mercredi 3 décembre 2014

Beijing 北京 :Où l’on déambule, on explore, on Pékine

Nous arrivons enfin dans notre dernière étape de ce mois en Chine : Beijing.  A l’image du reste de la Chine, la gare est immense, les quais tellement larges que certains privilégiés se font déposer directement dessus en voiture. 
Des quais suffisamment larges pour accueillir des voitures (à droite dans l'ombre)
De telles proportions pour un seul train donnent un aspect reposant et grandiose. Heureusement, nous sortons rapidement de cette ambiance agréable pour découvrir le chaos et la frénésie de Pékin. La place qui fait face à la gare est particulièrement impressionnante, couverte de monde et de petites échoppes de toutes les couleurs, et présentant  les habituels et innombrables signes cabalistiques chinois. Ça fait beaucoup trop d’informations à prendre en compte et mon petit cerveau commence à surchauffer. Heureusement, je trouve rapidement le symbole que je recherchais et nous nous retrouvons alors dans un univers salvateur et bien connu, le métro…
Devant la gare de Pékin
Nous avons réservé une chambre relativement bon marché comparée aux tarifs exorbitants pratiqués dans la ville la plus chère de Chine, et nous trouvons rapidement notre hostel dans un « hutong », pas très loin du centre-ville. Les « hutongs » sont ce qui reste de l’ancienne Pékin, et la ville est truffée de ces charmantes petites ruelles bordées de maisons traditionnelles. Ici, difficile de se rappeler que nous sommes dans l’une des villes les plus peuplées du monde. On croise quelques passants, mais il y règne une douce ambiance de quartier. L’une des particularités de ces « hutongs », c’est que les maisons y sont si petites que la plupart n’ont pas de salle de bain.
Un hutong en soirée, loin de l'agitation pékinoise
Du coup, il y a des toilettes publiques un peu partout, et il n’est pas rare de voir un Pékinois (l’habitant de Beijing, pas le ravioli !) sortir prendre sa douche en serviette de bain. Nous nous installons donc, et partons pour une rapide découverte du quartier, de ses « hutongs », mais également des grosses artères commerçantes aux alentours. Dans celles-ci, les petites maisons ne sont pas de mise, ici, c’est la grandeur moderne qui prime. Les grandes marques se disputent donc des magasins plus impressionnants les  uns que les autres, mais sans jamais atteindre le niveau de la sublime Marina Bay de Singapour. 
Des magasins design
Un bâtiment au demeurant se démarque : l’Opéra de Pékin. Une vraie merveille en forme de goutte d’eau trônant au milieu d’un bassin. On y fait plein de photos, pour le plus grand énervement de Sibylle qui déteste me voir me plier en 4 pour obtenir le meilleur cliché.
Le sublime Opéra de Pékin, un goutte dans une goutte
Finalement, nous rentrons nous coucher pour commencer dès le lendemain les visites de la ville Impériale.
9h du matin, on est presque prêt, on vient de se lever… Aujourd’hui, le planning est chargé : Cité Interdite et Palais des Vents. Deux symboles de la capitale, nos attentes sont très hautes. Finalement, on décolle à notre horaire habituel, 11h.
Direction : la plus grande place du monde, Tian’an Men Square. L’entrée de la Cité Interdite est juste en face. Pour préciser, il y a une station de métro à l’Est et une autre à l’Ouest de la Place, sachant que la place est rectangulaire et est orientée Nord Sud, la longueur correspond à peu près à la distance entre la Concorde et le Rond-point des Champs-Elysées. Un détail amusant cependant, l’immense portrait de Mao fièrement exposé au-dessus de l’entrée de la Cité Interdite (ancienne demeure de l’Empereur). Décidemment, ils n’ont peur de rien ces cocos.
A l'intérieur de la Cité Interdite
Bref, on passe sous l’une des imposantes portes rouges, juste sous l’Oncle Mao, et nous pénétrons à l’intérieur. La cour dans laquelle nous nous trouvons est immense (évidemment) et bondée (bien sûr), les touristes occidentaux sont anecdotiques comparées à la masse infinie de Chinois. Nous naviguons en zigzag jusqu’aux caisses, où nous attends la première surprise de la journée. Les tarifs ont encore augmentés : 160 yuans, c’est à dire 20 euros chacun. A ce niveau-là, on est plus à 5 euros près, du coup on prend un audio-guide que l’on partagera. La caissière m’explique le fonctionnement de la machine : elle fonctionne comme un GPS, lorsque vous arrivez en face d’un monument, le guide se mettra automatiquement en marche, (incroyable n’est ce pas ?) attention toutefois, car une seule écoute est possible. Ca c’est pour contrôler le flux de touristes, et s’assurer qu’ils en auront fini dans les 2h qui viennent… On me donne la bête. Et voilà, il n’y a qu’une seule oreillette. Décidemment, ils ont pensé à tout. Une seule écoute, et une seule oreillette, impossible de partager l’audio guide pour 2. Du coup on y retourne, et hop… 5 euros de moins. 50 euros la visite, ça a intérêt à en valoir la peine.
Et bien non… C’est grand, c’est beau, mais c’est toujours les mêmes bâtiments, les perspectives et les points de vue sont gâchés par la présence incessante des touristes chinois, mais surtout, surtout, l’AUDIO-GUIDE ! Du vrai made in china. 1 fois sur 2 il ne détecte pas le bâtiment, ce qui a pour effet de forcer l’un d’entre nous à tourner en rond en espérant détecter le signal, tandis que l’autre essaye de suivre les instructions sans jamais y arriver. C’est stupide, car en général, quand on visite un lieu, on aime bien le faire ensemble, plutôt que chacun dans son coin. Mais le pire reste à venir : lorsque le texte fonctionne et que vous faites le tour du bâtiment pour bien voir tous les détails, voilà que vous captez le signal d’un autre bâtiment, car vous avez fait un pas de trop dans la mauvaise direction. Du coup, hop, ce que vous écoutiez s’arrête brusquement au milieu d’une phrase et vous voilà obligés de courir vers le monument en question, tout en rageant intérieurement, car vous ne pourrez jamais avoir la fin de l’explication sur le précédent monument. Nous prenons notre temps, afin d’apprécier un maximum les nombreux pavillons, et lorsque nous remarquons le calme qui règne autour de nous, il est 16h30, heure de fermeture. Nous ne sommes toujours pas tous seuls, mais c’est nettement plus agréable. Malheureusement nous devons nous diriger vers la sortie.
Evidemment, à cette heure-là, on peut oublier le Palais des Vents. On le fera le jour suivant.
Le Palais des vents, tout en rondeur
Le lendemain, donc, nous dédions cette journée au Palais des Vents, un grand monument rond chapeauté par une grosse boule. Il est très esthétique, et bien que les touristes y viennent en grand nombre, le Parc qui l’entoure est assez calme et l’on s’y attarde pour profiter de ces instants paisibles. En fin d’après-midi, nous irons chiner au marché des antiquaires. Des centaines de vendeurs, proposent des articles de tous types, le tout très bien organisé. Ici, les poteries, là, les peintures, etc… Sibylle trouve des magasins de pinceaux de calligraphie anciens qu’elle dévalise pour « entamer sa collection ». 3 kg de pinceaux plus tard (c’est bibi qui les porte), nous sommes de retour à l’hôtel dans notre jolie chambre traditionnelle, pour une bonne nuit réparatrice, et surtout préventive. Car demain on se lève aux aurores pour aller visiter la Grande Muraille.
Tout le monde va visiter la Grande Muraille en partant à 6h du matin. C’est donc ce que nous planifions : nous lever à 6h30 pour 2h de bus en direction de Mutianyu, l’une des 3 plus belles sections ouvertes aux touristes, le reste de la muraille est accessible dans les faits, mais interdite officiellement.
Il est 7h, le réveil sonne en continu depuis une demi-heure, Sibylle ne l’entend même pas, je tente une dernière fois de la réveiller sans y mettre la plus petite once de conviction : rester au lit un peu plus longtemps me convient autant qu’à elle. « On ira plus tard », je suis d’accord.
Il est désormais 11h, une heure beaucoup plus appropriée pour se lever. On se met en route sous mes reproches incessants. On a encore cédé à la tentation et maintenant on va se taper toute la foule des touristes, qui, comme  nous n’ont pas pu se lever… C’est un peu l’épopée pour arriver sur place, on prend le métro, puis un bus, puis un mini-van qui tente de nous arnaquer (et y parvient certainement), mais on finit quand même par arriver à destination. Le petit village qui existait auparavant à cet endroit n’est plus, remplacé par un complexe touristique regroupant restaurants, hôtels et boutiques de souvenirs. Le tout reste cependant à taille humaine, et assez charmant. On y croise un certain nombre de touristes qui vont à sens inverse. On devrait être à leur place, si on s’était levé à temps. Mais, au demeurant, je dois concéder que la foule des touristes à laquelle nous sommes habitués depuis un certain temps désormais en Chine, n’est pas là. Peu de gens vont dans le même sens que nous, la plupart se sont levés tôt…
Nous payons notre billet d’entrée, et commençons l’ascension vers la muraille, qui se situe 40 minutes plus haut sur la crête de la colline. Cette grimpette peut également se faire en téléphérique pour les plus paresseux (enfin surtout plus riches) que nous. C’est un peu frustrant d’ailleurs car, la montée se fait dans une forêt suffisamment dense pour ne jamais pouvoir apercevoir la muraille, qu’on ne découvre que lorsque l’on est juste en dessous. Nous gravissons enfin les dernières marches, et la foule… inexistante ! Bien sûr nous ne sommes pas tout seuls, mais j’imaginais tellement pire… Sibylle me force donc à avouer que nous avons bien fait de céder à l’appel du plumard. La muraille s’étend à droite et à gauche, et nous décidons d’aller à gauche, car elle semble présenter un dénivelé particulièrement prononcé. On commence par descendre une côte si raide que ceux que l’on croise soufflent comme des bœufs, et me font pressentir le supplice à venir lorsque nous devrons faire demi-tour. Ce répit n’est de toute façon que de courte durée, car après la descente vient une montée à 40% qui me fait cracher mes poumons de fumeur.
Des architectes astigmates?


Des chinois en admiration devant nos prouesses techniques
La muraille est ainsi faite, que tous les 100-200 mètres se trouve une tourelle de surveillance. Nous passons donc les 3 premières tourelles puis arrivons devant un panneau nous interdisant l’accès à la suite de la muraille car n’ayant pas été rénovée. 
Un panneau qui invite à continuer son chemin ! 
Frustrés par cette déconvenue, nous décidons de passer outre et de continuer notre chemin. Le chemin qui, sur la portion rénové, était en parfait état, n’est ici qu’un mince sentier bordé de végétation. C’est beaucoup plus bucolique, et donne l’impression de découvrir une ancienne civilisation perdue.
Le passage est parfois un peu difficile
Le sentiment est si fort que nous faisons demi-tour, pour rejoindre une autre portion elle aussi fermée mais qui semble encore plus sauvage. Après une heure d’exploration, de montée à 60% (incroyable de croire que des hommes ont bâti tel ouvrage il y a plus de 2000 ans), nous arrivons enfin à la troisième tourelle qui nous offre un point de vue inégalé. On escalade la tourelle par le côté extérieur, il n’y a pas d’escalier, pour avoir un spot encore plus beau.
La vue bucolique des parties non rénonvées

Finalement on décide de ne pas continuer la balade et de se diriger vers la sortie pour ne pas rater les derniers transports vers Pékin. 1h plus tard, nous sommes installés dans le bus qui nous ramène vers la capitale.
On peut dire ce que l’on veut sur la Chine, construire pareil ouvrage il y a 2000 ans, c’est tout bonnement hallucinant. La Muraille, avec le Taj Mahal fait partie de ces merveilles du monde qui ne déçoivent pas quelle que soit la façon de les découvrir. Cette journée aura été l’une des plus belles du voyage, même si Sibylle commence à avoir mal au pied à cause des chaussures trop petites qu’elle a porté toute la journée.
Au Palais d'été


Lors de notre dernière journée à Pékin, nous décidons d’aller visiter le Palais d’Eté au nord de Pékin. Malheureusement c’est le début de la semaine de fête nationale, unique semaine de vacances de la majorité des Chinois, et ce lieu censé apporter paix et sérénité est tellement bondé que l’effet attendu est un peu raté. Il reste tout de même extrêmement beau et grand, avec un grand parc qui fait le tour d’un lac. On trouve quand même un spot où nous installer au bord de l’eau, et suffisamment en dehors des allées principales pour y être tranquille. 
Une incroyable barge en marbre

Le Palais d'été
Malgré le monde, on est bien d’accord que ce Palais vaut nettement plus le coup que la Cité Interdite et même le Palais des vents, et on y passe l’un des moments les plus reposants de tout notre séjour à Beijing. 
Prochaine étape : La Mongolie

Pour ceux qui ont oublié, en cliquant ici (ou dans la colonne à droite de l'article) vous trouverez l'album photo de la Chine (et des autres pays dans la colonne à droite), avec plein d'autres photos.

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