lundi 16 juin 2014

Sud Laotien: Indochine nous voilà!

Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa (la classe hein ?)… Mais j’ai une excuse (bon j’avoue j’connais que trois mots donc j’ai du mal à poursuivre en latin).

Pourquoi ? Parce que cela fait plus d’un mois que le fameux blog « sur la route des tongs et du riz » n’a pas été alimenté en aventures croustillantes dont vous êtes  devenus friands. Alors oui, oui, j’ai quelque chose à dire pour ma défense.

Il y a un mois, mon fidèle compagnon, mon Milou à moi, m’a lâché.
Non pas Florent, l’autre : mon ordinateur (compatissez d’avance parce que je vais me faire hurler dessus … mais qu’importe, la liberté de parole a un prix et j’accepte de le payer pourvu que mes narrations relatent la vérité).

Un matin, il ne s’est pas réveillé et ne répondait à mes douces  sollicitations (appuyage sur le bouton on, insulte, appuyage sur le bouton on, juron, insulte, secouage, insulte…) que par un écran noir et un éternel silence. Une semaine après, Monsieur se réveille et c’était reparti comme en 14 (ou en 40 parce que je sais qu’il y a un débat houleux sur l’année visée par cette expression et que je ne veux froisser ni les quatorzistes, ni les quarantistes), aucun problème en vue. Un miracle pensais-je naïvement… Mais le gros Bouddha n’y était pour rien puisqu’après une semaine de marche, il retombait dans son coma pour trois semaines. Lorsqu’il en est ressorti, les Sherlock Holmes que nous étions avaient diagnostiqué la maladie en cause : le climat (chaud et humide). Lorsque nous étions à une destination chaude et humide, sans climatisation, Monsieur faisait la grève, pour ne reprendre le travail qu'à des destination « fraiches » (maxi 33 degrés) ou dans un lieu climatisé.

Aujourd’hui je ménage donc ce fidèle et fragile compagnon en lui offrant systématiquement, dans les destinations trop chaudes, une chambre climatisée. Je n’ai donc plus d’excuses ! Que les articles reprennent. J’ai dit.

Nous voilà donc au Laos. Un air de France souffle sur nos têtes ! Ici on roule à droite, les écritos des établissements publics sont dans la langue de Molière et  surtout, surtout, on mange des sandwich avec de la vraie baguette bien de chez nous et de la vache qui rit.
Ca c’est le pied ! On avait rien demandé à la lune et voilà que l’Indochine nous offre des vestiges de notre chère patrie.

Nous avons largués nos amarres à Pacse, ville du sud Laotien qui devait nous servir de base pour visiter le sud du Pays.  En elle même, cette ville n’est pas jolie et n’est pas moche non plus, et c’est pas Louise Attaque qui me contredira. Mais loin d’être fade, il se dégage d’elle et de ses habitants une certaine chaleur et une douceur de vivre qui nous ont immédiatement conquises.

Tout commença lorsque le van que nous avions pris à la frontière nous déposa sur celle que je crois être la place principale de la ville de Pacse. Comme à l’accoutumé nous sortons notre fidèle Kobo (livre électronique pour les plus vielle France d’entre vous), sur lequel nous avions téléchargé le Lonely Planet Laos (guide le mieux, toujours pour les même que ceux précédemment cités). On le « feuillette » histoire de comprendre où nous sommes d’une part et de trouver un hôtel d’autre part. Face à nous une famille Lao se faisait un p’tit barbecue devant leur maison. « Après tout on à rien à perdre à leur demander où est le quartier touristique » affirma Flo en se levant difficilement sous le poids de son gros sac. Il alla leur demander en Thai la direction à prendre. Et là… magie ils comprennent le Thai. De loin, je vois Flo faire le signe « Non, non » de la tête et le Lao le signe opposé. Les bras ballants, Flo semblait vaincu et m’indiqua, alors que je m’étais également approchée, que le Lao voulait absolument nous conduire au quartier touristique, celui-ci étant trop éloigné pour que nous puissions nous y rendre à pieds. 10 minutes plus tard nous étions fixés sur les intentions de ce geste : la gentillesse. Notre chauffeur improvisé ne demandait en effet rien en retour et semblait se satisfaire de notre seul contentement d’être à bon port.

Le ton était donné … et confirmé par la suite. Les Lao sont gentils, ils cherchent à nous comprendre, et ne tentent pas de nous arnaquer (les prix des hotels/ motos/ et restos sont tous indiqués et sont surtout plus que raisonnables).

Le lendemain de notre installation à cette base du sud qu’est Pacse, nous filons louer une moto pour visiter le Vat Phu situé dans la province de Champassak, le plus beau site archéologique khmer du Laos (tout simplement parce qu’il en est l’unique dont la forme se différencie d’un tas de pierres). Le site a d’abord été investit et construit par les premiers khmers au Vème siècle. Ce qui en fait le frère ainé du magnifique site d’Angkor (au Cambodge).

Un aire de famille avec Angkor...

Ici, tout est beau : des vestiges, au parc, en passant par la vue!


Une envie de mangues sur les vestiges?

sacrée vue chez les khmers

On emprunte l’allée d’apparat bordée de lingams (un alignement de phallus stylisés), les escaliers aux marches rendues inégales et anarchiques par les arbres qui s’y sont installés, et puis nous y sommes. Nous sommes au sanctuaire hindouiste, très bien conservé, qui surplombe cette belle vallée.

Ca c'est de la perspective! 
Bon les escaliers c'est un peu des rebelles!
Au retour, des fillettes nous proposent de partager leur gouter : des mangues pas mures du tout… mais elles semblent les apprécier. Nous faisons mine qu’il en est autant pour nous afin de prolonger ces petits moments  avec les locaux que nous apprécions tant : ceux où seul les gestes et les rires prennent place. Mais n’est-ce pas là le BA ba ?

Comment rendre une mangue pas bonne, bonne!

Quand je vous ai dit que le ton était donné, je ne vous ai pas menti… et ce n’est que le début.

La suite de la découverte du sud laotien se poursuit par la visite du superbe plateau des Bolovens. Le principe est simple : on laisse nos gros sacs à la consigne de l’hôtel pendant deux jours, on ne prend que le strict nécessaire pour cette période et on chevauche notre hyundai qui nous mènera à ce fameux plateau et à ses cascades.

Quelques 5 km après avoir quitté la ville, notre chambre à air arrière rendait l’âme. Pas de panique, la route est bordée de petits cabanons de 5 mètres carrés aux multiples activités : bar, garagiste, vendeur de babioles… Le temps de prendre un coca pendant que le propriétaire des lieux nous répare tout ça, et c’est reparti comme en …. (à vous de voir pour la date).

Flo sur notre monture.
On quitte la route bétonnée pour s’engouffrer sur des pistes rouges bordées de marres gadouilleuses où les buffles s’en donnent à cœur joie. Puis nous arrivons à l’étape où nous devions dormir : Tad Lo qui coïncide avec la découverte de la première cascade.


Toujours une ptite douche pour bien finir la journée.
Après nous être installés dans un charmant cabanon donnant sur ladite cascade, nous partons à la recherche de victuailles dans le joli village.
discussion à la cascade de Tad Lo
En chemin, nous rencontrons Loïc, un français qui tient une guest house dans le village,
et qui nous convie à y dîner. Tous les soirs il propose un dîner au menu unique, typique Lao, autour d’une grande tablée.

Sa guest house, ouverte sur la nature était un paradis, tant pour nous, divers étrangers en escale à Tad Lo, que pour les enfants du village. Loïc n’en était pas que le tenancier, il s’occupait des enfants en leur dispensant (gratuitement évidemment) des cours d’anglais, en les accueillant les soirs pour qu’ils jouent entre eux à la pétanque, aux cartes, et qu’ils soient en contact avec les étrangers. C’était un havre de bonne humeur qui nous avait convaincu : nous ne pouvions pas rester qu’une nuit à Tad Lo, il fallait que nous y passions la journée. C’était décidé.

Photo pour toi dépressif! Un médicament à l'effet immédiat
Le lendemain donc, nous allions nous baigner dans la cascade de Tad Lo, nous allions explorer l’autre cascade du village, Tad Hang, et nous baigner dans la rivière avec les enfants de la veille.

Tad hang


Un petit plongeon entre deux cascades
Au cours de cette baignade et des sauts depuis les rochers, mon cher et tendre qui avait pour couvre-chef MA gopro, la perdit. Autant vous dire qu’il n’y avait quasiment aucune chance de la retrouver avec le courant entrainé par la cascade plus haut (Tad Hang) et celle en contrebas (Tad Lo).

C’était sans compter sur l’aide de tous les enfants. Nous ne parlions pas le même langage mais ils avaient compris le problème et tous plongeaient pour tâtonner le fond des eaux. Jusqu’à ce que la gopro apparaisse des mains d’une petite, tel un graal en pleine lumière (j'aime faire dans le proportionné moi...).

Après ce petit moment de tension la tournée de coca s’imposait pour partager encore un de ces petits moments avec les enfants.  

Vers 17heures, les trois éléphants du village devaient se baigner, comme tous les soirs, à cet endroit même. Mais ce jour là pas d’éléphants en vue. Chose extraordinairement rare (compte tenu de leur espérance de vie), l’une des éléphante était décédée la veille et l’incinération était prévue pour le jour même.

Nous suivions le convoi  improvisé des villageois jusqu’au lieu de l’incinération. Après une sorte de cérémonie orchestrée par des brahmanes les flammes montaient bien haut.

Une femme Lao nous ayant entendu parler français nous interpella dans notre langue (quelques restes de la colonisation)  pour nous demander si nous comprenions cette cérémonie. C’était la propriétaire des éléphants de Tad Lo, qui malgré toute son émotion visible nous expliquait que ce rituel était du à la mythologie laotienne concernant les éléphants : Dans le cycle des réincarnations, l’éléphant constitue  la dernière étape avant celle en être humain. Puis elle nous exposa, les yeux humides, tout un tas d’anecdotes sur ses aventures avec son éléphante. Le plus beau cadeau que lui avait offert son défunt mari s’était éteint la veille.
Les autres éléphants qui avaient vécu 60 ans avec l’éléphante décédée étaient eux aussi perturbés et l’un d’entre eux ne s’alimentait plus.

Le lendemain de ce triste spectacle, nous reprenions notre moto pour enchainer les cascades.

La cascade de  Tad Yuang (la plus fun) : Une bassine bordée de verdure luxuriante dans laquelle s’écoule la rivière  et qui nous imposa une baignade pour traverser ce rideau d’eau et accéder à une grotte. C’était l’un de mes rêves depuis la lecture de Tintin et le temple du soleil. Rêve accompli !

Tad yuang: la fun
La seconde cascade dite de Tad Fan (la plus belle) est la plus impressionnante qu’il m’a été donné de voir : nous somme à priori sur un plateau de verdure, et là, un trou. Une impression de trou dans la terre ; comme si Dieu avait pris sa perceuse (bon évidemment ses mèches ne sont pas de la même taille que les nôtres) et avait creusé la roche jusqu’à … je ne sais où car on ne parvient pas à voir le fond de ce puits géant où s’écoule deux rivières qui semblent être des micro filets d’eau insignifiants pour ce tonneau des danaïdes.

Tad Fan: la belle

Enfin, nous finissons par Tad Champii (la romantique).  Une cascade pas très haute et au débit raisonnable se dresse au fond d’un bassin. Une corde a été tendu entre la roche derrière les rideaux d’eau et l’extrémité du bassin où nous nous trouvons, et un radeau (servant normalement aux pêcheurs) permet de nous hisser jusqu’aux chutes. A tester surtout en fin de journée où la lumière sublime un cadre qui l’est déjà.

tad Champii: la romantique
C’est nostalgique que nous montons sur notre moto qui prenait le chemin de son écurie et nous forçait ainsi à tourner cette belle page pour écrire celle des Si Pha don (les quatre mille iles).  

Si vous souhaitez voir l'album du Wat Phu et des Bolovens cliquez ici




3 commentaires:

  1. Salut vous deux,
    Nous n'arrivons pas à voir l'album des Bolovens : le lien renvoie sur une page blanche (?)
    Motivés pour un tour en VTT demain dans le Parc National de Kep ?
    Ben & Éli

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    1. rejoignez nous ca nous ferait plaisir et vous serez pas déçus!

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  2. On vient de voir votre message. Vous y aller vers quelle heure? Je vais réparer le lien. Nous on a trouvé un paradis à kampot. Ça s'appelle ganesha éco resort. Les tuk tuk prennent 4 dollars pour vous y emmener. A bientôt

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