lundi 14 avril 2014

Bangkok: Ville Stabilo

La Thailande, et sa célèbre température. Nous en avions rêvé lorsque nous étions dans les froides montagnes himalayennes. Après 3 heures de vol elle se présente à nous telle que nous l’avions imaginée : chaude ! Elle ne pouvait pas nous faire meilleur accueil que celui-là.


Le jour de notre arrivée nous n’avions qu’une envie : vagabonder dans les rues de Bangkok ou Krung Thep Maha Nakhorn Amon Ratanakosin Mhindraytthaya Mahadilokrop Noparatana Rajdhani Buriram Udon Rajnivet Mahasatan Amorn Pimarn Avatarn Satit. Ca me paraît evident !

Bon pour les moins bilingues d’entre vous je suis contrainte de traduire (d’ailleurs c’est fatiguant, si tu pouvait apprendre le Thaï, ça m’arrangerai !), le véritable nom de la capitale n’est pas Bangkok mais « Grande cité des anges, autel suprême des joyaux divins, forteresse invincible, vaste et sublime royaume, capitale royale et sans pareille des neuf nobles joyaux, demeure magnanime du monarque », ce qui en fait, de manière très surprenante je dois l’avouer, le nom de ville le plus long du monde.

Suivant notre désir, nous errions dans les rues de Krung Thep Maha Nakhorn…. J’déconne !!!!

Toujours est-il que lesdites rues (t’as vu comment je fais des efforts de tournure de phrase pour pas t’infliger le Krung Thep Maha Nakhorn Amon Ratanakosin Mhindraytthaya Mahadilokrop Noparatana Rajdhani Buriram Udon Rajnivet Mahasatan Amorn Pimarn Avatarn Satit ? ) sont bordées de roulottes qui sont de véritables cuisines ambulantes.

Sur leurs étales, des mangues juteuses, des brochettes d’ananas et de bananes frites,  des pad Thai, des soupes au lait de coco et autres délices étaient emprisonnés dans des sachets plastiques bien gonflés.

« A l’aide» me hurlaient-ils. Et en tant qu’ex-avocate je comprenais leur douleur de résider dans une prison de plastique alors qu’ils n’avaient rien fait. Et puis, je me souvenais ce reportage Pixar nommé « Némo », où les poissons étaient enfermés dans des sacs plastiques et ne cherchaient qu’à rejoindre leur milieu naturel (Ca c’est de la culture !).
Ni une ni deux je m’approche des aliments enfermés et m’empresse d’acheter leur liberté pour un prix que je ne mentionnerai pas tant il est honteusement bas. Ce fut mon premier acte héroïque.

Les aliments libérés entre mes mains savouraient le bon air frais de la liberté. Pendant ce temps, les quelques papilles qui avaient survécu aux deux derniers mois de famine gustative me suppliaient dans un souffle à peine perceptible.  « Par pitié, du goût », « du goût » me réclamaient-elles. Je ne pouvais en laisser mourir d’avantage. J’ouvris ma bouche et déposai délicatement le met sur ma langue. Après tout, j’ai laissé leur chance aux aliments, ils ne l’ont pas saisie, et c’est donc leur prédateur naturel qui en a profité. Ce fut mon deuxième acte héroïque.

Ces deux actes se sont répétés successivement à de très nombreuses reprises depuis que je suis en Thaïlande et chaque fois c’est les papilles qui remportèrent la manche. Depuis, elles vivent heureuses et ont beaucoup d’enfants.

Entre ces nombreuses pauses bouffe dont nos corps avaient besoin (en gros pendant le temps de la digestion quoi) nous décidâmes de nous cultiver un peu. Je serai plus juste à affirmer humblement que nous décidâmes de parfaire notre culture générale déjà très poussée.

Et c’est parti en direction des deux monuments les plus courus de la capitale : Le Wat Po et le Wat Prakewo.

Ca décoiffe au Wat Po...
Le premier est un ensemble de temples bouddhistes. Le plus grand de ces temples accueille le célèbre bouddha couché de 45 mètres de long et 15 mètres de haut, et est recouvert de feuilles d’or. Ledit Bouddha semble pourtant bien à l’étroit sous ce toit de sorte qu’on peine à prendre de belles photos de lui, faute de recul suffisant.

ça va, on te dérange pas trop?
Ce temple du bouddha couché, datant du XVIIIème siècle, est également le plus ancien temple de Bangkok. « Petite école » me direz-vous en qualité de dignes héritiers de la très belle Notre Dame de Paris. Seulement ils ont une excuse, où plutôt un mauvais démon : la Birmanie.

Oui, avant que ce petit village de pêcheurs n’ait été élu pour servir de capitale au royaume du Siam, celle-ci était implantée à Ayutthaya (à environ 60 km de Bangkok) depuis le XIV ème siècle.
Dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, l’ennemi juré du royaume du Siam (ancien nom de la Thaïlande), la Birmanie, envahit le Pays, et met à sac la splendide capitale.

Alors que je suis encore dans la lecture du « Faucon du Siam », un roman tiré d’une histoire vraie qui décrit Ayutthaya comme la plus belle ville de tous les temps, où tous les toits sont d’or, où les temples étincellent de couleurs et où le raffinement est poussé à son maximum, nous décidons de ne pas visiter le site archéologique d’Ayutthaya pour ne pas en être déçu et garder en tête l’image qu’elle avait avant de tomber.

Cette décision s’imposait d’autant plus à nous que d’autres voyageurs nous affirmaient qu’Ayutthaya n’est qu’une succession de tas de pierres entre lesquels passent des routes très fréquentées.

Bref. Après le Wat Po, place au Grand Palais, qui renferme dans ses murs le Wat Prakewfo, le temple le plus sacré de Bangkok. En lui même le Palais n’a, à mon sens, pas grand intérêt ; il s’agissait de l’ancienne résidence royale dont les pièces à vivres ont été transformées en divers musées (armes, textiles…) qui n’excellent même pas dans leurs domaines respectifs, et rendent la visite fatigante par le piétinement de l’ennui qu’ils infligent…


Non convaincus par la partie civile, nous passons à la partie religieuse de l’ensemble dévolue aux divers temple bouddhistes, dont le Wat Prakewo où temple du bouddha d’émeraude.

Devant cet ensemble coloré agrémenté de doré, d’argenté et de cuivré, on hésite à trouver ça somptueux où carrément kitch ; stupas dorés, toits superposés tricolores (les trois couleurs étant orange, vert et jaune FLUO), petits carreaux de miroirs, et statues aux expressions Walt Disney.

Très chic! Et puis discret aussi...

Du doré, encore du doré, toujours du doré

J'compte sur toi pour pas que ça me tombe dessus mon ptit gars...

Salut beau gosse!
L’intérieur du temple au Bouddha d’émeraude, qui est l’équivalent de nos chapelles royales,  suit ce même schéma : des statues mi animales-mi femmes recouvertes de feuilles d’or, des baldaquins superposés, des parasols  aux teintes vives, encadrent un petit bouddha de jade (et non d’émeraude comme c’est prétendu dans le nom du temple). Quand à ce dernier, il me paraît évident qu’on nous cache quelque chose : il ne mesure que 60 cm, est placé à 11 mètres de hauteur et est entièrement habillé…  On ne nous dit pas tout, et c’est pas Anne Roumanoff qui me contredira !

Pour les plus Sherlock Holmes d’entre vous que cette énigme démange, je conseille donc un drone avec l’option strip-tease.

Ces visites nous avaient exténué. Il nous fallait un petit remontant. De la bouffe vous imaginez-vous me connaissant?
Et bien non, maintenant que j’ai pu assouvir mon fantasme de bien manger, j’avais bifurqué mon envie sur les massages. On embarquai donc sur le Chao Praya Express, (équivalent du métro mais sur le fleuve (le Chao-Praya) qui divise Bangkok) direction le bien être dans toute sa grandeur. Ne manquez pas un massage Thai si vous passez dans cette contrée… Faites tout de même attention au salon dont vous poussez la porte, histoire qu’il n’y ai pas de mal entendu si vous voyez ce que je veux dire.

Le Wat Arun depuis le Chao Praya Express
Les jours suivants, et alors qu’on n’en pouvait plus des temples bouddhistes thailandais, qui pour nous sont tous les mêmes, nous nous dirigeâmes vers des lieux de vie  (palais royaux et maisons typiques) puisque c’est ça que nous apprécions vraiment. Le Palais de Vimanmek (résidence secondaire du roi Rama V), la maison de Jim Thomson (ancien agent de l’OSS) qui remporte la palme de notre plus gros coup de cœur à Bangkok, le musée des traditions (maison bangkokienne des années 50 entièrement restée dans son jus) et enfin la maison de Kukrit (cousin du roi et ancien premier ministre de Thailande) passèrent sous nos yeux. Bien que ces bâtisses ne sont pas les monuments les plus populaires de Bangkok, peut être parce qu’ils ne sont pas assez fluo, ce sont eux que nous avons le plus appréciés. 

Maison de Jim Thomson
Ces maisons nous semblaient plus typiques au sens français du terme : Elles sont restées figées dans le temps tandis que les temple, souvent plus anciens, sont constamment repeins, redorés, améliorés et modernisés de sorte que leur époque de construction est indevinable.

Le musée des traditions

 Il ressort de la visite de ces maisons, que leurs éléments les plus magnifiques proviennent de la région de l’Issan dans le Nord de la Thaïlande (statues khmer, maisons entières qui ont été ensuite déplacées à Bangkok, mobilier raffiné). C’était décidé, nous visiterons l’Issan dans notre voyage avec un point d’honneur, parce que c’est plus constructif qu’un bras, sur les vestiges de l’époque Khmer.

musée des traditions, à l'intérieur
En revanche la visite de la maison de Kukrit aurait pu être la moins intéressante, si et seulement si… nous n’avions pas été invités à siroter un Ice tea avec l’actuel propriétaire des lieux, le fils du ministre… et donc également le cousin du roi (Rien que ça)!
Nous étions impressionnés mais feignions le naturel. Alors que je ne maîtrise pas suffisamment l’Anglais, j’osai moins facilement que Florent prendre la parole ; une fois n’est pas coutume.

Tout le « savoir vivre » Thaïlandais que j’avais pu lire dans le lonely Planet se bousculait dans ma tête : il fallait remercier en joignant la paume des mains tout en me baissant légèrement et en accompagnant ce geste d’un « Kop kun kaa » (merci en Thailandais), il fallait laisser nos chaussures à l’entrée de sa maison, il fallait éviter de passer devant lui et si c’était inévitable, s’incliner en passant, il fallait, il fallait, il fallait… Que je sois moi même parce qu’il ne me faisais pas une interro sur les traditions de son Pays , mais nous invitai le plus simplement du monde à prendre un thé!
Il entreprit de nous parler le la famille royale (comme c’est étonnant), du mérite du roi actuel, et même du « meurtre du frère ainé du roi » !... Aucun guide, aucun livre n’expliquai la mort de ce jeune monarque de 10 ans. Tout au plus précisaient-ils que le jeune roi était décédé dans des circonstances étranges. Et là notre hôte l’affirmait : le frère du roi actuel a été tué d’une balle dans la tête. 

Dans ce pays où le simple fait, pour un thaïlandais, de ne pas avoir au moins un portrait du roi et de la reine chez lui constitue, parmi tant d’autres choses, un crime de lèse majesté, nous craignions d’aborder ce sujet … surtout avec un membre de la famille royale.  Nous nous contentions donc d’acquiescer aux paroles de notre hôte sans broncher. Une fois le sujet passé, nous parlions de manière plus décontractée, et la rencontre s’achevait après qu’il nous ai présenté sa superbe collection de boîtes à bétel en provenance, pour la plupart, de l’Issan (Encore elle !).

Bref, toutes ces visites de maisons nous exténuaient ; il nous fallait un remontant.
Celui-ci était trouvé dans un petit plongeon dans la piscine du « sky bar » d’un hôtel (dont nous n’étions même pas les clients). C’était donc un jus à la main, le corps dans la piscine et les yeux éblouis par la capitale en contrebas qu’on se relaxait.

Un p'tit feu d'artifice depuis la piscine d'un sky bar
Et comme si ce n’était pas assez paradisiaque, il nous fallait quitter cette ville sponsorisée par stabilo, pour rejoindre les plages du sud à l’eau turquoise et au sable blanc.

PS : c’est volontairement que j’ai omis dans cet article la visite de la ferme aux serpents. Pour me convaincre d’y aller, Florent a argumenté en affirmant que ça pourrait m’aider à vaincre ma peur de ces animaux au sang froid. Cette tentative de thérapie a été la plus ratée de l’histoire, j’y ai appris que certains serpents vivaient sous les feuilles mortes. Donc maintenant, en plus de surveiller où je pose les pieds dans la jungle, je pousse les feuilles avec un bâton. T’imagines ma vitesse ? Florent gueule, mais… à qui la faute ?

Avec Caline. 
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2 commentaires:

  1. J'ai des frissons partout en regardant la photo du serpent sur Flo. Beuh

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    1. Bah en fait c'est pas si dégoutant que ça, par contre ça pèse une tonne. et ça remue drolement!

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