mardi 30 septembre 2014

Du Taman Negara à Kuala Lumpur : La dengue c’est dingue

Nous avons quitté le doux climat tempéré des Cameron Highlands, pour le climat lourd et humide de la forêt tropicale. Nous voici arrivés dans l’une des plus vieilles « Rain forest » du monde : le parc National du Taman Negara, vieux de plus de 2 millions d’années. Pour y accéder, on a pris un bus, puis un bateau qui remonte une large rivière pendant quelques heures, avant d’atteindre la ville de Kuala Tembeling. Le long de ce trajet, on peut observer la jungle et sa flore ahurissante et vierge de toute intervention humaine, c’est exactement l’idée que l’on se faisait de l’Amazonie. Quant à la faune, on verra un dragon de Komodo remonter le cours d’eau, et … c’est tout. Ca ne fait pas beaucoup, mais je m’attends à beaucoup mieux lors du trek que nous effectuerons le lendemain et qui durera 2 jours et une nuit.

La végétation luxuriante de la forêt
Une fois arrivés, donc, nous dégottons un drôle d’hôtel avec des peintures extravagantes partout, nous installons, puis allons réserver notre trek dans une petite agence.
Un hôtel coloré
Nous partons le lendemain, après avoir fait quelques courses de circonstances (chaussures en caoutchouc, sac waterproof pour l’ordi, etc…).
Nous découvrons les 5 autres touristes qui nous accompagnent : une espagnole volubile ayant la trentaine ainsi que quatre anglais dune vingtaine dannée. Nous appréhendons légèrement, car autant lEspagnole paraît sympathique, autant la bande de 4 amis dà peine vingt ans dégageait lair supérieur souvent arborés par les simplets convaincus de leur génie. Sibylle les prend immédiatement en grippe, quant à moi pétri de charité chrétienne, décide de leur donner une chance et tente de leur parler Il nen faudra pas tellement plus pour me rendre à lévidence que ma douce et tendre nétait pas loin du vrai. Et, comme ils ne nous adresseront pas la parole du trek, nous ferons de même. Dommage tout de même, car si un trek est avant tout un effort physique, cest aussi un bon moment pour faire des rencontres, et être entouré de gens désagréables et/ou sans intérêt, peut rapidement transformer la balade en montée au Golgotha.
Je prends donc, afin de vous éviter un tel Calvaire, la décision de les effacer de la suite de larticle comme on gomme une rature sur un joli dessin.
La première journée commence par une courte balade en bateau qui nous emmène jusquà lune des attractions phare de la région : le « Canopy Walk » ou Promenade sur la canopée pour les moins anglophones. Nous grimpons une petite colline au bord de la rivière, puis gravissons une échelle qui nous dépose à près de 30m de haut, sur une plateforme autour du tronc dun arbre encore plus haut. Nous passons darbres en arbres à laide de pont de singes tendus entre eux, et surplombant la jungle. La balade, très amusante, nous prend une vingtaine de minutes, en incluant lhabituel embouteillage causé par quelquun qui aurait mieux fait de rester à terre, plutôt que de vouloir tester ses limites en embêtant les 30 personnes bloquées derrière lui.
Le Canopy walk
Une fois redescendus sur le plancher des vaches (qui ressemblent dailleurs beaucoup à des buffles dans ces régions du monde), nous regagnons le bateau pour remonter la rivière et ses rapides pendant 2 à 3 heures, avant de nous déposer sur la terre ferme.
La longue marche du retour peut enfin commencer.
Un trek, en lui même, se résume toujours de la même façon : on met un pied devant lautre, puis on recommence jusquà la pause, régulièrement située après une côte particulièrement raide et longue. Du coup notre corps aussi répond de manière prévisible : on sue, on souffle et on trébuche. Cest à ce niveau là que le trek dans la jungle se différencie de celui en montagne. La température et lhumidité sont telles que lon fond littéralement comme du beurre au soleil. Quand à nos petits pieds hésitants, ils trouveront constamment de nombreux obstacles, grâce au nombre infini de racines qui dépassent du sol.
Parfois les racines ne sont pas gênantes...
Si y a pas de racines, y a des lianes, alors je grimpe...
Les paysages qui nous entourent quant à eux, nont pas limmensité et la profondeur des montagnes népalaises. Au contraire, la forêt est si dense et monte si haute que la vue, bien quimpressionnante ne sarrête quà une vingtaine de mètres de nos quinquets. Du coup, on ne voit pas grand-chose, et de toute façon nos yeux sont la plupart du temps rivés au sol pour éviter de se prendre les pieds dans les racines. A un moment, jentends les battements dailes dun oiseau qui paraît immense. Il sagit dun Calao à bec jaune, nous indique notre guide. Dommage que nous soyons au cœur de la jungle, et pas au dessus, parce que, du coup, on ne peut que lentendre. A ce propos, ce nest pas lunique trace de vie animale que lon pourra observer. On nous indiquera des déjections vieilles de plusieurs semaines dun éléphant, et on nous garantira lexistence de tigres, mais les guides ne les ont jamais vus Autant vous dire que mes espoirs de découvrir une faune aussi luxuriante que la flore, de marcher au milieu des Calao et autres perroquets, me battre contre un tigre et faire la course avec un éléphant se sont écroulés assez rapidement.
Au moins les arbres ne sont pas décevants, lève la tête !
Quant tout à coup, le guide nous indique quelque chose au sol : une fourmi !
Quelle découverte !
Pour sa défense, la fourmi en question est réellement grosse, et, paraît-il, ses piqures très douloureuses.
Un peu plus loin, notre guide nous indique une plante qui, broyée et mélangée à de la salive, produit un puissant anti-moustique et désinfectant. Après 5h de marche éprouvante par la touffeur de la forêt, nous arrivons enfin là où nous passerons la nuit. Il sagit dune grotte de près de 20m sous plafond, immense, et lon est pas les seuls à s y arrêter. En effet, 4 ou 5 autres groupes de trekkeurs, accompagnés de leurs guides sont en train de sinstaller. Comme nous avions repéré, plus tôt dans la journée, une sympathique famille de Français, on se réjouit à lidée de passer la soirée en leur compagnie. On déchante rapidement, lorsque lon réalise, quau lieu dorganiser une belle veillée avec tous les groupes, chacun fait sa petite cuisine dans son coin. Quelques guides ont ramené des bougies et les ont disséminés dans la grotte lui conférant une atmosphère enchanteresse.
A la lumière des bougies
Pendant ce temps notre guide nous prépare notre dîner, comme il ne veut pas quon laide, on sennuie un petit peu, dautant que les autres groupes sont déjà en train de manger. Le temps passe, les autres ont déjà fini leur vaisselle. Certains, se couchent, mais nous on attend toujours notre riz qui ne cuit pas sur le minuscule butagaz de notre guide. On a beau lui proposer de mettre sa casserole sur notre feu qui vrombit agréablement, il sait mieux faire que nous. Vers 22h30, enfin, il se décide à baisser les armes, et va chercher le reste de riz dun autre groupe (suffisamment pour nous), tandis quil sacrifie sa casserole. Cest ça que de pas faire confiance à des anciens scouts.
La grotte au matin
Bref. Le lendemain arrive bien plus tôt quon laurait souhaité, et nous voilà à nouveau sur pied pour attaquer cette 2eme journée de trek. Aujourdhui 6h de marche. Mais la nature a décidé de rajouter une nouvelle composante pour corser laffaire. Sibylle ne se sent pas bien, et me fait clairement comprendre que cette idée de trek dans la jungle, cétait pour me faire plaisir à moi, que cest la pire idée que jai jamais eue. Plus le temps passe, et plus la situation empire, dautant quà chaque fois quon demande au guide combien de temps il reste, cest toujours une demi heure. Entre deux plaintes de ma douce et mal en point Sibylle, lun de notre groupe (il a du se glisser entre 2 coups de gomme) a eu la bonne idée de se prendre pour un funambule, et de casser un pont de corde en perdant léquilibre, ce qui eu pour seul effet bénéfique de redonner un nouveau souffle à Sib. 
Le fameux pont avant de lâcher
Cest donc boostée par cette affaire réjouissante que Sibylle parvint difficilement à atteindre la rive de la rivière. 5 minutes après, elle dormait sur le ponton dembarquement où le bateau vint nous chercher 3 heures plus tard. 
Grosse fatigue...
Le bateau nous emmène ensuite dans un village indigène plein de touristes. 
Un campement Orang-Asli
Il sagit dun village typique Orang-Asli, et lon y apprend à faire du feu et à tirer à la sarbacane. Pour ma grande fierté, je parviens à toucher la cible en plein centre. Je fête mon exploit (notre guide na pas réussi à toucher la cible) en achetant une de leur sarbacane (que je finirai par perdre quelques semaines plus tard). 
Les sarbacanes (la mienne c'est celle du milieu, dommage...)
Nous finissons par rentrer à lhôtel, nous reposons le reste de la journée, et reprenons la route dès le lendemain en direction de Kuala Lumpur.
Sibylle nest toujours pas remise, mais elle tient tout de même à visiter un maximum de choses. On retrouve donc Matthieu que lon avait rencontré à Penang, et nous partons visiter le musée de lArt Islamique. 
L'une des rotondes du musée
Un Krys serti de rubis et d'or

Une paire de pistolets sculptés

Il sagit dun superbe bâtiment moderne qui abrite une belle collection de manuscrits, de corans vieux de plusieurs centaines dannées, darmes serties de gemmes, ou encore de tenues chamarrées. Bien sur il sagit dun musée, et chacun sait que les musées ne nous passionnent pas. Imaginez maintenant effectuer cette visite avec 2 zombies qui sont déjà fatigués par le trajet pour nous y rendre. Car si Sibylle est malade, Matthieu, lui, est carrément un mort vivant. Il tient à peine debout et a besoin de sasseoir toutes les 5 minutes. Finalement je finis la visite tout seul pendant quils mattendent sur un banc. Je les laisse ensuite rentrer à leur rythme, pendant que je profite de labsence de Sibylle pour aller visiter lune des plus grandes volières du monde, pour y découvrir tout ce que jai raté dans le Taman Negara.

Le Kuala Lumpur Bird Park.
Il sagit dune volière de plusieurs hectares où lon trouve des aigrettes, des marabouts, des flamands roses, mais surtout, des perroquets en tout genre et de toutes les couleurs ainsi que les fameux calaos qui avaient tant manqués à notre trek.
Le fier Calao à bec jaune

Un Flo bien content de ses nouveaux copains

Hellooooo handsome!

Quelque chose de plus intéressant par ici?
Je suis au paradis, et je passe la fin de laprès midi à jouer avec les perroquets. 
Une fois de retour à lhôtel, je retrouve Sibylle qui dort. Nous passons une semaine à sortir 1à 2 heures par jour avant de retourner à lhôtel pour quelle se repose. Ce nest que lorsque lon aperçoit des plaques rouges dirritation sur ses mains et ses pieds que lon commence à sinquiéter. Nous allons donc à la Pharmacie qui nous apprend quil sagit de la Dengue. Sibylle se met à paniquer, mais la pharmacienne nous explique quil sagit en réalité de la fin de la maladie. Nous rentrons à lhôtel pour attendre que ça passe. 2 jours plus tard, elle était sortie daffaire et nous profitions de ce renouveau de santé pour aller passer une demi journée dans un « Escape Game ». Il sagit dun nouveau jeu très à la mode : on vous enferme dans une pièce où sont disséminés des indices et vous devez réussir à vous enfuir en moins 90 minutes.

L'angoissant jeu d'Escape
Comme vous vous en doutez puisque nous pouvons encore vous parler, nous réussissons à nous échapper juste à temps, puis prenons le bus vers Malacca, après avoir jeté un dernier coup dœil aux superbes tours Petronas. 
Les sublimes tours Petronas

lundi 15 septembre 2014

Les Cameron Highland : sur la route des fraises et du thé



Le thé et les fraises ; voilà les deux bonnes raisons de se rendre aux Cameron highlands.

En sortant du bus, on reprend nos bonnes vieilles habitudes : on pars en quête d’un hôtel.
Nous essuyons 4 refus. Tous sont complets.
Nous commençons à douter de notre technique « dernièreminutiste » et c’est pile poil à ce moment là que nos allures de backpackers (transpiration, sac à dos avec des sangles qui pendent de partout,  style vestimentaire inexistant, cheveux en pétards) nous sauvèrent.

Un homme nous propose son hôtel, dont la chambre la mois chère est a un prix très raisonnable, et pour cause… c’est une cuisine ; une cuisine avec un lit.

Au cours de notre voyage nous avons testé différents styles de logements.

Ca allait des taudis où on nous donnait, en guise de « salle-de-bain », un seau d’eau froide à la surface duquel flottait une boîte de conserve lavée, mais rouillée, servant de bol pour nous asperger,  aux chambres dans d’anciens palaces de maharajas, en passant par une yourte version cambodgienne.
Mais nous n’avions jusqu’à présent jamais dormi dans une cuisine. La pièce est propre ainsi que la salle de bain commune. C’est vendu.
Nous prenons l’expérience avec humour tout en nous promettant mutuellement que si un jour quelqu’un venait à nous proposer une chambre dans des toilettes, nous déclinerons l’offre, même si les toilettes sont très propres et qu’en prime ils nous offrent le pchit senteur lavande de Provence.

Pour le dîner, nous fonçons dans la rue du marché où nous attendaient des grillades. Mais la palme d’or du repas revient à la crème caramel.
En elle même, cette douceur n’eut rien de spécial. Seulement, après 9 mois passés hors de France, elle avait le mérite de clore comme il se doit le repas.  Telle une boulimique, je recommande deux portions supplémentaires, trop consciente de la rareté de toute choses appelées « dessert » en Asie.

Après une bonne nuit dans notre magnifique cuisine, nous partîmes à la recherche d’un scooter pour explorer les plantations de thé et de fraises par nos propres moyens. Ce qui est pour nous anodin (louer un scooter) se révèle compliqué.
Il semblerait qu’il n’est possible d’explorer les plantations que par deux moyens : le treck ou l’inscription à une des innombrables excursions organisées par les agences qui pullulent en centre ville. Mais moi, je n’aime ni marcher pendant des heures, ni suivre le parapluie du guide.  On persiste donc à chercher.

Le premier loueur de scooter refuse la location aux non-titulaires d’un permis moto. Nous n’en avons pas.

Le second consent à la location mais à condition de lui présenter un permis international et de promettre (contrat à l’appuy) que nous ne nous rendrons pas sur telle et telle route qui permettent de rejoindre le point culminant de la région, (histoire que nous ne fassions pas concurrence à l’excursion que cette même agence propose sur ledit point culminant).

Ca tombe bien, nous, le point culminant ça ne nous intéresse absolument pas et Flo avait fait convertir son permis français en permis international juste avant de partir. Nous tendons la précieuse pièce blanche en échange d’un scooter pourri mais qui (compte tenu des difficultés à l’avoir) nous paraissait aussi éblouissant que l’est la noisette pour scratch.

Et hop, c’est parti pour les plantations de fraises. On veut goûter ça. Il se dit partout dans le pays que ce sont les meilleures fraises d’Asie du sud-est et qu’elles ont un goût d’une finesse inégalée.

Ca y est on atteint les serres en demi-cercle qui encadrent la route et marquent l’arrivée à la route des fraises. Les producteurs vendent « le caprice de la femme enceinte » sur le pas de leurs serres. On achète une belle barquette et on goute.

Déception. Tout ça pour ça ! On est loin du niveau de la gariguette.

On enfourche notre monture pour fuir ce leurre gustatif. Les kilomètres passants, on commence à comprendre le pourquoi de la réputation des fraises. Les Cameron Highlands est le seul producteur de fraises d’Asie du Sud-Est. Du coup c’est sure qu’à s’autoproclamer « meilleurs fraises d’Asie du Sud-Est », ils ne risquent pas grand chose. C’est comme si l’Urssaf s’autoproclamaient meilleur recouvreur d’impôts de France. En soi, c’est pas faux, … mais le goût reste amère.

Quelques minutes plus tard, nous apercevons les plantations de thé et là nous ne sommes pas déçus. Nous nous retrouvons dans un paysage vallonné où les plantations de thé se dressent à perte de vue.

Les plantations à la lumière du matin
Enfin « se dressent »… entendons nous bien, l’arbre à thé n’a pas la sveltesse du bouleau. Non, c’est un arbuste court sur pattes au feuillage bien dodu. Vu du dessus on dirait un oreiller. Imaginez donc l’effet que peut avoir sur vous des collines entières d’oreillers !
Au milieu des oreillers de thé
On en bail. Mais on tient bon. 10 minutes s’écoulèrent. On pique du nez. Il faut nous arrêter. La chance est avec nous car c’est à ce moment là que nous apercevons un luxueux salon de thé, ultra-moderne et bondé de monde qui semble tenir en équilibre sur la cime d’une colline.
Un salon de thé moderne en équilibre sur la cime d’une colline

Nous nous y garons. Cet arrêt eut le mérite de nous réveiller pour de bon.  En effet, le bâtiment moderne abrite également une usine à thé qui permet le passage de l’arbuste à la tasse.
Tapis roulants, fours, tamis électriques et ventilateurs s’activaient au service des nouvelles feuilles. Ces dernières y étaient en effet bichonnées.

D’abord elles subissaient le flétrissage, c’est l’équivalent de nos masques exfoliants (désolé les mecs, vous pouvez pas comprendre), puis le roulage qui permet une meilleure fermentation, suivit de la fermentation qui a lieu dans une sorte de hammam, et enfin la dessiccation c’est à dire l’arrêt de la fermentation et enfin le tamisage.
Le salon de beauté du thé

C’est bien beau tout ça, mais ça ne nourrit pas son homme. Et un homme qui a faim, ça vous le fait savoir comme un disque rayé. Nous partons déjeuner. Le disque était alors réparé. Le problème c’est que j’aurais mieux aimé ne pas entendre la suite de la chanson.
Elle parlait d’une ferme aux papillons et aux reptiles qu’il était impératif de visiter avant de continuer notre route du thé.

Alors la ferme aux papillons et aux reptiles c’est l’activité des enfants. Mais oui, vous savez bien, l’activité qui barbe tout le monde, sauf les enfants et que les parents sont obligés de se coltiner sous peine d’être « pas cool ». Celle qui est juste à côté des endroits que les parents fréquentent. L’aquaboulevard lorsque vous avez besoin d’acheter des broutilles chez décathlon, les jeux de plein air qui se trouvent juste à côté de la table sur laquelle vous avez misé pour un pic nique en famille ou encore l’animalerie qui jouxte le Nicolas où vous vous approvisionnez en vins. Bref, l’activité qui est juste là pour vous tester. Etes vous un parent cool ?

Mais moi évidemment, j’ai de la chance, c’est mon fiancé qui aime ce genre d’activités.

Comme je l’ai dis donc, il m’informe qu’il a vu une pancarte indiquant l’existence d’une ferme aux papillons et aux reptiles, à 1 km de là.
Pour échapper à l’ennui j’use les deux arguments habituels des parents.

Premier argument : Ah bon ? Ca m’étonne, moi j’ai rien vu du tout ». Evidemment, l’enfant, lui, il est toujours sur de lui, « Si, si je suis sure, j’ai même ralenti pour bien lire la pancarte ». Là j’étais bonne pour le deuxième argument.

Deuxième argument des parents : « Ecoute mon chéri, on a pas le temps, on est venu ici pour voir les plantations de thé, il faut qu’on en profite».
Réponse des salles gosses, qui est donc également la réponse de Flo : « Non mais ça prendra 5 minutes, en plus la ferme est dans la descente du coup on utilisera même pas de carburant ».

Là tu fais un sourire qui manifeste l’acceptation même si on t’a mis un couteau sous la gorge pour te l’arracher, dès que le gosse a le dos tourné tu fais un signe de croix en disant au Bon Dieu « T ‘as vu aujourd’hui j’ai bien fait ma BA », tu prend ta respiration et ensuite, pendant une heure tu fais des sourire niais pour faire croire que la couleur des papillons ou le nombre de leurs taches t’intéressent, tu fais mine de t’attendrir devant la moue câline d’une vipère, de t’impressionner des prouesses de ta moitié lorsque celui-ci porte un animal dans ses bras ou sur sa tête.

Il est fier de lui
Le scorpion : un animal domestique qui vous veut du bien

La corvée a duré une heure. On a vu des papillons, des serpents, des insectes, des caméléons.

Puis la route du thé reprit. Nous partions direction les plantations du sud, appelée BOH (best of Highland) tea plantations. Là les paysages sont encore plus beaux que ceux visités le matin même au nord.

La beauté de la simplicité

Les collines y sont parfois parsemées de gros rochers arrondis ; des oreillers dont la couleur se mariait parfaitement avec le vert des arbustes.
Un petit cache-cache dans les plantations…
Sur certaines autres parcelles, nous apercevons les cueilleurs, travaillants sur une terre quasiment verticale et qui récoltent le précieux feuillage dans de gros sacs de jute.

...Pendant que d'autres travaillent
La route monte. Nous arrivons au niveau d’un magnifique point de vue à 360°. Là un salon de thé plus traditionnel que celui du matin nous tendait les bras. L’endroit était parfait : Des collines d’arbres à thé à perte de vue quelle que soit la direction de ladite vue, un grand soleil, une légère brise marquant l’altitude, la solitude, ainsi qu’ une heure médiane entre le déjeuner et le dîner.
Les tasses arrivèrent.
Le moment qui suivait a fait parti de ces moments d’osmose que nous offre le voyage. Ceux où on se sent à notre place. Ceux où on ne lasse pas de regarder, de sentir, et de rêver. Ces moments où l’on réalise qu’on aspire à rien d’autre qu’à eux.
What else?
Comme pour passer en douceur du rêve à la réalité, le soleil nous retira petit à petit, tout en douceur, sa lumière et sa chaleur.
Un coucher de soleil en amoureux ?

Une chaleur que nous allions retrouver le soir même autour d’un « Steam Boat », un plat qui s’articule autour de deux bouillons (l’un épicé, l’autre doux), chauffés en permanence à la flamme dans lequel nous cuisons œufs, poissons, viandes, légumes et nouilles.

A la chaleur d'un steamboat