mardi 26 août 2014

Kampot : 2 nouveaux copains donnent du goût au Cambodge

En route, donc, pour Kampot, une petite ville en bord de mer et renommée pour produire le meilleur poivre du monde (c’est peut-être exagéré). 
Comme souvent dans notre voyage, des évènements marquants se déroulent dans les bus qui nous emmènent d’une destination remarquable à une autre. Et comme toujours c’est moi qui les retranscris pour votre plus grand plaisir. Ainsi donc, une fois installés dans le bus en direction de la mer, l’un de nos voisins de rangée nous interpelle :  
« Ello, Ouerre ar iou frrome ? »  (comprendre : Hello, where are you from ?)
« De Paris et vous ? » répondis-je, pas besoin d’être bilingue pour découper au couteau l’accent de Benoit et y déceler de « fines » traces de français. 
Voilà comment notre rencontre avec Ben et Eli(sabeth) s’est produite.
La suite des 2h de voyage s’écoule tranquillement avec une discussion interminable entre Sibylle et ses voisins. Quant à moi je profitais de la situation bien maitrisée par Sib (les discussions sans fin c’est son truc) pour piquer un petit roupillon. 
Tout à coup, l’agitation de leur départ me réveille. En effet, eux ne vont pas jusqu’à Kampot, mais s’arrêtent au village précédent : Kep (anciennement Kep sur mer). 
« Bon ben salut, bon voyage et à la prochaine »
« Et n’oubliez pas de lire notre Blog ! » lança Sibylle.
Et sur ces mots d’adieu le bus repart, et nous dépose quelques 30 minutes plus tard au centre ville de Kampot. La nuit tombe et nous devons nous rendre dans une guesthouse que nous avions réservé, pour y passer la nuit dans une yourte en bord de rivière. 
Comme on me l’avait indiqué au téléphone, nous prenons un Tuk Tuk car l’hôtel se situe à quelques kilomètres de la ville. Après une négociation rapide du prix, et quelques minutes de route asphaltée, la nuit tombe brusquement et nous nous aventurons sur un chemin de terre cabossé. Après quelques instants, on commence à se demander si le chauffeur ne nous emmène pas dans un coupe-gorge pour nous détrousser et nous enterrer dans son jardin où l’on ne  retrouvera certainement jamais. Cependant le chemin continue, on passe sous des maisons, entre des arbres et finalement, 20 minutes plus tard, on aperçoit des petites loupiottes colorées entre les palmiers. On est arrivé. Et le trajet en valait la peine, c’est un petit paradis.

L'intérieur de notre super Yourte cambodgienne


On est accueilli par une française : Steph, qui gère l’établissement avec Manu. Tous les deux sont très sympas et Steph nous guide jusqu’à notre chambre. C’est exactement ce qu’on voulait, une super yourte typiquement locale avec un toit en chaume, murs en bambou et montée sur pilotis au dessus d’un petit cours d’eau dont le courant change de sens selon la marée. L’intérieur, est très joliment décoré et on ressent tout de suite la patte française. 

La vue de la Yourte
Comme on est arrivé directement sans avoir dîner, on décide de rester sur place pour nous sustenter. Tout a l’air délicieux sur la carte, nous donc demandons à Steph de nous conseiller et lorsque nos assiettes arrivent enfin, la surprise est de taille : depuis 6 mois de voyage, nous n’avions jamais eu une assiette bien présentée et accompagnée d’un délicieux fumet qui mélange saveurs occidentales et asiatiques. Le tout pour presque le même prix que les restaurants moyens de gamme auxquels nous sommes habitués. Steph annonce les assiettes comme dans un grand restaurant et nous souhaite une bonne dégustation. Et quelle dégustation : il s’agit tout simplement du meilleur repas de notre voyage (il y en aura 3 autres par la suite). Une vraie merveille concoctée par un ancien Chef d’hôtel 5 étoiles qui se trouve être le voisin. Pour fêter ça on décide même de prendre l’un des cocktails de Manu qui sont là encore une très belle surprise. 
Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, nous décidons de nous relaxer dans ce lieu enchanteur et passons la journée à lire et discuter avec le maitre des lieux tout en profitant de sa magnifique cuisine. Ce n’est que dans la soirée, que nous regardons notre blog et y découvrons un nouveau commentaire. En effet, durant l’interminable discussion que Sibylle avait eu avec Ben et Eli, et bien qu’elle ait oublié de leur demander leur contact Facebook ou email, elle avait, comme à notre habitude vendu avec ferveur notre blog en les incitant  a y jeter un coup d’œil. Et il faut croire qu’elle avait su se montrer convaincante car le commentaire en question était de leur part. Il nous proposait une balade en moto dans la région pour le jour suivant. Comme c’était ce que nous avions également prévu, nous acceptons avec joie de partager cette excursion avec eux. L’organisation est légèrement chaotique : lieu de rendez-vous A, itinéraire A, itinéraire B, itinéraire C, pour finalement choisir le lieu de rendez-vous B et l’itinéraire F. Bref une planification habituelle, quoi. 

En route vers l'aventure
Le lendemain, on prend un tuk tuk qui nous emmène en ville, on trouve un loueur de motos et on est parti, direction Kep pour aller chercher les 2 zozos à leur Hôtel. Le rendez-vous étant donné pour 10h, on se dépêche et on arrive à peine 3 minutes en retard. Enfin, on aurait aussi bien pu arriver 20 minutes plus tard, parce que c’est le temps qu’ils leur faudra pour se mettre en route. Lorsqu’ils aperçoivent notre moto, ils s’extasient devant sa couleur jaune fluo qui lui donne un aspect racé qui manque cruellement à leur moto noire. 

Ben et Eli sur leur bolide
Après avoir roulé 20 minutes, on réalise que la couleur est en effet primordiale dans le choix d’une moto, car la leur commence à montrer des signes évidents de faiblesse. En effet, nous les dépassons alors qu’ils sont à l’arrêt sur le bas coté de la route sans pouvoir redémarrer la moto. Ils sont en rade. Grâce à mon toucher magique de motard expérimenté je réussis à faire redémarrer le véhicule, mais malheureusement, 3 minutes plus tard elle leur refait le coup. Remarquez, comme on se prend une bonne saucée de pluie au même moment, on s’abrite tandis qu’ils décident de faire demi-tour pour aller changer de moto (là encore grâce à mon doigté magique qui fait redémarrer la bécane). Ils nous rejoindront directement à notre destination : une plantation de poivre dans la campagne de Kampot.
Nous la trouvons, sans mal, assistons à une rapide visite guidée, tandis qu’ils nous rejoignent sur la fin. Cette fois-ci leur moto a l’air en nettement meilleure forme. 
Du poivre noir, blanc et rouge

Avec toutes ses pertes de temps, il est déjà l’heure de déjeuner, et nous retournons à Kep pour y déguster le fameux crabe bleu de Kep au poivre de Kampot. C’est la spécialité du coin, et bien que le crabe soit un peu petit à mon gout, le poivre le sublime pour substituer la qualité à la quantité. En effet, un seul grain suffit à épicer tout un plat en lui donnant une saveur unique, alors imaginez une gousse entière.

Une marchande de crabes en pleine négociation
Après le déjeuner, nous nous dirigeons vers une cave censée abriter un temple. On a un peu de mal, mais on finit par trouver. Deux gamins nous guident jusque dans la cave qui ne présente aucun intérêt. Alors que nous faisons semblant de nous extasier devant les divers stalactites en forme d’animaux, les gosses nous montrent un trou dans le fond de la cave en nous expliquant qu’il s’agit de la sortie. Ils s’engouffrent dedans et nous demandent de les suivre. M’aventurer dans les entrailles de la terre me paraît nettement plus amusant que le « temple » de la pièce principale, et je commence à les suivre. Les filles et Benoit semblent plus réticents. Cependant, j’arrive tout de même à convaincre Ben de « pas faire sa fiotte » et il décide de nous suivre, en partie pour impressionner sa dulcinée. Les filles, quant à elles, font demi tour. Les gamins se saisissent de notre unique lampe de poche et parte devant, gambadant comme des cabris entre les rochers tandis que nous peinons à les suivre. Heureusement, ils nous attendent et je récupère rapidement la torche, pour éviter qu’ils nous laissent nous perdre. Ben non plus n’est pas très rassuré. On finit tout de même par sortir. Et les filles semblent à moitié surprises de nous retrouver sains et saufs. 

Le temple Khmer de la grotte
Malheureusement, la gentillesse apparente des enfants qui nous avaient guidés, n’était pas du tout gratuite comme ils nous le font remarquer avec insistance. Comme nous avions déjà du payer l’entrée de la grotte, il était évidemment hors de question de participer à ce racket collectif. Nous enfourchons donc rapidement nos montures et détalons sous les insultes des enfants et de leur bande. Quelques instants plus tard, ils nous doublent toujours en criant, et nous redoutons un sale coup pour plus tard. Cependant, nous ne les reverrons plus, et nos craintes se révélèrent injustifiées. 
Nous nous dirigeons alors vers le lac le plus insignifiant du monde, que nous finissons par découvrir, et après une pause de 3 minutes, nous faisons demi-tour pour rentrer dans nos pénates. 

Le fameux Secret Lake, secret mais sans intérêt
Bref, la région de Kampot ne présente décidément pas grand intérêt, hormis son poivre. Mais cette journée nous aura permis de nous faire 2 nouveaux copains, qui décident même de nous suivre jusqu’à Koh Rong, notre prochaine destination. 

2 commentaires:

  1. Super. C'est vraiment les aventures de Quik et Flupke (héros d'Hergé avant Tintin).

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  2. Si on fait "publier" sans passer par la case "aperçu", ça ne publie rien....

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