réduit à néant les avantages du vol en charter): prendre le premier metro, sortir à la station voulue, puis courir jusqu’à l’arrêt de la première navette du matin pour l’aéroport. Il ne fallait pas la louper car la navette suivante partait une heure après : ç’aurait été trop tard.
C’était tendu, nous étions coincés entre l’heure de départ du premier métro (depuis notre hôtel jusqu’à l’arrêt de la navette) qui était assez tardive et l’heure de départ de la navette (pour l’aéroport) qui était assez matinale. Pour être certains de notre coup, il fallait répéter l’opération. La veille nous avions donc effectué notre itinéraire, repéré les lieux (en notant l’emplacement de l’arrêt de bus, le numéro de la sortie de métro la plus proche de cet arrêt…) et chronométré le tout. Verdict chronométrique: nous avions 4 minutes de battement.

Le lendemain, aux aurores, nous enfilions chacune de nos couches de vêtements, et nous voilà partis à refaire l’itinéraire de la veille, tout en croisant les doigts pour qu’il n’y ait aucun pépin de parcours : 4 minutes de battement, c’est pas large quand même ! Lorsque le métro nous déposa à la bonne station,  les deux bibendum que nous étions foncèrent jusqu’à l’objectif. 
Objectif atteint: Nous avions embarqué à bord de la navette! Ouffff.
Le temps du trajet de la navette on se déshabille un peu (bah ouais on crève de chaud avec toutes nos couches de fringues) et on décompresse.  
Juste avant de faire enregistrer et peser nos bagages, on leste notre dernier bien, devenu superflu: le Lonely Planet de la Chine qui pèse une tonne et que nous avions eu tant de mal à trouver en français... L'avion décolle. 

Japon. Enfin ! Nous l’attendions, nous le rêvions, nous y voilà. Nous sommes à l’aéroport d’Osaka et déjà nous ressentons le raffinement de ce peuple.

Pendant que Flo est parti acheter une carte sim, pour joindre Sam,  notre hôte à Osaka, j’en profite pour me refaire une beauté aux toilettes de l’aéroport. Ben oui, ici c’est ultra civilisé alors fini la nonchalance et la négligence à la chinoise ! le maquillage est de rigueur et je prend mon temps … Oui, je savoure la propreté des lieux, une propreté que n’avais pas ressentie depuis tellement longtemps.

Ça y est je suis prête. Je remonte pour rejoindre mon Floflo  que je vois entrain de courir à ma recherche dans le hall de l’aéroport… Flo qui court ; c’est pas normal : Il y a forcément quelque chose qui cloche. Il m’aperçoit et me lance un regard énervé.

« - mais qu’est ce que tu foutais, ça fait une heure que je te cherche, j’ai eu Sam au téléphone, il m’a indiqué le bus à prendre et vu que t’as mis trois plombes aux chiottes, on vient de le louper ».

Comprenant que je ne pouvais pas confesser mon pêché comme il s’était produit, je feins l’innocence « mais Flo, je suis juste allée aux toilettes et il y avait la queue ! Qu’est ce que tu voulais que j’y fasse ? Tu sais bien que je ne peux pas aller aux toilettes dans l’avion ! (oui, il me semble opportun d’user de ma peur de l’engin pour me disculper)». Malgré mon blush et mon rouge à lèvres, qu’il ne remarqua même pas (comme d’hab quoi) Flo goba mon excuse.

Bon et bien puisque nous avions le temps, il nous fallait comprendre comment marchait la réservation de nos tickets de bus qui nous permettraient de nous rendre au centre ville.

L’organisation est quelque peu complexe mais très stylée : il y a la machine à tickets de bus, bon jusque là on est pas dépaysés, puis la queue à l’arrêt de bus (non non les gens ne se placent pas comme ils veulent à l’arrêt, mais dans l’ordre d’arrivée), il y le contrôleur-étiqueteur qui n’est pas habillé avec l’immonde costume vert chiasse de la RATP mais en bleu marine et blanc avec, s’il vous plait, des gants blancs impeccables.

Son rôle ? Il ramasse nos tickets, nous en donne d’autres (sortes de bons pour la place n° tant), sur lesquels une partie détachable permet d’étiqueter notre sac au même numéro que notre place… Ça c’est de l’organisation.
Le bus arrive.
Pour l’accueillir, le contrôleur étiqueteur  s’inclina jusqu’à ce que le conducteur ait éteint son moteur. Les portes s’ouvrent. Le conducteur, également en costume bleu marine et blanc et gants blancs, descend. Il se retrouve face au contrôleur- étiqueteur. Au même moment, chacun d’eux s’incline devant l’autre, dignes, les bras le long du corps. Le contrôleur-étiqueteur ouvre la soute et place les bagages des passagers (je vous rappelle qu’il ne s’agit là que d’une navette allant de l’aéroport au centre ville hein) selon un ordre bien précis.

Pendant ce temps, le conducteur accueille les passagers à bord.  Alors que l’heure du départ approche, le contrôleur-étiqueteur, se tient droit comme un « i » sur le quai tandis que le conducteur attend ses instructions. A l’heure dite l’homme sur le quai articule ses bras d’une certaine manière pour avertir le conducteur du top départ. Le conducteur s’exécute et pendant tout l’instant où le bus quitta la gare routière, l’homme du quai demeura incliné, pour souhaiter bon voyage au véhicule.

Nous étions fascinés pas une telle organisation emprunte d’un respect, d’une dignité et d’une classe que nous n’avions jamais vue  de notre vie.

Le Japon commençait fort. Très fort, et ce n’était que le début !

A l’arrivée à notre station de bus, nous faisions la connaissance de Sam, notre hôte à Osaka.

Ici quelques explications s’imposent… Comment ça on  avait un hôte à Osaka ? d’où ?

C’est très simple, alors que c’était notre rêve d’inclure le Japon dans notre Tour d’Asie, ce rêve avait un prix : le coût de la vie japonaise. Il fallait donc que nous économisions quelque part. Les transports ? impossible on voulait bouger comme on l’entendait : dans un voyage il ne s’agit pas de rester cloué sur place. La bouffe ? NEVER, c’est trop important pour nous, petits français qui avions quitté saucissons et fromages depuis 11 mois déjà. Il ne restait plus que le Dodo. Oui ça on s’en foutait. On avait juste besoin de 4m2 à nous deux pour nos heures de sommeil nécessaires, un endroit ou se laver et pour le reste, à la one again et bistoufly !
Et justement pour le dodo, on avait un plan, dont nous avaient parlés certains voyageurs : le couchsurfing.

Le principe ? dormir chez l’habitant quelques nuits, et ce gratuitement. La motivation des hôtes ? Partager, rencontrer, s’enrichir, bref de nobles sentiments.

Lorsque nous étions encore en Chine, nous nous étions inscrits sur le site internet de couchsurfing et avions effectué nos demandes d’hébergements pour nos futures destinations japonaises.

Pour Osaka, ce fut Sam qui répondit favorablement (et le premier !) à notre demande.

Et là, à l’arrêt de bus nous le rencontrions.

Je ne sais pas si « Sam c’est celui qui ne boit pas », mais ici Sam c’était celui qui mangeait. A première vue (et même à deuxième et troisième et toutes les autres vues quoi), Sam était un ogre. Il avait de longs cheveux frisés, une pré-barbe et … des Croc's! Ce professeur d’anglais, un américain expatrié, nous accueillit chaleureusement et nous accompagna chez lui à la vitesse d’un escargot. Il habitait une « grande maison », pour le Japon, au sein de laquelle il vivait avec ses deux chats.
Il nous indiqua notre chambre (non non nous n’étions pas sur le BZ du salon mais bel et bien dans une chambre d’ami). Nous étions aux anges : une chambre rien que pour nous avec le même canapé lit ikéa qu’à Paris. Dommage de ne passer qu’une seule nuit dans cette maison à l’aménagement plutôt occidental qui commençait à nous manquer. Mais c’était prévu comme ça : nous avions échelonné un programme au millimètre près et pas question d’y échapper.

Sam: Un Ricain au Japon
Sam nous proposa d’aller chercher quelques trucs à grignotter (enfin … pour nous à grignoter, et pour lui à dévorer).

La superette était, pour nous, une mine d’or : des sushis, des sashimis, des makis partout, des œufs, du beurre, de la farine, bref des aliments que nous connaissions et qui nous faisaient envie ! On optait pour les spécialités japonaises au poisson frais.

Comme à la gare, et finalement comme partout au Japon, les employés de la supérette étaient polis, professionnels, joliment habillés pour leur service, et … ne cherchaient en aucun cas à nous arnaquer. Chaque produit avait un prix affiché (banal pour nous mais pas pour l’Asie), pour lequel on avait pas besoin de se fatiguer à négocier, et systématiquement nous avions un « ohayo gozaimass» soit un « bonjour » à l’entrée de chaque magasin et un « aligato cosaimasta », c’est à dire un « merci beaucoup » à la sortie, chacun de ces termes employés à l’aide d’une voie nazillarde et enfantine que l’on entend que dans les Mangas en VO.

Oui c’est ca nous étions dans un Manga, dans une BD, dans un monde imaginaire où tout paraît beau, courtois, élevé, civilisé au maximum pour l’humble voyageur que nous étions. Nous vivions notre voyage de Chihiro à nous !



A la sortie de la supérette, on faisait part de notre étonnement, sur ce mode de vie, à Sam pour qui tout était banal puisque quotidien. Mais il consentait effectivement que le peuple Japonais était bien plus respectueux et honnête que d’autres.

« Il n’y a quasiment jamais de vol au japon.  Ici, si vous laissez votre portefeuille sur une table pour la réserver le temps de faire quelque chose, personne ne vous le volera » Nous informait-il.

Plus tard, au cours de notre encas partagé, nous lui faisions part de notre programme du lendemain lequel devait se terminer par un train pour Kyoto. Nous en profitions  alors pour lui demander à quelle heure il souhaitait que nous quittions sa maison, sachant qu’il partait bosser tôt le matin et qu’il ne reviendrait le soir qu’après le départ de notre train.
A notre grand étonnement Sam nous dit de partir quant on le voulait. 

« - Mais comment allons-nous faire pour refermer la porte derrière nous car on ne va pas embarquer tes clef à Kyoto ?
-       Ohh ne vous inquiétez pas, poussez la porte sans la fermer à clef (pour info c’était une porte avec une poignée, qu’il suffisait de pousser pour ouvrir). Une fois j’avais perdu mes clefs et j’ai fais comme ça pendant deux semaines. De toute façon, comme je vous l’ai dit, il n’y a pas de vol ici »…

Nous étions abasourdis, par tant de confiance en l’homme ; Cette même confiance que notre culture et nos expériences de vie nous empêchaient d’avoir.

Cette confiance en l’autre, cette absence de crainte n’était pas propre à Sam, mais à tous les Japonais que nous avions (et allions) rencontré.

Alors que Sam devait travailler ce soir là,  nous nous rendîmes dans le quartier d’Umeda, quartier moderne et d’affaires d’Osaka pour admirer l’incontournable « Umeda sky building ».

A l’arrivée à la station de métro adéquate, nous nous retrouvions nez à nez face à la très belle gare d’Osaka, du moderne aérien tel que nous avions appris à l’apprécier depuis Singapour. Une gare à laquelle nous devions nous rendre dès le lendemain pour la visite d’Himeji Castle, l’un des quatre « Trésor nationaux», et l’objectif de notre escale à Osaka.

La gare
Nous nous perdions ensuite dans le dédale des Malls que nous devions a priori traverser pour arriver à l’Umeda sky building. Rien y faisait, on ne le trouvait pas ! On demanda notre chemin chez un papetier qui ne semblait pas le connaître et qui demanda lui même à sa collègue. Celle-ci nous donna un plan et nous indiqua un itinéraire à suivre.

Nous le suivions scrupuleusement jusqu’à ce que nous soyons amenés à emprunter un escalier qui nous força à nous arrêter. 

En bas de l’escalier attendait une foule dont les yeux, et les objectifs, étaient rivés sur une coulée de citrouilles illuminées, laquelle s’étalait sur les marches.

« Ahhhh !! regarde c’est pour Halloween ! » M’exclamais-je.

Sam nous avait prévenu, les japonais raffolent d’Halloween et redoublent d’imagination pour célébrer ça. Pour nous mettre dans l’ambiance, Sam nous avait d’ailleurs montré le masque (enfin… le casque !!!) qu’il avait lui même fabriqué pour la fête de l’année passée : un truc de malade en papier mâché !

Ici non loin de la gare d’Osaka, en plein quartier d’affaire et autour de notre fameuse coulée de citrouilles, s’affairaient des hommes vêtus en habits et en casques de chantier et dont la face était cachée par un loup vénitien.


Quelque-chose se prépare.

Quelques sorcières firent leur apparition.

Il allait se passer quelque chose c’était certain. Pour profiter de ce que nous soupçonnions être un spectacle, nous décidâmes de grossir la foule en contrebas…

Après une dizaine de minutes d’attente et alors qu’on commençait à se demander s’il allait se passer quelque chose, les « hommes de chantiers » se chargèrent d’énormes bacs de balles de ping-pong qu’ils montèrent à différents niveaux de l’escalier. Puis plus rien.

Cinq minutes plus tard, les baffles se mirent à vibrer de toutes leurs forces et une musique électro ponctuée d’une voix qui hurlait « Pingpongggggg- Pumkins », se répéta indéfiniment.

Sur ce fond lyrique, les hommes de chantiers se dirigèrent chacun vers un bac de balles de ping-pong pour en jeter simultanément le contenu dans les escaliers. On avait une impression d’effervescence dans l’air : des balles folles sautant toutes plus haut les unes que les autres de marche en marche. Une effervescence qui ne s’arrêtait pas tant que tous les bacs n’étaient pas vides.

Nous étions ébahis. Non pas par le spectacle des balles de ping-pong, qui bien qu’amusant deux minutes, ne cassait pas trois pattes à un canard, mais par la réaction de la foule. Tous semblaient captivés, émerveillés. Les flashs d’appareils photos pleuvaient quasiment autant que les balles ; les « ouhaaaa » ne s’arrêtaient pas.

le show des balles de ping pong
Ce ne fut que lorsque la dernière balle s’arrêta de sauter que nous quittions notre spectacle d’une foule captivée par pas grand chose. Nous étions épatés par la capacité des japonais de faire d’un non-événement, un événement. C’était très fort !

L’attente et le spectacle nous avaient creusé l’appétit et là, au beau milieu du quartier d’affaires, nous décidâmes d’explorer le ventre de l’une des tours de verre.

Certaines faisaient office d’immenses Malls : on devrait bien y trouver un restaurant. Bonne pioche ! L’un des Malls mettait tout un étage au service de la restauration. Nous n’avions que l’embarras du choix et évidemment, nous jetions notre dévolu sur un resto de sushis, makis et autres spécialités de la mer ; exit les saveurs prétendument venues d’Italie, d’Amérique et autres terroirs.

Ce qui nous avait convaincu c’était le tapis roulant. Celui qui cheminait entre les tables et sur lequel dansaient les plats qui paraissaient tous meilleurs les uns que les autres.


Le tapis roulant: l'argument!
Nous nous installâmes et cédâmes à nos pulsions : dès qu’un plat qui nous tentait faisait son apparition, on le saisissait ! C’était génial ! Pas besoin d’attendre une cuisson, pas besoin de demander des renseignements à la serveuse sur les ingrédients ou autres : nous avions la bête sous nous yeux. Elle paradait dans le dessin d’être adoptée par l’un de nos palais.

Je dois avouer que rien qu’à me souvenir de ce moment, j’en ai l’eau à la bouche. Le poisson était super frais. Bref c'était super bon!

Le meilleur menu international: le tapis roulant

Au milieu de la table, une sorte de plateau creusé dans le matériau présentait les condiments parmi lesquels l’indétrônable wazabi, ainsi qu’une poudre verte.

« Tiens ça doit être du wazabi en poudre » affirma Florent qui en saupoudrait déjà ses plats. Plus tard dans notre voyage, notre hôte des Alpes Japonaises nous apprit que que la poudre verte était du Matcha : le thé Japonais (qu’il fallait évidemment diluer dans l’eau), et eut un fou rire en apprenant que Florent en saupoudrait régulièrement ses aliments.

En sortant du restaurant, Flo me happa dans l’un des magasins du Mall spécialisé dans les mangas et entama sa quête ; celle qui ne le quitterait pas jusqu’à la fin du voyage : Un Jiraya de naruto et un Mihawk de One Piece. Oui oui, Flo bientôt 30 ans, apparemment sensé dans sa tête, cherchait des figurines de Mangas qui coûtaient un blinde pour en offrir une à son meilleur ami (paye ton cadeau pourri) et l’autre pour décorer son propre bureau (très sérieux tout ça) !
Pour ceux qui ne se rendent pas vraiment compte des dégâts, c’est un peu comme si je recherchais une Barbie sirène et un petit poney … et c’est pas fini : que j’offrais l’un de ces personnages à ma meilleure copine ! 

Le début de notre quête
Heureusement pour moi, nous ressortîmes bredouilles du magasin de figurines et il était temps de rentrer car le lendemain, nous avions au programme la visite de l’Himeji Castle, et notre voyage jusqu’à Tokyo.

Sur le chemin du retour au dodo, nous aperçûmes enfin celui qui avait causé notre déplacement dans ce quartier : l’Umeda sky building.

Mouai bof bof




Il n’avait finalement rien de très impressionnant, mais au moins, on l’avait vu ! Done.

mardi 12 mai 2015

Xiamen 厦门: Les Tulous Hakkas

Après un nouveau trajet d’une vingtaine d’heures, nous arrivons enfin à Xiamen. Comme à l’accoutumée en Chine, c’est à pied que nous tentons de rejoindre notre hôtel. Il fait un soleil de plomb et la distance est … chinoise. Je n’en peux plus. Je m’arrête quelques minutes pour me reposer. Mon sac à dos qui ne fait qu’une dizaine de kilos me semble plus lourd que toutes les pierres de la Grande Muraille. Je bois et, entre deux gorgées, je m’assure que Flo a bien repéré le plus court chemin. « Mais c’est juste là » m’assure-t-il en me montrant l’horizon. J'endosse mon sac à dos. Mon tee shirt est trempé de sueur.

« Tiens regarde, voilà la rue de notre hôtel » m’assure-t-il. Nous sommes dans la rue principale du centre-ville. Nous avançons. Nous ne sommes plus qu’à quelques numéros de notre objectif. Un croisement de rues. Nous traversons. De l’autre côté du passage piéton, les numéros des immeubles ont pris une centaine d’un coup. C’est pas possible ! Comment le simple fait de traverser une rue nous fait passer du numéro 92 au numéro 207 ?

Car justement, notre hôtel est sensé se situer dans l’intervalle manquant. On multiplie les traversées de la rue pour tenter d’élucider le mystère. Rien à faire. On ne comprend plus rien. Flo va voir la balayeuse de la rue qui lui fait comprendre qu’il nous faut remonter la rue, bref revenir sur nos pas. Plus tard, un policier nous la fera redescendre. Nous nous retrouvons au cœur du problème : au milieu de ce passage piéton qui fait prendre à la rue plus de cent numéros d’un coup !
Bon, et bien on va quitter cette rue qui est censée être la nötre et on va tourner à gauche. Grand bien nous a pris car après une cinquantaine de mètres, une dame reconnaissant notre qualité de voyageur, sueur oblige, nous fait signe de la suivre. Elle tourne encore à gauche (donc si vous me suivez bien on se retrouve sur une parallèle à la rue problématique) et nous montre un petit bâtiment bien chinois restylé à la mode des « Cyclades » : Nous avions une façade blanc immaculé, des portes et fenêtres bleu électrique, et même un faux moulin grec miniature. Du loufoque dont seuls les chinois ont le secret (Et surtout qu’ils le gardent !). Après un repos très bien mérité dans notre cabine du même style, on part à la découverte de la ville. La visite des Tulous (cause de notre escale à Xiamen), on l’organisera ce soir, ca ne devrait pas être compliqué !

On arpente donc les rues de cette ville de bord de Mer ; une ville axée autour d’une rue principale la Zongshan lu (encore elle), à l’étrange style « colonial chinois » : ce style rencontré essentiellement en Malaisie et qui ne correspond en rien au style chinois traditionnel.
Nous avons l’impression d’être dans une sorte de Biarritz Chinois, une ville du début du XXème, aujourd’hui dédiée au tourisme de masse chinois.
J’ai bien dit Chinois ! Car tout au long de notre séjour à Xiamen, nous n’avons croisé aucun Européen !

Etonnamment nous apprenons que si les touristes Chinois se pressent à Xiamen ce n’est absolument pas pour visiter les Tulous, ces maisons-villages de terre cuite classées au patrimoine mondial de l’Unesco, mais pour se rendre à l’ile de Gulangyu située à moins d’un quart d’heure en bateau. Nous n’avions pas prévu la visite de ce site et pour cause le Lonely ne lui décernait qu’une étoile. Pourtant les avis chinois sont formels Gulangyu est LE site à visiter, la perle du coin. Le personnel de notre hôtel achève de nous convaincre : il s’agirait d’une île rassemblant d’anciennes belles demeures occidentales ; les hôtels particuliers s’y bousculeraient. Bingo, après 10 mois hors des repères de notre Cher Vieux Continent, il n’en fallait pas plus pour nous décider.

Nous visiterons donc les Tulous et Gulangyu.

Préparons tout ça ! Pour Gulangyu, aucun problème, il nous suffira de prendre le ferry sur le quai au bout de la Zongshan lu. Il y a des ferrys tous les jours à environ toutes les heures.

Pour les Tulous, c’est pas le même délire ; Notre Lonely nous avait menti ! Selon lui Xiamen était la ville dortoir permettant de visiter les Tulous. Sauf que pour rejoindre les Tulous depuis Xiamen, il faut calculer 3h30 de route en transport direct bien entendu. C’est ça une ville dortoir ?
Mais la cerise sur le gateau devait arriver : Pour se rendre par nos propres moyens (comme tout bon backpacker veut faire) à ces maisons-villages, il faut se lever à 5 heures du matin, prendre un bus, puis un van, puis marcher 4 km jusqu’à l’arrêt d’un autre bus, dont le passage est aléatoire… Arrivée sur place prévue à 12h00 et départ pour Xiamen prévu à 14 heures, car sinon on risquerait de louper l’un des maillons de cette infernale chaîne de transports et de nous retrouver au beau milieu de nulle part où dormir. On consulte internet. Rien. Pas une information plus pertinente. Parfois des bloggers nous conseillent de remplacer certains bus par des trains, mais le résultat est le même. On arrive à 12 h et on doit repartir à 14 heures.

Ca c’est un os… Allons dîner histoire de digérer cette nouvelle. Dans un bouiboui de l’une des perpendiculaires de Zongshan lu, on goutte une espèce d’énorme bulot frit saupoudré de sortes d’herbes. Pas mauvais du tout ! On se détend un peu dans la rue principale où les animations se déploient pour étourdir le touriste chinois qui, comme hypnotisé, se sépare aisément de quelques yuans. On rentre nous coucher. Dans le lobby de l'hôtel, une pancarte nous saute aux yeux ; elle affiche les photos des Tulous. L’hôtel organise donc des tours pour la visite de ces bâtisses. L’idée ne nous séduit pas. J’en fais une question de principe : On ne va quand même pas participer à un voyage organisé et suivre le parapluie d’un guide ! Bon de toute façons ça ne coûte rien de prendre quelques renseignements me souffle Flo en se dirigeant vers le comptoir. Il en revient avec toutes les explications, selon le tour choisi.
L’idée fait son chemin mais nous (je) ne sommes pas encore prêts à accepter de faire partie d’un groupe de touristes. Nous (je) décidons donc de nous laisser une journée supplémentaire de réflexion : la visite de Gulangyu le lendemain fera l’affaire.

Le lendemain, nous nous rendons donc à l’embarcadère de Xiamen.

-       « Tiens regarde, une mariée » dis-je à Flo en attendant le bâteau.
-       « Ah ouai ! T’as vu il y en a une autre là » me montra-t-il !

Nous débarquons sur l’île qui, aux abords, n’est pas du tout sexy. Nous nous engouffrons dans les petites rues. Moche ! Cette île est résolument moche. On est mort de rire. Tout ça pour ça ! les plaques "moment historique" (élaborées par un organisme chinois bien entendu) nous indiquent ce qui est censé être un bel hôtel particulier. Nous avions des bâtiments de briques ou de béton sans le moindre intérêt. Tous les cinquante mètres, nous croisons un couple de mariés venu avec son photographe pour immortaliser le moment dans un lieux « occidental » croyaient-ils ! On avance au pas de course histoire de vérifier qu’il y a vraiment rien de beau. Rien en vue. Bon et bien… on va retourner à l’embarcadère, et puisque l’intérieur de l’île est sans intérêt, on va longer la mer, ça devrait être plus correct.

Un monument historique?!? Ca? Vous êtes sérieux les gars? 

Et bien pas spécialement. L’eau a une couleur grisâtre et nous avons une vue sur les tours et les grues de Xiamen. Rien de très romantique, et pourtant ! C’est ici que les couples de mariés se font prendre en photo: ils sont tous là, des couples par dizaine, la robe meringue et le voile au vent, à poser sous l’oeil expert de leur photographe. On s’en amuse avant de regagner l’embarcadère et le continent.

Très originale...
Le continent.

Avant de prendre une décision pour le mode d’exploration des Tulous, on se donne encore quelques minutes, le temps d’acheter nos billets de train pour Shanghai d’où partira notre avion pour le Japon.

La guichetière nous informe que le TGV pour Shanghai mettra 5 heures. Cette affirmation nous fit prendre conscience que nous étions à la fin de notre voyage ; elle signifiait que nous n’aurions plus de longs trajets (si ce n’est notre vol de retour pour la France). Au Japon, les transports sont au moins aussi rapides qu’en France. C’en est donc fini des bus-hôtels, des trains de nuits, des trajets de 24 heures sans air conditionné, des trajets rythmés par le passage des marchands ambulants et ponctués par la traversée de paysages fous. C’est à la fois une bonne nouvelle parce que ces longs trajets sont crevants à la longue, et puis parce que la France nous manque, mais c’est aussi une triste nouvelle : notre rêve est doucement entrain de se refermer ; le réveil approche et on sait qu’il sera douloureux !

Pas le temps de laisser la mélancolie s’installer. Pas le temps et pas l’envie. Nous avons fait notre choix pour les Tulous : nous suivrons le parapluie d’un guide !

A l’aube (environ 8 heure du mat quoi), nous descendons à l’accueil de notre Hotel où nous faisons la connaissance de deux jeunes étudiantes SudCoréennes qui ont élu domicile à Shanghai pour l’année universitaire 2013-2014, et qui, comme nous, ont réservé le Tour des Tulous  avec l’Hotel. L’une des personnes de l’accueil nous accompagne là où le car viendra nous chercher.
Le car est rempli de chinois. Pas une seul européen. Les coréennes et nous, nous installons à l’arrière, et profitons du speech tenu en Chinois par la dame au micro à l’avant, pour nous en servir de berçeuse et atteindre les bras de Morphée. Après deux heures sur de larges routes, le car s’engouffre dans les collines. Une heure plus tard, il nous dépose à un petit restaurant au menu unique prévu pour l’ensemble du groupe. Les Coréennes et nous, prenons place autour d’une table déjà pourvue par quelques chinois et goûtons aux mets présentés sur le plateau central tournant. Les Coréennes semblent, tout comme nous, ne prendre aucune plaisir à ingurgiter de la peau de porc frit, des salades cuites trempant dans un bouillon maronnasse, où encore du tofu bouilli. Lorsque nous leur demandons si la nourriture coréenne est vraiment différente de celle servie en chine, elles ouvrent de grands yeux, comme si nous avions proféré une énormité, et s’empressèrent de plaider la cause de leur pays, qui manifestement ne pouvait en aucun cas être comparé à la Chine du point de vue culinaire.

A la fin du repas on nous répartit en petits groupes de 8 personnes et on nous présente notre guide, qui, à ma grande surprise, brandit un drapeau et non pas le mythique parapluie. Il est amusé d’avoir des occidentaux dans son groupe essaye de nous parler. Il nous fait comprendre qu’il est notre guide, et qu’il faut bien se souvenir de sa tête ; ne pas la perdre de vue. La journée promet avec lui !

le drapeau... Toujours suivre le drapeau... Ne pas perdre de vue le drapeau!

Et nous voilà partis en mini van sur les Traces des Tulous (tu= terre ; lou = immeuble), ces ancêtres des HLM version Hakkas. En effet, ces énormes bâtisses de boue séchée, à l’unique porte d’entrée ont été édifiées par les hakkas entre le XVème et le XXème siècle afin de se protéger des dangers extérieurs, parmi lesquels les pillages et les animaux sauvages. Il s’agit de véritables forteresses rondes ou carrées pouvant accueillir plusieurs centaines de personnes, et qui ne présentent quasiment aucune ouverture (sauf haut placées) sur l’extérieur.

Pour nous en mettre plein la vue, notre guide commence par nous présenter l’ensemble de Tulous de Tianluokeng. 5 énormes Tulous  (4 ronds et 1 rectangulaire) que l’on observe d’abord du haut d’une colline avant de partir à leur assaut.

L'ensemble de Tianluokeng

Vu d'une autre colline

méditation sur Tianluokeng et les plantations de thé

Le spectacle intérieur est à l’opposé de celui présenté à l’extérieur. C’est un espace de bois ouvert, aéré, chacune des habitations donnant sur une coursive empruntée par tous, le tout s’agençant autour d’une cour servant d’espace de commerce et de socialisation  qui referme parfois en son cœur le temple des ancêtres, la salle du précepteur et l’estrade de théâtre… C’est aussi beau qu’étonnant.

Intérieur d'un Tulou: ouverture et bois

Extérieur: fermetures et terre
Nous visitons trois des cinq Tulous de l’ensemble. Pour tous une seule règle : ne pas monter dans les étages car ce sont les « appartements » des membres du clan, l’espace « commerce » se situant au rez-de-chaussée. En ma qualité de juriste avertie et d’avocate respectueuse des lois et des règles en tout genre, j’observe évidemment à la lettre les consignes. Flo, ce mécréant ne résiste plus à la tentation. Un escalier le happe vers le haut, et il se retrouve, comme malgré lui vous dira-t-il, à arpenter les coursives des étages, volant de ci de là des clichés interdits…

Ils sont où les escaliers??
D’en bas, je ne le vois pas. Il a disparu et je sais au fond de moi qu’il est en train de fumer une clope avec un local et de lui montrer son portrait sur l’appareil photo ; qu’il reviendra l’air victorieux et fier d’avoir bravé l’interdit.
Explorons le 2ème étage!
 
Vue des étages (où il était interdit de se rendre hein Flo???)
Après la visite de cet ensemble, notre guide nous mène  au temple des ancêtres Zhang, un lieu doté de 23 stèles qui ne nous aura marqué que par la médiocrité d’une sorte de représentation théâtrale pour bébés (on frôle le niveau des marionnettes du Champ de Mars) …

Sur la route du dernier Tulou!
Enfin, notre guide nous demande quelques yuans, prix du ticket du petit train touristique qui devait nous déposer à notre dernière étape, Yuchanglou l’un des plus vieux Tulous de la région, avant de rentrer à Xiamen. Désormais habitués de ces extras non prévus dans le contrat et le prix initial, nous nous taisons et nous délestons des piécettes réclamées. Mais à notre grande stupeur, ce sont les Coréennes qui ne veulent pas céder. Elles en font une question de principe ; un contrat est un contrat et notre tour comprenait l’ensemble des transports utilisés dans la journée ! Une longue discussion s’engage en chinois, puis, comme à l’accoutumée, l’étranger se dépossède de ses richesses pour éviter le scandale… Ils sont forts ces chinois !


Le groupe des étrangers!
Après la visite du massif Yuchanglu, nous retrouvons le car et ses 3 heures de route, et enfin Xiamen à l’heure du dîner.
Florent tente de négocier un MacDo. Ca ne passe pas. Il se rabat donc sur le Subway (oui notre curiosité gustative a des limites, surtout en Chine!). Nous acceptons toutes les 3 (les Coréennes et moi) et ce n’est qu’à la commande que les Coréennes nous avouent que c’est là le premier subway de leur vie. Flo se réjouit à l’idée de ce baptème et s’implique à fond dans l’explication du concept et le fonctionnement des formules. Arffff evidemment il aurait été plus aisé pour lui d’expliquer les règles d’or du MacDo dont il connaît tout les recoins. Mais après tout il maîtrise aussi le sujet  Subway!


Le lendemain, nous partions pour Shanghai, et de là pour notre dernier Pays : le Japon !

Dans le TGV... normal quoi!
Pour voir toutes les photos de l'album, cliquez ici et pour le bisou d'ailleurs, ici. 

mardi 28 avril 2015

Guilin 桂林 et Yangshuo 阳朔 : Où l'on teste l'hôpital chinois

Ca y est on est enfin arrivé ! Quel calvaire ce trajet en train. Heureusement que c’est l'une des dernières fois du voyage ! Après 15h de cris d’enfants, de fumée de cigarette assis sur des strapontins, même Sibylle concède qu’on aurait dû prendre le train rapide. Bref, nous sommes à Guilin, une ville perdue au milieu d’une forêt de pitons Karstiques (ou pains de sucre). C’est un peu comme la baie d’Halong mais sans la mer. Quand je dis « perdue », n’allez pas vous imaginez une petite ville mignonne et pleine de charme au cœur d’une nature enchanteresse. Non, non, c’est une agglomération de taille moyenne, de 4 millions d’habitants, avec ses immeubles sans charme, héritage du communisme. Le centre-ville, cependant est plutôt sympa, une rivière le traverse et quelques immeubles de bas étages avec des restaurants et bars stylés. L’un d’eux sera notre cantine pour la semaine que nous passerons ici.
Car oui, nous allons passer une semaine dans cette ville qui ne devait être qu’une étape avant de continuer vers une ville à taille humaine. La grande question est donc : pourquoi rester 1 semaine dans une ville sans intérêt ?
Et bien voilà : Cela fait quelques jours qu’un petit bouton au-dessus de mon œil droit me taquine. Pour ceux qui me connaissent, ils savent que je ne bénéficie pas de la peau la plus parfaite du monde, je ne prêtais donc guère attention à cet énième rappel de mon corps me demandant de visiter le dermato. Mais ce bouton là, il ne veut pas laisser passer mon indifférence à son égard. Il aura donc profité de la fatale nuit dans le train et de la journée qui a suivie, pour gagner en charisme. Le lendemain de notre arrivée, c’est donc borgne que je me réveille. En effet, le bouton, qui n’en est plus un, a fait gonflé mon œil au point de m’empêcher de l’ouvrir. Je ressemble à peu de chose près à Elephantman (mais en bien plus sexy évidemment, c’est de moi dont on parle). En plus de l’inconvénient de ne voir que d’un œil, j’ai l’impression que mon crane va exploser. Comme si cette patate qui me sert d’œil cherchait à se faire une place à côté de mon cerveau. Or j’ai la tête déjà bien pleine grâce à ma culture si vaste, et vous imaginez donc que, de la place vide dans mon crâne, il n’y en a pas ! C’est donc après une longue discussion avec Sibylle que nous décidons de rester à l’hôtel, en attendant que ça passe. La journée passe, elle, mais il ne semble pas passer lui... Puis vient la nuit : atroce, impossible de dormir, la douleur se fait encore plus aiguë. C’est décidé : le lendemain nous irons à l’hôpital pour la première fois du voyage (et de ma vie). Sibylle appréhende, et veut être sure que je ne me ferais pas injecter de sang contaminé avec un seringue ayant déjà servie à un voisin. Moi j’ai trop mal pour réfléchir, mais je suis convaincu que tout ira bien. Nous nous mettons en route pour l’hôpital que nous trouvons sans trop de mal.  Une fois à l’intérieur, nous indiquons à l’accueil mon visage (au cas où ils n’avaient pas remarqué), et nous sommes immédiatement pris en charge par une infirmière qui nous guide jusqu’à une aile différente du bâtiment. Nous comprendrons plus tard qu’il s’agit de l’aile réservée aux officiels chinois ainsi qu’aux occidentaux. Elle nous fait signe d’attendre dans une chambre en attendant de rencontrer le médecin. 
La tête de vainqueur !
Après une vingtaine de minutes, le médecin arrive accompagné d’une infirmière : c’est la traductrice. Il observe rapidement mon furoncle (car c’est un) et me prescrit une perfusion. La plus grande peur de Sibylle, qui commence sérieusement à angoisser. Moi je  veux juste que ça se termine, du coup je dis ok pour la perf et 10 minutes plus tard l’infirmière revient avec tout le matos. Après un interrogatoire en règle de Sib, elle procède à l’injection. C’est la première fois qu’on me fait ça, et je trouve que ça prend drolement longtemps. Il faut attendre que la totalité d’une sorte de ballon soit vide, et comme ça tombe goutte par goutte y en a pour 40 minutes… Une fois terminé, on nous donne rendez-vous pour les 3 jours suivants pour recommencer. Bon, donc on est bloqué pour quelques jours ici. La ville n’a pas grand intérêt du coup on va passer une bonne partie de nos journées entre l’hôtel et un bar qu’on avait repéré sur la rue qui longe la rivière. Au bout du troisième jour, mon œil commence à reprendre une forme à peu près normale, mais on est encore loin de l'original. En général je me réveille le matin avec œil gros comme une citrouille, puis il diminue pendant la journée, pour se regonfler pendant la nuit. Bien que le médecins nous aient dit de ne pas y toucher, je ne peux résister à la tentation de vider tout le pus que j’y trouve… C’est tellement jouissif… Mais je vous épargne les détails, il parait que c’est un sujet tabou et vraiment répugnant…

Ça commence à aller mieux
Tous les soirs, en rentrant du bar où nous passons nos journées car l'internet y est rapide, on passe devant quelques peintres qui vendent leurs œuvres pour quelques yuans, au bout du 3eme soir, on finit par craquer sur un dessin traditionnel tout à fait charmant.
Le traitement quant à lui fait effet, et je ne ressens presque plus la douleur, par contre, ce soir, c’est Sibylle qui est patraque, du coup je lui propose d’aller nous chercher à diner. Comme on s’y prend tellement tard (21h) tout est déjà fermé, je finis par trouver un stand de bouffe de rue qui propose d’alléchantes brochettes de poulet, et juste à côté un autre qui fait du riz frit. Je m’arrange avec eux pour qu’ils me préparent un genre de riz cantonnais  au poulet. Après une longue discussion gestuelle, ils ont compris et me préparent 2 petites barquettes. Je suis assez fier de moi, ça n’a pas l’air mauvais du tout. Sibylle est ravie, à première vue, mais à peine a-t-on goûté le poulet, qu’on déchante : il s’agit encore une fois du fameux poulet surimi, de la viande de tellement mauvaise qualité qu’elle se déchiquette en longs filaments, sans goût. Ça nous coupe l’appétit et on se rabat sur un yaourt… Quelle déception, j’étais vraiment fier de ma trouvaille.
Finalement le traitement va durer une semaine entière, ce qui modifie pas mal notre planning de voyage, mais bon une infection aussi prêt de l’œil ne doit pas être traitée à la légère. Le dernier jour, alors que la petite histoire commence à entamer sérieusement notre budget, on le fait comprendre à l’hôpital, et ils finissent par nous proposer de prendre la perf dans la salle d’attente (où il n’y a jamais personne) plutôt que dans la chambre privée habituelle. Nous acceptons, et réalisons, au moment de passer à la caisse que ça coute 3x moins cher… Tout ça pour prendre une intraveineuse dans une chambre pendant 40 minutes. On est bien dégouté et à sec…
Enfin je suis guéri, et mon œil est quasiment normal, du coup je décide d’arrêter le traitement 1 ou 2 jours plus tôt afin de reprendre le voyage, et de nous rendre à Yangshuo, le petit patelin qui devait être notre véritable destination dans cette région. Il s’agit d’une petite ville sans intérêt au milieu des pains de sucre d’où l’on peut louer des vélos pour une balade à travers la campagne, et qui propose une vue sur la mythique rivière Li que Sib ne veut absolument pas rater. Une fois sur place, nous entamons notre habituelle négociation afin de louer les vélos les moins chers, puis prenons la direction de la campagne.
Une jolie maison toute jaune
A nous les rizières, pitons rocheux et autres paysans ! Ca fait une semaine qu’on attend d’arriver là, et malgré mon œil en partie fermé je discerne quand même les beautés du coin. Le trajet longe une jolie rivière et traverse de petits villages charmants. 
Jolie balade !
La balade donne envie de s’installer et de rêver. Mais nous devons ramener les vélos avant la fin de la nuit, donc nous ne faisons que de courtes pauses tout en prenant le temps d’admirer le paysage. Ici, une maison en ruine semble garder les cultures qui l’entourent, là, deux vieux font une pause à l’ombre d’un arbre. 
Petite pause à l'ombre
C’est très apaisant. Le but de la promenade c’est arriver jusqu’au fameux Pont du Dragon sur la rivière Yulong, de le traverser et de faire le chemin inverse sur l’autre rive. Malheureusement, comme beaucoup de lieux exceptionnels en Chine, le pont du Dragon est devenu une attraction touristique, et , lorsque nous arrivons, nous découvrons tout un business d’attrape-touristes sur place. 
Des touristes, encore des touristes
En particulier des dizaines de radeaux en bambous qui se louent pour quelques yuans, et autres marchands de glaces. On n’y prête pas attention et traversons le pont. 
Le pont du Dragon !
Vu sous un autre angle
La vue du haut du  pont est tout de même très sympa, même si on le voit mieux quand on est pas dessus ! On reste un peu, puis on repart sur l’autre rive. Comme on ne sait pas trop où on doit aller, on demande régulièrement notre chemin aux locaux. On aura même la bonne idée de demander à des enfants à bicyclette qui rentrent de l’école et du coup feront une partie du chemin avec nous, allant même jusqu’à faire un détour pour nous indiquer la bonne route. Lorsqu’on s’en sépare, on les entend glousser  de contentement, visiblement ravis de nous avoir rendu service !
Merci les filles !
Le chemin est toujours aussi beau, et nous terminons la balade en fin d’après midi. La grande question arrive : avons-nous le temps de revenir en ville, et de nous rendre sur les bords de la rivière Li pour y voir le coucher de soleil, ou bien devons-nous prendre notre temps et l’admirer sur les rives de la Yulong ?
Les canards en balade
Je suis pour rester ici, car je pense qu’on ne pourra pas y être, et puis je n’ai pas vraiment envie de me presser. Evidemment Sibylle n’est pas de cet avis, du coup, comme c’est régulièrement le cas, on accélère et on fonce vers la rivière Li… Comme on ne sait pas où c’est, on se perd, puis on finit par y arriver… Dommage, le soleil est presque couché, et la rivière n’a rien de fabuleux… Encore un mythe exagéré. 
La rivière Li...
On y rencontre un drôle de français qui fait voyager une poupée qu’il met en scène devant tous les lieux où il s’arrête et la prend en photo.

Le soir même, après avoir rendu les vélos, nous retournons à Guilin, et le lendemain, nous prenons la route de Xiamen.

L'album Photo c'est là :)

mercredi 22 avril 2015

Hangzhou 杭州 : traditionnelle et vivante


Après que le bus nous ait déposés à la gare routière d’Hangzhou, Florent ne tient plus. Impossible pour lui de réfléchir à la manière dont nous pourrions rejoindre notre Guest house.
Mais il ne s’agissait pas simplement de cela … J’ai l’habitude de réfléchir seule et de prendre les décisions pour 2. Mais un Florent qui a faim, c’est comme un téléphone sans batterie : il râle toutes les 5 minutes, affirme qu’il ne peut pas réfléchir s’il n’a pas mangé (comme s’il pouvait réfléchir après avoir déjeuné…). Puis les 5 minutes deviennent trois minutes puis une. Là c’est tout bonnement insupportable.

Et comme si le destin lui faisait honneur, un sacro-saint Mac Donald lui tendait les bras, ici à la gare routière.
S’il y a bien un lieu dans le voyage qui tient à cœur à mon Floflo c’est bien les MacDo !
Pour mon Cher et tendre, il est hors de question de manquer, sous quelque prétexte que ce soit, la visite d’un MacDo.
Son voyage en Asie c’est un peu un pèlerinage de MacDo en MacDo. Il apprécie la différence des sauces d’un pays à l’autre…

Pour ma part, j’ai malheureusement associé le MacDo à la dengue de sorte que cela me dégoûte et que je suis contrainte de regarder Florent s’empiffrer en attendant qu’il ait fini ses 3 burgers et 4 frites dont il me vante la finesse culinaire.

Quel est le rapport entre le MacDo et la dengue ? C’est très simple. Lorsque nous étions à Kuala Lumpur et que j’avais la dengue, j’étais un légume et Flo s’occupait de moi comme d’un bébé. Il m’obligeait à me lever de mon lit pour prendre au moins un repas par jour… à sa cantine : le MacDo de Kuala. Dans mon état, je n’avais pas la force de m’opposer à cette dictature du Burger. Et c’est ainsi que pendant une semaine de fièvre et de démangeaisons épidermiques j’ai été contrainte d’ingurgiter un menu MacDo par jour (ca c’est un régime équilibré et sain pour un malade !). L’association du goût et de la maladie était ainsi inéluctable. Flo avait créé son propre malheur parce qu’après cet épisode je tentais par tous les moyens d’échapper à l’ami Ronald.
Ce jour là, on entrait donc dans le MacDonald  surclimatisé de la Gare d’Hangzhou. Je profitai de ce moment inutile pour m’intéresser aux visites et activités qui nous attendaient : Le lac de l’ouest, la pharmacie de Huquingyutang, et la résidence de Hu Xueyan.
Mais avant les visites de sites, nous avions acquis un rituel lorsque nous arrivions: ressentir la ville. Le jour de notre arrivée est toujours dédié à la captation de l’ambiance générale et Hangzhou n’allait pas échapper à la règle!

Après quelques stations de métro, nous sommes « au centre ville » et nous partons à la quête de notre guest house. 

Même sous cette fine pluie, Hangzhou nous avait conquis. Elle était traditionnelle et vivante. 

La rue du MacDo du centre ville
Après un temps de repos chacun sur notre matelas du lit superposé, nous voilà à l’affût des rues à l’urbanisme soigné, longeant ces maisons d’un seul étage aux couleurs de Madame de Fontenay : blanches aux pieds, noires à la tête.
Mais les chinois ne sauraient se contenter des couleurs du Ying et du Yang : il faut ajouter les couleurs du dragon ! C’est ainsi que la ville était le support de guirlandes de loupiotes rouges et de bannières jaunes.

Une sobriété toute chinoise
-       Tiens voilà la rue de l’approvisionnement en nourriture, dis je en montrant à flo le passage couvert qui habitait une succession de cahutes de restauration de rue.
-       Ouais, ouais (qui veut dire ce qu’il veut dire).

20 mètres plus loin, Flo me fait remarquer qu’il y a un mac Do « au cas où la bouffe locale est pas bonne » argua-t-il.

En remontant Zhonshan Road, la tradition laissait peu à peu place à la modernité, à la création. On avait des maisons d’architectes biscornues, on avait de l’art de rue… Bref la ville vivait, et puisque nous venions de Wuzhen, ville tuée par le tourisme, nous nous sentions plus à notre place d’observateurs de modes de vie, ici. L’ancienne porte nous fit rebrousser chemin : il était temps de dîner.

Joujou avec l'art de rue

La pression était haute : il fallait à tout prix que la nourriture que nous choisirions dans la street food soit bonne pour échapper au diabolique Mac Do. J’optais pour des brochettes de poulet et Flo en fit autant. J’avais choisi de ne pas prendre de risque : le poulet c’est un classique difficilement ratable.

Mauvaise pioche ! C’était du poulet recomposé. Comme du surimi mais version poulet au lieu d’être une version crabe.

Florent :

-       Bon ba les autres repas ce sera Mac Do !

Oufff… Je l’avais échappé belle pour ce soir. Pour demain, il faudra que je trouve un autre stratagème…

Le lendemain, nous marchions sur les pas de Hu Xueyan, un mandarin milliardaire du XIXème siècle, en visitant la pharmacie qu’il fonda et sa résidence.

La première semble être un lieu d’approvisionnement des potions magiques. Notre fidèle Lonely, nous avait bien prévenu en affirmant qu’on pourrait peut être y trouver du Bézoar.
Des racines s’épanouissant dans des bocaux tandis que des pierres étranges, des graines et des larves séchées s’exhibaient sur des étagères. La grande pièce boisée, aux mille tiroirs et aux kilomètres de vitrines était dirigée par de vieux préparateurs, à l’officine.

L'une des plus réputées pharmacies de Chine

Une racine sur son lit de larves
J’attendais. Oui, j’attendais la femme recroquevillée sous une cape noire tendant aux préparateurs sa fiole vide, et donnant ordre de recevoir un mélange de corne de licorne et de larme de cerf. La femme ne vint pas.
Mais les chinois lambdas, ceux que je n’aurais pas soupçonnés de se rendre dans un tel lieu, étaient là et s’approvisionnaient. Rien de curieux lorsqu’on sait que cette pharmacie est l’un des hauts lieux de la médecine chinoise.


On sort de ce lieu, la tête pleine de magie. Si la pharmacie est ainsi, la résidence promet…


La résidence de Hu Xueyan 

Et bien non… C’est certes une jolie résidence mais les grottes reconstituées, les pavillons entourés de bassins peuplés d’énormes carpes rouges, les portes rondes, on en déjà vu, et pas qu’un peu !

Blasée
Cette résidence a toutefois une plus-value : avoir une vrai, belle cuisine. On l’admire cinq minutes et nous voilà à continuer notre visite au pas de course.

Le soir venu, je parvins à échapper au Mac Do .

-       Flo, je sais pas si t’as vu mais notre guest house propose des burgers sur son menus. Dis-je.

Et voilà c’était plié. Flo prenait un burger, frites (pour changer) et je tentais la cuisine locale.

Soirée active à la Guest House
Le lendemain c’était la journée affectée au Lac de l’Ouest. Mais avant cela, il nous fallait trouver la gare pour réserver le train qui nous mènerait à Guilin.

On prend la direction du Grand Canal, et cinq minutes plus tard, on ne comprends plus rien à notre carte : On est perdu…

Bon, il va falloir qu’on demande notre chemin. Après environ un mois et demi en Chine nous étions rodés sur les moyens de communication.

On fait signe à un passant, qui à l’air sympa, de s’arrêter et on lui demande en anglais le chemin de la gare (on sait jamais, un miracle ça peut arriver). Il ne comprend pas, ce que nous avions évidemment prévu. OKOK.
Flo et moi nous échangeons un regard : il faut mettre en œuvre les grands moyens.

Je commence : « Tch tch tchiu – tch tch tchiu – tch tch tchiu  (bis, bis, bis, bis, bis)»  fis-je en tentant d’imiter le bruit répétitif des roues d’un train au démarrage.
Flo entama ensuite sa partie, à savoir le sifflet de la locomotive: « Tchouuuuu, Tchou, Tchou ».
Cela dura 4 secondes, pas plus. L’homme avait tout de suite compris et éclata de rire avant de nous indiquer le chemin, par des mouvements de main moins limpides que notre squetch mais nous avions la direction.

En arrivant à la gare routière la guichetière nous fait comprendre qu’il y a deux trains pour Guilin. L’un qui met 5 heures et l’autre 15. Le prix était évidemment du quitte au triple. Flo veut prendre celui de 5 heure, et moi, la radine, celui de 15 heures (je vous rappelle que la Chine nous coutait très cher en visites, donc il fallait se priver ailleurs). On tergiverse. J’obtiens gain de cause. Une fois n’est pas coutume, j’aurais mieux fait de me taire… Je vous expliquerai plus loin.
Toujours est-il que nous avons notre billet de train, et que la guichetière nous a compris sans encombre : Maintenant c’est clair, on gère, on se fait comprendre et on comprends !

Après un désagréable déjeuner dans la rue des stands de nourriture, on pars à la quête d’un vélo pour faire le tour du lac de l’Ouest. « LE » site de la ville.

Tous les loueur de vélos essayent de nous arnaquer… Bon! puisque c’est comme ça nous irons à pied, et ce d’autant plus que la discussion que nous entretenions était des plus agréables ; on avait pas envie d’y mettre fin !

Le thème ? Que ferions nous si nous gagnions à l’Euromillion.

On échafaudait nos stratégies de placements en faisant le tour du lac un peu agité par une brisounette. 

Les usages prévus pour l’éventuelle somme gagnée dépendait du montant de celle-ci. Nous échafaudions donc nos ambitions par paliers.

Le couple de Pérettes
C’est ainsi que le couple de "Pérettes et le pot au lait", avançait entre lacs et collines, s’arrêtant parfois pour admirer les quelques ponts à arches, les barges-têtes de dragons et l’emblématique pagode Leifeng.

Pagode Leifeng

Nan mais il est barge ce Dragon!
Lorsque le soleil a commençé à rougir, on s’est installé sur les rives du lac, on a cessé de planifier sur des millions qui ne nous appartenaient pas, on s’est rendu compte qu’on avait plus grand chose en poche (nous arrivions sur la fin de notre voyage), mais surtout on s’est rendu compte qu’on était foncièrement heureux.

Un paradis? 

Un paradis!

Lorsque la luminosité avait disparue, on reprenait sereinement le chemin du centre ville, s’arrêtant de ci, de là pour suivre du regard la course des cerfs volants lumineux qui se disputaient le ciel.

Une dernière promenade nocturne
Une quinzaine d’heures plus tard, la vitesse n’était plus la même. Il fallait nous presser pour avoir notre train. « C’est bon, on est large » me lançait Flo. Mais … sait-on jamais, mieux vaut être à l’heure. Nous y sommes. Au moment de passer nos sacs dans le détecteurs de métaux, on a toujours cette petite frayeur : celle que les agents de sécurité découvrent notre possession d'un Khukuri (notre couteau de survie Népalais). Et effectivement les gars de la surveillance nous font signe qu’il y a un problème. Ils nous montrent notre billet de train, que l’on ne peut pas comprendre puisqu’il est en chinois. On fait « oui oui » de la tête, mais ils persistent. L’incompréhension dure quelques minutes jusqu’à ce qu’un chinois parlant anglais vienne à notre aide. « En fait, votre train ne part pas de cette gare, il part d’une autre gare de la ville. Il faut prendre le metro ». Ni une, ni deux, la peur du Khukuri oubliée, on enfile nos sacs à dos et on cours dans le metro. On est essoufflés, trempés de sueur, mais il nous faut notre train.

On passe sans encombre les détecteurs de métaux, on court sur un quai de gare vide et on prend place dans ce wagon qui nous était destiné. A peine le temps de reprendre notre souffle qu’on constate les dégâts : on est dans un wagon pire que ceux de la ligne 13 ; on est sur des sièges aussi inconfortables que des strapontins de metro ; on est à côté d’un mioche qui hurle sans que sa mère ne dise rien ; on est à 2 pas de l’espace fumeur dont la porte n’est jamais fermée ; on va devoir passer la nuit ainsi ; je vais devoir passer la nuit à me faire hurler dessus au prétexte qu’on aurait dû prendre le train de 5 heures…

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