Je commence franchement à en avoir marre du bus, ça fait 6h qu’on est
dedans pour faire à peine 200km. Le va et vient incessant des Indiens, qui
montent et descendent, la musique bollywood avec le son métallique de vieux
téléphones portables, le klaxon quasi-permanent dans les oreilles et les cahots
de la route pourrie, c’est ça le bus public en Inde. Et en plus je suis encore
malade, avec des courbatures, le nez qui coule et tout et tout !
Enfin, il est 19h il fait nuit depuis une heure, et on vient d’arriver
au Bus Stand d’Agra (gare routière pour les intimes). On se fait assaillir par
tous les conducteurs de Rickshaw (les TucTucs locaux) pour nous emmener à notre
Hôtel. Sauf que nous, on est des baroudeurs, des vrais routards ! On va là
où la route nous mène, et du coup on n’a pas de réservation. Juste le nom d’un
Hôtel qui avait un seul commentaire sur internet qui en disait grand bien.
C’est parti donc pour Vimal Hotel en TucTuc ! On aurait du se méfier, un
seul commentaire c’est suspect… Ca ressemble plus à une prison qu’à un Hôtel,
situé sur l’axe principal de la ville (n’oubliez pas les Klaxons) et avec un
générateur devant qui fait encore plus de bruit que la route. Clairement c’est
pas possible, surtout pour le prix qu’ils nous proposent !
Du coup on repart avec notre chauffeur qui nous promet un super hotel
« very clean, brand new ». Of course, il est tout neuf, l’hôtel, mais
franchement glauque, on largue donc notre chauffeur et on part à pied, pour
finalement trouver une petite perle pour les Routards, pas cher, avec des
loupiotes partout dans la cour. C’était ça qu’il nous fallait, merci à toi
l’Inconnu au turban qui nous l’a indiqué !
Il est 8h du matin, on émerge difficilement, la nuit a été froide
(moins de 10°C) sans chauffage. Notre chambre n’a pas l’eau chaude mais on peut
en commander un seau pour prendre notre douche, c’est donc chose faite.
En route pour le monument le plus romantique du monde, le Taj
Mahal !
Toujours le même manège, on fait sembler de ne pas vouloir de Tuctuc,
on se laisse accoster, on négocie, on repart en marchant, on renégocie, on
repart et finalement on en prend un autre.
Bienvenue au Taj Mahal, palais de légende et de romantisme, fruit du
chagrin d’amour de Shah Jahan, et mausolée de Muntaz Mahal. Mais d’abord
faisons un peu la queue, 45 minutes pour moi, 10 minutes pour Sibylle (et oui
hommes et femmes sont séparés à l’entrée). On m’a prévenu, pas de briquet ni de
cigarettes à l’intérieur. Tant pis pour les clopes, c’est pas cher et j’en ai
presque plus, par contre pas question de me séparer de mon fidèle briquet Bic.
Je le planque dans un paquet de mouchoir : « lighter
sir ? », « no, no just cigarettes », « ok ». Et
voilà comment on introduit un produit illicite dans le lieu « le mieux
gardé » d’Inde.
Le Taj ! |
Un couple d'inconnus devant le Taj |
L’audio-guide aussi vaut le détour, avec un indien qui baragouine un
français potable, de la musique d’ambiance mais surtout un grand moment
d’anthologie : les pleurs de Shah Jahan après la mort de sa bienaimée.
Ouin ouin ouin. Quel jeu d’acteur !
Le Fort d'Agra |
Une impression de voyage dans le temps qui va nous suivre jusqu’à
Fathehpur Sikri, notre prochaine destination.
La porte du Fort d'Agra |
On suit une petite rue qui monte, et on
accède à la Mosquée historique de la ville. Là encore, émerveillement et
regards extatiques sont de rigueur, puis de l’extase on passe à un étonnement
mêlé de crainte : une dizaine de nids de guêpes immenses sont accrochés
sous la voute du porche de la mosquée. Des millions d’insectes nous survolent,
à tel point qu’il pleut littéralement du pollen et que le sol en est devenu
jaune.
La porte de la mosquée avec les nids de guèpes (les taches noires sous la voute) |
On se précipite alors à l’intérieur, après avoir retrouvé 2 français de
notre auberge, Gérard, photographe, et Sophanavy, franco-cambodgienne. La cour
intérieure est immense, toute rouge et magnifique, on imagine facilement les
milliers de pierres précieuses qui, incrustées dans le grès, décoraient
l’intégralité des portes (20m de haut quand même). Un tombeau blanc abrite la
dépouille du saint soufi qui aurait prédit la naissance du futur empereur
Jahangir.
Direction le Palais d’Akbar, un peu plus loin, une merveille de la
taille d’une petite ville. Je vous assure que la vie d’Empereur à l’époque ca
donne envie. Je note, entre autre, le bassin d’eau de rose qui était situé sous
les fenêtres de l’Empereur afin que, portée par le vent, l’odeur se répande
délicatement dans ses chambres. Sinon il avait aussi 3 femmes, « ce qui
est pas mal, mais pas top non plus ».
On quitte alors nos amis français d’un jour après un échange de
conseils précieux, et on repart pour 5h de bus vers Jaipur, la Ville Rose (non
non pas Toulouse), capitale des Maharadjas.
c'est trop beau, ça donne trop envie d'être à votre place ! continuez à nous faire rêver :)
RépondreSupprimerdes bisous !!!