mardi 28 janvier 2014

Agra : Chez les Moghols, les palais c'est pas de la gnognotte

Je commence franchement à en avoir marre du bus, ça fait 6h qu’on est dedans pour faire à peine 200km. Le va et vient incessant des Indiens, qui montent et descendent, la musique bollywood avec le son métallique de vieux téléphones portables, le klaxon quasi-permanent dans les oreilles et les cahots de la route pourrie, c’est ça le bus public en Inde. Et en plus je suis encore malade, avec des courbatures, le nez qui coule et tout et tout !
Enfin, il est 19h il fait nuit depuis une heure, et on vient d’arriver au Bus Stand d’Agra (gare routière pour les intimes). On se fait assaillir par tous les conducteurs de Rickshaw (les TucTucs locaux) pour nous emmener à notre Hôtel. Sauf que nous, on est des baroudeurs, des vrais routards ! On va là où la route nous mène, et du coup on n’a pas de réservation. Juste le nom d’un Hôtel qui avait un seul commentaire sur internet qui en disait grand bien. C’est parti donc pour Vimal Hotel en TucTuc ! On aurait du se méfier, un seul commentaire c’est suspect… Ca ressemble plus à une prison qu’à un Hôtel, situé sur l’axe principal de la ville (n’oubliez pas les Klaxons) et avec un générateur devant qui fait encore plus de bruit que la route. Clairement c’est pas possible, surtout pour le prix qu’ils nous proposent !
Du coup on repart avec notre chauffeur qui nous promet un super hotel « very clean, brand new ». Of course, il est tout neuf, l’hôtel, mais franchement glauque, on largue donc notre chauffeur et on part à pied, pour finalement trouver une petite perle pour les Routards, pas cher, avec des loupiotes partout dans la cour. C’était ça qu’il nous fallait, merci à toi l’Inconnu au turban qui nous l’a indiqué !

Il est 8h du matin, on émerge difficilement, la nuit a été froide (moins de 10°C) sans chauffage. Notre chambre n’a pas l’eau chaude mais on peut en commander un seau pour prendre notre douche, c’est donc chose faite.
En route pour le monument le plus romantique du monde, le Taj Mahal !
Toujours le même manège, on fait sembler de ne pas vouloir de Tuctuc, on se laisse accoster, on négocie, on repart en marchant, on renégocie, on repart et finalement on en prend un autre.
Porte du Taj Mahal
Bienvenue au Taj Mahal, palais de légende et de romantisme, fruit du chagrin d’amour de Shah Jahan, et mausolée de Muntaz Mahal. Mais d’abord faisons un peu la queue, 45 minutes pour moi, 10 minutes pour Sibylle (et oui hommes et femmes sont séparés à l’entrée). On m’a prévenu, pas de briquet ni de cigarettes à l’intérieur. Tant pis pour les clopes, c’est pas cher et j’en ai presque plus, par contre pas question de me séparer de mon fidèle briquet Bic. Je le planque dans un paquet de mouchoir : « lighter sir ? », « no, no just cigarettes », « ok ». Et voilà comment on introduit un produit illicite dans le lieu « le mieux gardé » d’Inde.
Le Taj !
Une grande porte rouge, et derrière, enfin on le voit,…, ah non, encore une porte rouge, ce coup ci c’est bon, il est là : blanc, brillant, symétrique et … dans la brume. C’est beau, très beau, on aime, alors c’est parti pour le mitraillage de photos, comme les milliers d’autres touristes. Pas facile de trouver un bon spot d’ailleurs, y a toujours quelqu’un dans le champ de vision, Oh ! un, deux, trois singes qui sortent de nulle part, traversent les pelouses en quelques bonds, se jettent dans les bassins d’eau éclaboussant tout le monde et repartent aussi vite qu’ils sont arrivés.
Un couple d'inconnus devant le Taj

L’audio-guide aussi vaut le détour, avec un indien qui baragouine un français potable, de la musique d’ambiance mais surtout un grand moment d’anthologie : les pleurs de Shah Jahan après la mort de sa bienaimée. Ouin ouin ouin. Quel jeu d’acteur !
Le Fort d'Agra
Du Taj Mahal, on se rend au Fort d’Agra, et là on s’en prend vraiment plein les yeux ! Sublime, rouge, massif, une sensation d’imprenabilité. Les Moghols ils rigolaient pas avec les châteaux.
Une impression de voyage dans le temps qui va nous suivre jusqu’à Fathehpur Sikri, notre prochaine destination.

La porte du Fort d'Agra
Une nuit et 1 heure de bus plus tard, on y arrive d’ailleurs, à Fathehpur. Et là encore on se croirait dans un conte des milles et une nuit (chez Aladin quoi). Des grosses portes à l’entrée de la ville, des petites rue avec des tentures pour se protéger du soleil, des échoppes qui vendent des épices, des fruits et des friandises. 
Une rue de Fatehpur Sikri
On suit une petite rue qui monte, et on accède à la Mosquée historique de la ville. Là encore, émerveillement et regards extatiques sont de rigueur, puis de l’extase on passe à un étonnement mêlé de crainte : une dizaine de nids de guêpes immenses sont accrochés sous la voute du porche de la mosquée. Des millions d’insectes nous survolent, à tel point qu’il pleut littéralement du pollen et que le sol en est devenu jaune.

La porte de la mosquée avec les nids de guèpes (les taches noires sous la voute)
On se précipite alors à l’intérieur, après avoir retrouvé 2 français de notre auberge, Gérard, photographe, et Sophanavy, franco-cambodgienne. La cour intérieure est immense, toute rouge et magnifique, on imagine facilement les milliers de pierres précieuses qui, incrustées dans le grès, décoraient l’intégralité des portes (20m de haut quand même). Un tombeau blanc abrite la dépouille du saint soufi qui aurait prédit la naissance du futur empereur Jahangir.
Direction le Palais d’Akbar, un peu plus loin, une merveille de la taille d’une petite ville. Je vous assure que la vie d’Empereur à l’époque ca donne envie. Je note, entre autre, le bassin d’eau de rose qui était situé sous les fenêtres de l’Empereur afin que, portée par le vent, l’odeur se répande délicatement dans ses chambres. Sinon il avait aussi 3 femmes, « ce qui est pas mal, mais pas top non plus ».

Un bisou de Fatehpur Sikri
On quitte alors nos amis français d’un jour après un échange de conseils précieux, et on repart pour 5h de bus vers Jaipur, la Ville Rose (non non pas Toulouse), capitale des Maharadjas.



samedi 25 janvier 2014

Delhi : Des Klaxons, encore des Klaxons

Le vol s’est super bien passé, je viens de récupérer mes bagages et attends avec impatience nos retrouvailles. Mais le truc bizarre, c’est qu’elle n’est pas là… Heureusement que c’est pas l’inverse parce que sinon ça aurait chié des bulles, m’enfin bon ça peut arriver d’avoir un peu de retard dans ces pays là. Bon évidemment ça se fait toujours d’envoyer un texto ou de répondre au tel quand on a 35 min de retard m’enfin bon je n’ai eu QUE 7h40 de vol, alors…
Je poireaute comme un bon jambon (ça me manque déjà tiens), et la voilà qui arrive toute pimpante : « youhou Nounou, j’ai pris le métro dans le mauvais sens, lalalala , et mon tel était en silencieux, lalalala »
Bref  Sibylle quoi, je tente de faire la gueule mais bon c’est plus son truc à elle ça… et quand même on est bien contents de se retrouver.

DELHI

Y a un mot qui décrit Delhi vraiment très bien : Le BORDEL, ou capharnaüm pour les anciens. Déjà y a pas de code de la route, le klaxon remplace : le clignotant, l’appel de phare, le bonjour, le « casse-toi connard » ou le « attention je passe ». Sur une route 3 voies on passe à 5 facile, donc on ne s’en prive pas mais on s’écarte quand même devant les vaches, les chiens et les gens à pied, à vélo, à quatre pattes ou même sur les fesses de temps en temps…
Evidemment les 5 sens sont sévèrement agressés, des ordures partout, des Klaxons, du monde partout, des Klaxons, des lumières, des Klaxons. Et que ça gueule, et que ça pisse et que ça tire des carrioles avec des bœufs, des chevaux ou des chameaux (plus rares ça), j’ai l’impression d’entendre OSS 117 quand je parle, mais bon, on est 2014 les gars, faut se réveiller !
Niveau bouffe, rien de bien transcendant pour le moment, par contre quand un truc n'a pas assez de goût (assez souvent) on le bourre de piment, du coup ça passe tout de suite mieux.
En tout cas Delhi c’est plein de vie, de couleurs et de belles choses. 

Un vendeur sur Connaught Place


On a quand même pu faire quelques photos devant le Fort Rouge de Delhi (ça avait l'air beau mais il était fermé à cause de la fête de l'Indépendance qui a lieu Dimanche). Enfin voilà quand même les premières images du voyage!

Derrière nous un temple qui fait face au Red Fort...
...Que voici!

Bref on y reste pas longtemps, car on apprend que le festival des couleurs va bientôt commencer au Rajasthan, du coup on reste une nuit, je tombe malade, on prend un bus public pas cher mais interminable, et nous voilà à Agra.



jeudi 23 janvier 2014

Un départ tout en douceur

Mardi 21 Janvier :

Je dois partir demain sans faute sous peine de grosses engueulades avec ma douce et tendre. Je n’ai toujours pas de nouvelles de mon visa, mais ca fait si longtemps qu’on attend que je suis obligé de prendre les choses en main. 13h, à peine remis de 15 quinze jours de travaux et déménagements et les mains pleines de peinture, je me rends là où j’ai commandé mon visa chez Visafirst (ce n’est pas à l’ambassade qu’on se fait faire les visas pour l’Inde) pour savoir si il sera prêt à temps. Comme je m’y attendais, ils ne peuvent pas me dire car c’est l’ambassade qui s’occupe de délivrer les visas. J’appelle l’ambassade, …., 6 coups de fil plus tard, j’ai enfin une personne qui peut me renseigner, et va même, après un petit bobard bien placé, jusqu’à tamponner elle même mon visa et le renvoyer le soir même  chez Visafirst !
Passeport et visa récupérés dans la soirée.
No stress…

Mercredi 22 janvier :

Midi : il serait peut être temps de réserver mon billet d’avion si je veux pouvoir partir ce soir… 20 min plus tard et de 455€ plus léger, c’est chose faite, et un vol direct en plus ! From Paris to Delhi en 7h30.
Laaaarge !
Je peux maintenant me mettre sereinement à faire mon sac : 3 caleçons, shorts, pantalon, T-shirts et chaussettes, c’est le cœur du voyage, à ça on rajoute les 15kg de médoc de la maman de Sibylle pour Sibylle, les 4 boites de lentilles de contact journalières pour tenir  5 mois pour Sibylle,  l’appareil photo, la caméra de Sibylle, l’ordinateur de Sibylle et bien sur le plus important… : les lunettes de rechange au cas où !
Pile poil dans les temps !

17h : les copains commencent à débarquer pour faire leurs adieux. Gwel, Nico, Charles et Lou viennent tous pour m’embrasser une dernière fois. Ca me donne l’impression de partir en Afghanistan. (J’aime bien ce sentiment). Enfin faut pas exagérer non plus puisque y a que Nico qui propose (que je force ?) de m’accompagner. Quelle grandeur d’ame !
18h30 : c’est l’heure du départ, je suis fin prêt malgré les incessantes questions de maman pour que je n’oublie rien. « Mais non Maman j’ai tout, t’inquiète ! » Quelle Rabat-joie… tiens d’ailleurs,  où sont mes lunettes de soleil ? Non non je les ai pas. Bon tant pis on part sans, y a plus le temps.
C’est parti ! En route pour l’aven… merde, j’ai oublié le portefeuille sur le canapé, je remonte.

Ca y est c’est bon les au revoir sont fait j’achète les tickets de métro pour Nico et moi, et le train qui arrive tout de suite, on monte dans le wagon : « Monsieur Florent … Lu.. est attendu à l’accueil ». Qu’est ce qu’il y a encore ? Ca commence à me souler tous ces faux départs. « Tenez votre carte bleue Monsieur, vous l’avez oublié sur la machine » « Ah heu merci Monsieur ! »


Là c’est bon y a plus qu’à dire au revoir à Topo qui est venu jusqu’à l’aéroport en caisse pour me voir et hop je décolle.