vendredi 12 septembre 2014

En chemin vers Penang, Malaisie


Nous voilà à nouveau sur les routes pour rejoindre la Malaisie. Mais d’abord, une escale de quelques jours à Bangkok pour faire réparer l’ordinateur.
Ce que nous pensions n’être qu’une affaire de quelques heures (voire jours) et de quelques piécettes de cuivre, va se révéler nous prendre une dizaine de jours et engendrer quelques bonnes engueulades avec le réparateur d’abord, mais également entre nous. Une nouvelle épreuve que notre couple saura maitriser avec brio. En effet, en fait de piécettes de cuivre, il fallu sortir le lingot d’or enfoui dans les sombres profondeurs de nos sacs à dos. Nous ne vous cachons pas que cet acte, bien que nécessaire, fut un véritable déchirement qui mit notre pingrerie et nos nerfs à rude épreuve.
Comme il s’agit de notre troisième fois à Bangkok, on commence à bien connaître, il n’est donc pas vraiment question de retourner visiter ce qu’on a déjà vu, et l’on passe donc notre temps entre l’hôtel et les balades dans ses agréables rues… en attendant le week-end. Car s’il y a bien une chose que l’on avait ratée les premières fois, c’est le marché du week-end de Chatuchak. Le plus grand marché couvert du monde, et où la légende dit qu’on y trouve toute la Thaïlande. Avec tout ce temps devant nous, nous décidons donc de remédier à cette lacune, et nous y rendons. Le marché est tellement grand qu’on nous distribue une carte gratuite à l’entrée. Elle est la bienvenue, car nous savons ce nous souhaitons voir : les antiquités (pour moi) et la porcelaine (pour Sib). Après nous être perdu une bonne dizaine de fois, nous dénichons enfin les porcelaines, et plus particulièrement les boites à thé. En effet, lors d’un précédent passage à Bangkok, Sibylle était tombé amoureuse d’une boite à thé qui nous avait semblé trop encombrante à l’époque. Mais on (Sibylle) avait tellement regretté ne pas l’avoir prise qu’il était hors de question de repartir sans une boite similaire. C’est donc après une légère négociation que nous nous retrouvons avec 2 énormes boites, pour faire la paire, pesant près de 2kg chacune, à nous trimbaler… jusqu’à la fin du voyage. Quant à moi je réussis à dégoter une belle chemise Karen (minorité du nord) avec des grains de riz brodés dedans. On passe le reste de la journée à errer à la recherche de merveilles enfouies, mais sans succès.
Le paradis de Sibylle, des boîtes à thé à n'en savoir que faire

Cinq jours plus tard, et allégés de 500 euros, notre ordinateur est enfin prêt, et nous prenons le bus pour rejoindre Koh Phi Phi où nous retrouvons le cousin de Sibylle, Steffen, qui fait un stage à Phuket.
Steffen est un drôle de personnage, qui, en grand voyageur habitué des bons plans, est convaincu que l’hôtel 4 étoiles où il travaille saura lui proposer les meilleurs tarifs pour se rendre sur l’île de Koh Phi Phi. Il finit tout de même par parvenir jusqu’à notre hôtel, où il décidera de dormir dans notre lit pour économiser le prix d’une nuit.
Nous débutons notre après midi sur la plage en nous essayant au snorkeling, mais la mer étant un petit peu agitée, on n’y voyait rien. Du coup on se redirige vers notre hôtel qui a une piscine et on barbotte un moment tout en réfléchissant à la journée du lendemain. On finit par se mettre d’accord sur le fait qu’il nous faut réserver une excursion, pour profiter un maximum de cette destination sans intérêt. Nous repartons donc, sous une pluie fine, à la recherche de l’agence qui nous proposera le meilleur deal. Comme on a pu le remarquer à maintes reprises lors de notre voyage, les choses organisées par des occidentaux sont parfois plus chères que les autres, mais sont également gage de qualité.

Après avoir réservé dans une agence tenue par des farangs (occidentaux), on se dirige vers la plage pour trouver un bar avec un peu d’ambiance, mais tous les bars sont fermés. Du coup on rentre à l’hôtel et on (Sib et moi)passe une mauvaise nuit, serrés comme des sardines dans un lit trop petit, occupé en moitié par Steffen.
Les 3 loulous
Le lendemain nous embarquons plein d’espoir à bord d’un Long Tail Boat, direction, les poissons. Malheureusement pour nous, ici, c’est l’exception qui confirme la règle, et l’excursion sera aussi décevante et mal organisée qu’il est possible d’imaginer. Ca commence par une perte de temps de 1 heure pendant laquelle, on essaye de récupérer 2 autres touristes sur une plage inaccessible tellement la mer est mauvaise. Finalement on partira sans eux. Par la suite, nos guides nous emmèneront dans divers « snorkeling spot », où l’on verra toujours les mêmes poissons et des centaines de coraux morts. On nous avait promis requins, tortues et poissons clown, mais en fin de compte on ne verra que quelques poissons jaunes et noirs et un ou deux poissons bleus. Quant au déjeuner, il fut plus que sommaire, et il n’y en avait pas assez pour tout le monde (heureusement que nous n’avions pas embarqué les 2 autres en plus). Le clou de la journée fut l’arrêt sur Bamboo Island, une île où il n’y a rien à faire et où la plage n’est pas particulièrement belle, mais où l’on nous demande de payer un supplément (obligatoire) pour y aller. Stef et Sibylle décide d’aller s’allonger sur le sable sans payer, ce qui met en rogne notre guide, quant à moi je fais la sieste sur le bateau.
Des bubulles sous l'eau

Nous regagnons enfin Koh Phi Phi, dégoutés par cette expérience qui a le culot d’être payante. Steffen, lui, doit déjà regagner Phuket, quant à nous nous décidons de rester une nuit de plus sur cette île maudite avant de rejoindre enfin la Malaisie.
Nous voilà donc à nouveau sur la route en minibus cette fois ci vers la frontière. Je tiens tout de même à préciser que si les habitants des régions que l’on traverse sont en général sympathiques, les conducteurs de bus sont systématiquement les personnages les plus imbus(vables) de la planète. Ils n’ont aucun respect pour leurs passagers, quand ils ne les ignorent pas, et ne prennent jamais la peine de nous expliquer ce qu’il se passe. Ils profitent également du trajet pour faire leurs courses, rajoutant encore à la longueur du voyage. Bref ce sont des gens sans éducation et qui agissent en vrai petit despote dans leur camion (pouet, pouet). C’est donc sans surprise que notre chauffeur, bourru et malpoli, nous soutire quelques Bahts à la frontière en échange d’un service fallacieux, puis s’arrête sur une aire d’autoroute au milieu du no-man’s-land.
Alors que nous patientons bien sagement en attendant le bon vouloir de Môsieur le conducteur, il revient nous voir et nous met littéralement dehors avec nos sacs, avant de repartir… sans nous.
Quelques instants plus tard, un homme s’approche de nous, il parle parfaitement anglais et nous demande de le suivre vers son véhicule. En chemin, il nous explique (c’est nouveau ça) que l’on doit changer de voiture et qu’il va s’occuper de nous. Nous montons donc à bord et partons directement en compagnie d’autres touristes thaïlandais et occidentaux. Quelques minutes plus tard, il s’arrête et nous explique que nous devons prendre nos sacs, passer la frontière et qu’il nous attendra de l’autre côté à la sortie. Nous faisons donc les formalités habituelles (qui ne prennent que 30 secondes, comparées à 5 minutes dans les autres pays), puis nous retrouvons notre chauffeur de l’autre côté. Avant de partir, il fait le compte pour vérifier que tout le monde est là : il manque une occidentale, mais il l’a vu partir aux toilettes. Dès qu’elle arrive, nous repartons, direct pour la ville de Georgetown sur l’île de Penang. Aucun arrêt impromptu, tout est très professionnel. Alors que nous arrivons en vue de l’île, une Thaï, qui a dormi tout le voyage et ne doit pas vraiment connaître les habitudes d’un autre pays que le sien, demande au conducteur de la déposer quelque part. Malheureusement pour elle, elle a trop dormi et l’on a dépassé l’endroit. Le chauffeur lui explique que ce n’est pas possible, qu’elle aurait du le prévenir plus tôt au lieu de dormir. La femme s’énerve, mais le conducteur est intraitable, il la déposera au bateau d’où elle pourra rejoindre sa destination en ferry. Curieusement, après avoir passer plusieurs mois à se retrouver en galère à cause de conducteurs qui ne voulaient jamais rendre service à des touristes, voir une locale se faire rabrouer est assez jouissif. Nous (les 4 occidentaux) félicitons donc le driver de son professionnalisme et le remercions de ne pas nous faire perdre du temps à nous à cause de quelqu’un qui a oublié de se réveiller à temps. C’est tellement bon, on en jubile.
WELCOME IN MALAYSIA !
Welcome in Georgetown
Nous voilà donc arrivés à Georgetown, ancienne capitale, et qui marque par son architecture coloniale chinoise et hollandaise. En effet, bien qu’ancienne colonie hollandaise, la Malaisie était aussi un haut lieu de l’émigration chinoise, et les riches marchands qui y ont émigré ont fait bâtir certaines des plus somptueuses maisons de tout le pays. Ces mandarins étaient pour la plupart réunis en clans (qui s’apparentent à nos guildes du Moyen-âge) et les maisons claniques rivalisaient de grandeur et de beauté. En tant qu’ancienne capitale, donc, Penang jouit d’une forte concentration de ces maisons et présente ainsi, un intérêt certain pour des amoureux de l’architecture comme nous.
Voilà pour l’introduction, qui vous épargne, par la même occasion, notre fastidieuse recherche de guesthouse, en plein cœur de la vieille ville Chinoise. Nous opterons pour une maison couloir de 5 mètres par 30 pleine de charme.
Les façades de China town
Une fois installés, nous ressortons pour faire un tour en ville et rencontrer Matthieu, un autre voyageur au long cours. Comme nous, il apprécie grandement le changement de pays et ne nous cache pas son plaisir d’être arrivé à Penang. Il a d’ailleurs déjà repéré le « restaurant » où l’on ira dîner le soir même,… et tous ceux qui suivront. En fait de restaurant, il s’agit d’une roulotte sur laquelle trônent des centaines de brochettes de toutes sortes. Les bouts des pics en bois ont une couleur différente selon leur prix (de  10 à 50 centimes d’euros la brochette). Les brochettes peuvent ensuite être déguster froides ou trempées dans un bouillon, un peu comme une fondue. Le tout est accompagné d’une délicieuse sauce au saté (cacahouètes) ou bien d’une sauce très épicée. Une vraie merveille cet endroit. On se goinfre de brochettes et on s’en tire pour 2 euros par personne. LE BON PLAN !
Nos brochettes favorites
Le lendemain, c’est journée visite (éreintante donc). Après avoir arpenté les rues de China Town et Little India, nous nous dirigeons vers le Khoo Kongsi. 
Le Khoo Kongsi, ou comment faire simple quand on peut faire kitsch
Il s’agit de la maison du clan des Kongsi qui existe encore de nos jours. C’est la plus impressionnante de toutes les maisons claniques de Penang. Et la légende dit que les membres du clan ont décidé à un moment d’en arrêter la construction pour éviter d’avoir une maison plus belle que celle de l’empereur de Chine, ce qui aurait été un crime de lèse-majesté. La maison en elle même ressemble plus à un temple, et est richement décoré. Certains diraient que c’est carrément kitsch, mais nous n’oserions pas bien sur. Une salle sur le côté abrite les centaines de tablettes renfermant les cendres, des anciens membres du clan ainsi que des plaques gravées sur lesquelles figurent les noms des membres actuels.  
Les tablettes des anciens
Nous nous dirigeons après ça vers l’ancienne maison d’un mandarin, la Peranakan Mansion. En chemin, on rencontre d’amusants travaux de Street Art qui parsèment les rues de la vieille ville. Certains vont jusqu’à insérer des objets dans les murs, et l’ensemble crée une atmosphère détendue pour cette ville fourmillante d’animation.
Une balade à vélo de folie
Nous arrivons enfin aux portes de la résidence Peranakan. Il s’agit là d’une magnifique maison articulée autour d’un patio intérieur. Le mobilier est resté en l’état, et l’on y découvre de magnifiques antiquités chinoises côtoyant des appareils du début du 20e siècle.  
Les antiquités cotoient...

... des appareils ultra-modernes
Pendant notre visite, nous réalisons que nous ne sommes pas les seuls à vouloir profiter de l’harmonie visuelle de l’ensemble. En effet, et comme sur les marches de Montmartre un jour de beau temps, des couples de chinois à peine mariés s’y font photographier dans un ballet sans fin. Ils s’installent dans le patio ou bien descendent les marches de l’escalier au ralenti en affichant systématiquement des poses tout à fait naturelles (c’est sarcastique bien sur) pendant qu’un photographe se tord dans tous les sens pour les mitrailler en ce jour heureux.
Un couple en pleine session photo

Sibylle aussi veut poser comme une mannequin
Nous décidons de terminer la journée par la fameuse Blue Mansion. Une immense bâtisse chinoise (encore et toujours) arrangée autour de pas moins de 5 cours intérieures. La maison a été entièrement peinte en bleue d’où son nom, et la visite est guidée. 
La Blue Mansion, on se demande pourquoi
Nous voilà donc à explorer les différentes pièces, sans grand intérêt de la maison. On y apprend l’histoire du propriétaire qui eu 7 femmes et légua toute sa fortune à sa dernière (et plus jeune), en spoliant ses autres enfants. Quelques collections d’art sous verre sont également présentées, mais ça n’est décidément pas notre tasse de thé, et nous n’y prêtons qu’un œil distrait. Enfin, la visite prend fin, après n’avoir vu qu’une seule cours. En effet, tout au long de la visite,  notre guide ne cessait de répéter que cette maison était unique par son nombre si important de patios. Et pourtant, nous aurons bon demander et insister, impossible d’accéder à ces espaces… C’est donc un peu déçus, mais résolument affamés que nous nous dirigeons vers notre hôtel et notre stand à brochettes.

Matthieu est déjà parti pour sa prochaine destination, et nous organisons notre départ pour les Cameron Highlands, célèbres pour leurs incroyables plantations de thé.

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