vendredi 25 juillet 2014

Luang Prabang : C'est beau la France tout de même

Après 2 jours de détente et de jeux dans l’eau (mes préférés) à Vang Vieng, on a pris la route de Luang 
Prabang. Ici c’est pas de la rigolade, on est dans le domaine de prédilection de Sibylle, la Culture (avec un grand ‘C’). J’ai plus trop le droit de faire le mariole surtout qu’on ne peut même pas aller à la cascade du coin puisque mon adroite dulcinée a eu la gaucherie de se bruler sur le pot d’échappement de notre moto. 
Une dame Sandwich de Luang Prabang
Ça c’est d’ailleurs une anecdote bien marrante (enfin après coup…) à raconter, mais aussi une bonne leçon : les remèdes de grand-mères c’est pas toujours le pied.
Voilà le topo : On part le matin en balade, on roule 1h, on voit un spot qui mérite de  s’arrêter, Sib se brule en descendant du scoot (ça lui arrive presque à chaque fois qu’on loue un 2 roues). Comme on est en pleine nature, on n’a pas vraiment de la Biafine sous le bras donc on fout un glaçon et on ne s’occupera de la brulure qu’en revenant à l’hôtel dans la soirée. Quand on décide de mettre enfin de la pommade, la brulure a pris une jolie couleur marron avec plein de petites cloques. Je vous laisse imaginer la réaction de Sib quand elle voit ça :
-       « AAAAHHHH, mais je vais garder une cicatrice toute ma vie, c’est horrible !!! Flo t’as vu ? C’est encore plus moche que la dernière fois. » et de se mettre à geindre et tout le tintouin. « File moi ton tél faut que j’appelle ma mère ! »
La brulure avant le miel
(pas de photo après c'était trop moche)
Moi, ben je m’exécute, c’est pas la peine de lutter contre tigresse blessée. Dans ces situations là, l’animal a besoin de retrouver ses repères et de faire appel au chef de meute.
10 minutes plus tard, la bête est calmée, la mère s’est transformée en Shaman (ou médecin vaudou comme cous voulez) et lui a donné le remède miracle. Evidemment ! Sur une brulure bien moche il faut mettre du miel. On part à la recherche d’un pot de miel qu’on finit par trouver : 250cl ça devrait suffire, nan ? De toute façon c’est le seul qu’on a trouvé en ville. On rentre dans la chambre et on badigeonne allègrement le bobo.
Demain on se lève tôt pour explorer la ville et visiter le palais royal, alors « Bonne nuit ».



« Flo, j’ai mal », 6h du matin, le réveil est plus tôt que prévu.
« Ké ki spasse ? » j’ai la langue pâteuse du pépère pas vraiment réveillé.
« Regarde… »  Oula, oui c’est moche, ouille, j’ai mal pour toi là. Ca je ne le dis pas hein, je le pense, c’est pas la peine de l’exciter.
Bah ouais en y repensant c’était évident, le miel s’est transformé en glue, du coup la peau cloquée a bien collé au drap et paf voilà une belle plaie ouverte sur 5 cm, qui purule.
Je lui dis pas, mais là je pense vraiment que la cicatrice elle risque de durer un moment. En tout cas la cicatrisation à peu près sans douleur d’une brulure bien traitée on peut oublier, on est parti pour 3 semaines de bonheur. Merci la médecine tradi...
Comme sa brulure l'empêche de se baigner, on ne fera pas la cascade Tad Kuangsi que d'aucuns nous ont décrite comme la plus belle du Laos, vous nous direz quand vous irez!

Bref, revenons à nos moutons, on est arrivé à Luang Prabang, l’une des destinations les plus attendues du parcours au Laos. En effet, on nous en a tellement parlé de puis notre entrée dans le pays qu’on attendait avec impatience d’y arriver.

C'est l'anniversaire du Buddha, on allume des bougies en priant pour que la brulure cicatrise
Celui qui nous l'a d'ailleurs recommandé le plus chaudement c'est Pierre (le prénom a été changé pour des raisons d’anonymat, et aussi parce que je ne m’en souviens plus). Il fait partie d'un nouveau type de voyageurs que l’on rencontre de plus en plus en Asie du Sud-Est et qu'on essaye d'oublier aussitôt les avoir rencontrés (je suis plutôt fortiche en ce qui concerne d'oublier, c'est plus dur pour Sib): le Français qui n’aime pas la France, mais dont les raisons sont parfois assez obscures. Donc Pierre n’aime pas la France, il n’y fait pas beau, c’est pas beau, les gens sont pas beaux, et pis tout le monde il est méchant et raciste. Ici (en Asie) c’est tellement mieux on peut fumer tout ce qu’on veut, les gens sont tellement plus gentils, leur rythme de vie est meilleur, ce qu'il faut comprendre : faire la sieste 1h par jour et bosser 7h c’est pas assez, l’inverse c’est mieux ; et puis c’est tellement plus beau, surtout Luang Prabang.
« Ah bon, c’est sympa Luang Prabang ? »
« Ouais c’est génial là bas, c’est ma ville préférée  d’Asie, je sais pas ce qu’il y a, mais c’est super. »
« Ah d’accord, et sinon t’as vu des villes coloniales au Laos ? »
« hmmmm…. Nan, pas vraiment »

Une rue "clairement laotienne" 
Alors mon bon Pierre, je tiens à te l’annoncer, tu n’aimes pas la France, mais peut être devrais-tu car, ta ville préférée, et bien… C’est une ville coloniale FRANCAISE à 200%.
Voilà vous avez compris, Luang Prabang c’est Le bijou de la colonisation de l'ex-Indochine, malheureusement, avec le départ des Français elle est devenue en quelque sorte une ville musée.

L'une des nombreuses maisons coloniales de la ville
Tout y est beau, et, comme le site a été classé à l’UNESCO (comme quoi on sait quand même faire des trucs pas mal) il n’y a pas eu de développement urbain délirant dans le centre ville. C’est tout bonnement sublime. Des maisons blanches, bleues ou vertes, des volets aux fenêtres, de vrais trottoirs, des perspectives. La ville est étudiée pour envouter et ça marche. 

Même les voitures sont françaises
On y trouve même une boulangerie presque comme chez nous, et ça nous fait saliver de gourmandise. On y prend un vrai café avec un pain au chocolat et après avoir errer dans les rues d’un temps révolu, on attaque le palais royal. Celui là par contre, il est bien laotien. 

Le temple en face du palais royal
Du coup faut être honnête, c’est moins bien… On a beau vouloir aimer c’est pas possible, il est complètement absurde ce palais, il est grand avec plein de pièces et de fenêtres, sauf que pour rejoindre les pièces ils ont fait un couloir qui fait tout le tour de la résidence. Donc toutes les fenêtres donnent sur le couloir et aucune pièce ne reçoit la lumière du jour. Elle est où la logique là dedans ??? Ça nous révolte, surtout Sibylle pour qui l’architecture et l’aspect culture du voyage compte tellement. Je la sens à côté de moi qui bouillonne, au bord de l’explosion. Ni une ni deux, je la prends sous le bras et je l’emmène retrouver les rue agréables de la ville.

Les ptites loupiottes qui donnent le ton
On reste encore quelques jours à se promener avec une Sibylle clopinante (sa plaie ne s'arrange pas vraiment) dans cette ville hors du temps et à profiter de nos derniers instants dans cette ambiance nonchalante.
On a essayé de visiter les quelques temples de la ville mais franchement on n'est pas à Luang Prabang pour voir du style Laotien... fini les trucs locaux maintenant on fait du Français.
Et pour mettre ce nouveau principe en application, on décide de prendre le bus pour rejoindre le Vietnam et plus précisément Dien Bien Phu, où les locaux justement, se sont fait du Français (à la mitraillette) il y a 60 ans maintenant.

PS : L'album il est 

2 commentaires:

  1. vite le prochain, il y a du retard à rattraper

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  2. Vu après coup et du point de vue de Florent, c'est très drôle, mais Sibylle a oublié le pansement qu'il fallait mettre sur le miel, bien sûr ! C'eut été très différent....

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