samedi 17 mai 2014

Centre et Est de Thaïlande : Où l’on passe du temps dans les bus

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Nous voilà donc en route pour Sukhothai. Nos amis karens nous ont accompagnés jusqu’à la gare routière et installés dans le bus qui devait  nous y emmener. Heureusement d’ailleurs, car notre départ coïncide malheureusement avec le nouvel an Thai (Songkhran). Autant, cette fête qui dure 3-4 jours selon les villes, peut être amusante lorsque l’on est préparé à l’affronter, autant, avec de gros sacs à dos, pleins d’affaires précieuses (comme un ordinateur ou un appareil photo), elle peut être ennuyante, voire carrément exaspérante. En effet, pour fêter la fin de la saison sèche et l’arrivée de le pluie, la Thaïlande toute entière se transforme en un gigantesque champ de bataille d’eau. Les gens sont donc tous installés en bord de route avec des jets d’eau et de grands bacs remplis à ras bord dans lesquels ils se remplissent des petits bols pour en asperger les passants, voitures et à peu près tous ceux qui passent devant leur porte.
Vous aurez donc compris que nous étions bien content de faire le trajet jusqu’à la gare routière bien à l’abri dans une voiture…

Nous voilà donc partis pour Sukhothai, ancienne capitale royale, et ville chargée d’histoire.
A l’arrivée à la gare routière, nous décidons de ne pas prendre de Tuk Tuk, mais de marcher jusqu’au centre ville, convaincus de sa proximité. Nous entamons donc la demi heure qui nous sépare de la guesthouse que nous avions repérée dans le guide. Nous découvrons alors, qu’il est bien plus facile de ne pas se faire arroser en étant piéton que véhiculé, car nous parvenons jusqu’à l’hôtel, presque secs. En effet, les Thaïs sont plutôt conciliants quand ils réalisent que nous portons nos sacs avec toutes nos affaires dedans. Nous arrivons donc sains et saufs et après avoir déposés nos affaires, nous ressortons tout prêts à affronter la guerre. Et la guerre, c’est le mot. Ici, les jets d’eau sont remplacés par des lances à incendie, le terre-plein central de la rue est surplombé par des tuyaux qui aspergent tout le monde des 2 côtés de la route, une estrade a été installée avec un concert en live. Bref, c’est vraiment la fête partout et l’ambiance y est vraiment sympa. On s’installe à un bar fréquenté par quelques occidentaux et on commence à arroser les passants. En quelques instants on est complètement trempé, et l’on partage la liesse générale.  Il est 21h et la fête va continuer jusque tard dans la nuit… Ah finalement peut être pas, oula, non, c’est l’heure de rentrer, le vent s’est levé d’un coup, le tonnerre a retenti et pas 2 minutes après ca y est il pleut des trombes… Pour ceux qui avaient réussis à rester secs là y a rien à faire, tout le monde se prend la sauce, du coup on rentre à l’hôtel et on se couche en attendant le lendemain où nous allons visiter les ruines de l’ancienne capitale…
Le style Khmer des ruines


En arrivant sur le site (classé au patrimoine mondial) on loue des vélos et c’est parti pour une journée de vélo dans le parc.
La sérénité du site nous prend aux tripes
 
Un temple pris à toute vitesse
Calme et magie sont maîtres mots
La ville qui comportait un grand nombre de temples a été magnifiquement pillée par les birmans au 17e siècle, mais ce qu’il en reste vaut le voyage. C’est avec émotion que l’on erre entre les murs de pierres, entourés d’arbres centenaires qui donnent toute sa poésie à l’endroit. Evidemment le coucher de soleil sur Sukhothai est à ne pas manquer, car les couleurs qui se reflètent sur les nombreuses pièces d’eau y donnent un aspect enchanteur. Nous nous sommes donc installés dans l’herbe en attendant la nuit, dans le silence…
Le coucher de soleil

Des cieux sublimes

Sur le retour, nous avons à nouveau participé à une bataille d’eau, mais moins massive que la veille, dans l’ensemble la nouvelle Sukhothai n’est, comme toutes les villes Thaï, pas très intéressante, mais très agréable et relativement bon marché.
Ayant été profondément touchée par l’architecture khmer que l’on a pu rencontrer sur le site, Sibylle décide de finir la Thailande par la route des temples Khmers qui s’étire du centre du pays au Laos et au Cambodge. Cependant, alors que nous planifiions notre itinéraire, nous découvrons sur internet un site méconnu: les Sam Phan Bok, traduisez les 3000 trous, également surnommé le Grand Canyon du Siam. Nous tombons immédiatement sous le charme de l’endroit décrit sur internet comme étant peu touristique, situé à la frontière du Laos sur le Mékong.
Faute d’un visa assez long, il nous était impossible d’explorer à la fois les routes khmer et le Grand Canyon du Siam. Nous prenons donc la décision de zapper les temples khmers, puis que nous verrons le clou de ces construction à Angkor au Cambodge,  pour découvrir cette merveille naturelle.
Il peut être également précisé que ce coup de tête a été pris d’un commun accord à la seule vue d’UNE seule photo sur internet.
Nous quittons donc Sukhothai le lendemain et prenons le bus pour 6h, direction Khon Kaen où nous souhaitons enchainer immédiatement pour un bus vers Ubon Ratchathani, seulement pas de bol, le dernier bus est déjà parti, et nous voilà donc à la recherche d’un hôtel. Dans cette grande ville du centre, aucun touriste ne passe par là de son plein gré, car en plus de ne pas être belle, la ville ne propose rien d’intéressant. Nous trouvons donc un hôtel un peu décrépit pas trop cher dont le patron est anglophone (dixit le Lonely Planet). Curieusement, l’accueil est laborieux dans un anglais plus qu’approximatif, et même mon thai n’est pas d’une grande aide vu que cette région commence à parler une langue plus proche du Laotien. Enfin nous partons diner et trouvons un bar juste en face, où un australien qui s’en dit le patron nous interpelle. Après 5 minutes d’un monologue qui ne se termine pas, nous comprenons, qu’il s’agit du soi disant propriétaire de l’hôtel (en réalité il n’en est qu’un client longue durée). Il nous explique connaître la région sur le bout des doigts, mais ne peut pas répondre à la moindre question concernant notre destination. Nous sommes en réalité en présence d’un mythomane compulsif et égocentrique. C’est donc après un diner qui semblait ne plus en finir que nous prenons congé de l’hurluberlu, qui ne nous aura pas posé une seule question, ni même répondu clairement à l’une des nôtres...
Nous attendons le lendemain matin pour repartir en bus vers Ubon Ratchatani, d’où nous pourrons facilement trouver un bus pour notre destination finale, Khong Jiam. Après à nouveau 6h de bus, c’est légèrement courbatus que nous comprenons, que là encore il n’y a pas de moyen de nous rendre à Khong Jiam le jour même. Mais lorsque nous leur demandons à quelle heure les bus partent le lendemain, chacun a un avis différent. Du coup on prend encore un bus qui nous rapproche de notre but avec pour objectif de prendre un Songtheow le lendemain à 6h du matin.  C’est dans ce bus que nous rencontrons le deuxième occidental de notre périple. Français, cette fois ci, et encore plus obnubilé par sa personne que l’australien de la veille. Il nous aura raconté sa vie inintéressante de travailleur « en équipe », qui a pu prendre sa retraite à 50 ans en restant en arrêt maladie pendant 10 ans… Tout en rigolant du fait que nous « les jeunes », on aurait pas de retraite. Bref, là encore il ne s’agit pas d’une rencontre inoubliable.  C’est en sortant du bus, alors que je négociais en Thaï pour un Tuk Tuk, qu’il remarqua que je parlais la langue d’un pays dans lequel il vivait depuis une quinzaine d’année (puisqu’il a épousé une Thai) sans que lui même en parla le langage. Ce n’est qu’à ce moment là qu’il réalisa, croît-on, ne pas avoir posé une seule question à notre sujet, et nous salua.
Nous trouvons un hôtel minable pour passer la nuit qui sera courte, car les transports qui se rendent à Khong Jiam partent à 6h du matin de la gare routière.
C’est donc avec un superbe cas d’encéphalorectomie (regardez sur internet si le terme vous paraît obscur, sans jeu de mots merdique) que nous nous rendons le lendemain à la gare routière 15 minutes en avance, et bien nous en a pris, car, évidemment, les bus ne partent pas de là… Nous courrons  donc vers l’autre station de bus, et demandons des indications aux quelques commerçants matinaux. Heureusement nous n’avons pas raté le bus, bah oui, il part à 11h… Las de tous ces contretemps, nous décidons donc de négocier avec un Tuktuk le trajet, et, c’est allégés de 300 bahts, que nous arrivons enfin à destination…

Des pêcheurs lancent leur filet

Khong Jiam est une petite ville sans grand intérêt, malgré les magnifiques couchers de soleil sur le Mékong que l’on peut y admirer. Comme il n’y a que très peu de touristes qui viennent jusqu’ici, on n’y trouve qu’un seul loueur de motos, qui, profitant de son monopole, affiche des tarifs 2x supérieurs à la moyenne nationale, tout ça avec un grand sourire… Comme nous n’avons pas le choix (et il le sait), nous sommes bien forcés de céder et lui demandons une carte de la région afin de nous rendre au fameux Canyon du Siam. C’est alors que nous réalisons qu’il faut 2h de moto pour y aller (90km)… A cet instant, j’ai cru que le ciel me tombait sur la tête, encore des trajets… Ne vous y trompez point, j’aime bien la moto, on y trouve une sensation de liberté que l’on a dans aucun autre véhicule, mais bon 4h dans la journée, sur un scooter (sans boite de vitesse) qui ne dépasse pas les 60km/h c’est vraiment long. Surtout que Mademoiselle n’aime pas conduire donc c’est bibi qui doit se taper l’intégralité du trajet.
Enfin, nous voilà sur la route, puis après avoir longé de jolis paysages sur route d’une qualité superbe, nous arrivons enfin après 4 jours de voyage en bus, songtheow, tuk tuk  et moto, au tant attendu Sam Phan Bok.

Des trous dans une eau turquoise
Ici, aucun farangs (occidentaux) mais quelques touristes Thai sont présents. On y trouve quelques aménagements, et un escalier qui descend vers le Mékong.
Les 3000 trous, comme on les appelle, sont un phénomène géologique curieux. En effet, depuis des millions d’années, le fleuve creuse des trous dans la roche pendant la saison des pluies, puis quand arrive la saison sèche (en ce moment), il se retire et laisse apparaître son lent travail sur près de 2km. Il y fait une chaleur étouffante car on n’y trouve pas une parcelle d’ombre, et nous attendons donc que le soleil entame sa rapide descente avant de nous y aventurer plus avant. La lueur orangée du soleil de fin de journée colore les pierres et le ciel et forme un paysage majestueux. On explore le site pendant près de 2h, on grimpe tout en haut des plus hauts rochers, on redescend jusqu’au niveau du fleuve où l’on trempe nos pieds, on saute de rochers en rochers tels des cabris, bref on s’amuse bien.
Une fois tout en haut ça donne ça

Le canyon au coucher du soleil

Sibylle gambade allègrement
Mais, franchement, 4 jours de voyage pour ça…  On est un peu déçus, mais on a tellement galéré pour s’y rendre qu’aucun de nous n’ose afficher sa déception.
Bref, on aura quand même fait un lieu inconnu des touristes (pour une bonne raison peut être ?). D’autant plus que même l’accueil dans la région laissait clairement à désirer, mais je ne m’épancherai pas sur le sujet.


Le fameux canyon

Une pierre rouge sous le soleil


C’est donc heureux qui nous nous rendions le lendemain à Chong Mek pour traverser la frontière et pénétrer dans un pays qui nous surprendra à maintes reprises, le Laos.

N'oubliez pas de regarder les photos dans l'album en cliquant ici

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