La
Thailande, et sa célèbre température. Nous en avions rêvé lorsque nous étions
dans les froides montagnes himalayennes. Après 3 heures de vol elle se présente
à nous telle que nous l’avions imaginée : chaude ! Elle ne pouvait
pas nous faire meilleur accueil que celui-là.
Le
jour de notre arrivée nous n’avions qu’une envie : vagabonder dans les
rues de Bangkok ou Krung Thep Maha Nakhorn Amon Ratanakosin Mhindraytthaya
Mahadilokrop Noparatana Rajdhani Buriram Udon Rajnivet Mahasatan Amorn Pimarn
Avatarn Satit. Ca me paraît evident !
Bon
pour les moins bilingues d’entre vous je suis contrainte de traduire
(d’ailleurs c’est fatiguant, si tu pouvait apprendre le Thaï, ça m’arrangerai !),
le véritable nom de la capitale n’est pas Bangkok mais « Grande cité des
anges, autel suprême des joyaux divins, forteresse invincible, vaste et sublime
royaume, capitale royale et sans pareille des neuf nobles joyaux, demeure
magnanime du monarque », ce qui en fait, de manière très surprenante je
dois l’avouer, le nom de ville le plus long du monde.
Suivant
notre désir, nous errions dans les rues de Krung Thep Maha Nakhorn….
J’déconne !!!!
Toujours
est-il que lesdites rues (t’as vu comment je fais des efforts de tournure de
phrase pour pas t’infliger le Krung Thep Maha Nakhorn Amon Ratanakosin
Mhindraytthaya Mahadilokrop Noparatana Rajdhani Buriram Udon Rajnivet Mahasatan
Amorn Pimarn Avatarn Satit ? ) sont bordées de roulottes qui sont de
véritables cuisines ambulantes.
Sur
leurs étales, des mangues juteuses, des brochettes d’ananas et de bananes
frites, des pad Thai, des soupes au lait
de coco et autres délices étaient emprisonnés dans des sachets plastiques bien
gonflés.
« A
l’aide» me hurlaient-ils. Et en tant qu’ex-avocate je comprenais leur douleur
de résider dans une prison de plastique alors qu’ils n’avaient rien fait. Et
puis, je me souvenais ce reportage Pixar nommé « Némo », où les
poissons étaient enfermés dans des sacs plastiques et ne cherchaient qu’à
rejoindre leur milieu naturel (Ca c’est de la culture !).
Ni
une ni deux je m’approche des aliments enfermés et m’empresse d’acheter leur
liberté pour un prix que je ne mentionnerai pas tant il est honteusement bas.
Ce fut mon premier acte héroïque.
Les
aliments libérés entre mes mains savouraient le bon air frais de la liberté.
Pendant ce temps, les quelques papilles qui avaient survécu aux deux derniers
mois de famine gustative me suppliaient dans un souffle à peine perceptible. « Par pitié, du goût », « du
goût » me réclamaient-elles. Je ne pouvais en laisser mourir d’avantage.
J’ouvris ma bouche et déposai délicatement le met sur ma langue. Après tout,
j’ai laissé leur chance aux aliments, ils ne l’ont pas saisie, et c’est donc
leur prédateur naturel qui en a profité. Ce fut mon deuxième acte héroïque.
Ces
deux actes se sont répétés successivement à de très nombreuses reprises depuis
que je suis en Thaïlande et chaque fois c’est les papilles qui remportèrent la
manche. Depuis, elles vivent heureuses et ont beaucoup d’enfants.
Entre
ces nombreuses pauses bouffe dont nos corps avaient besoin (en gros pendant le
temps de la digestion quoi) nous décidâmes de nous cultiver un peu. Je serai
plus juste à affirmer humblement que nous décidâmes de parfaire notre culture
générale déjà très poussée.
Et
c’est parti en direction des deux monuments les plus courus de la
capitale : Le Wat Po et le Wat Prakewo.
Ca décoiffe au Wat Po... |
Le
premier est un ensemble de temples bouddhistes. Le plus grand de ces temples accueille
le célèbre bouddha couché de 45 mètres de long et 15 mètres de haut, et est
recouvert de feuilles d’or. Ledit Bouddha semble pourtant bien à l’étroit sous
ce toit de sorte qu’on peine à prendre de belles photos de lui, faute de recul
suffisant.
ça va, on te dérange pas trop? |
Oui,
avant que ce petit village de pêcheurs n’ait été élu pour servir de capitale au
royaume du Siam, celle-ci était implantée à Ayutthaya (à environ 60 km de Bangkok)
depuis le XIV ème siècle.
Dans
la deuxième moitié du XVIIIème siècle, l’ennemi juré du royaume du Siam (ancien
nom de la Thaïlande), la Birmanie, envahit le Pays, et met à sac la splendide
capitale.
Alors
que je suis encore dans la lecture du « Faucon du Siam », un roman
tiré d’une histoire vraie qui décrit Ayutthaya comme la plus belle ville de tous
les temps, où tous les toits sont d’or, où les temples étincellent de couleurs
et où le raffinement est poussé à son maximum, nous décidons de ne pas visiter
le site archéologique d’Ayutthaya pour ne pas en être déçu et garder en tête
l’image qu’elle avait avant de tomber.
Cette
décision s’imposait d’autant plus à nous que d’autres voyageurs nous
affirmaient qu’Ayutthaya n’est qu’une succession de tas de pierres entre
lesquels passent des routes très fréquentées.
Bref.
Après le Wat Po, place au Grand Palais, qui renferme dans ses murs le Wat
Prakewfo, le temple le plus sacré de Bangkok. En lui même le Palais n’a, à mon
sens, pas grand intérêt ; il s’agissait de l’ancienne résidence royale
dont les pièces à vivres ont été transformées en divers musées (armes,
textiles…) qui n’excellent même pas dans leurs domaines respectifs, et rendent
la visite fatigante par le piétinement de l’ennui qu’ils infligent…
Non
convaincus par la partie civile, nous passons à la partie religieuse de
l’ensemble dévolue aux divers temple bouddhistes, dont le Wat Prakewo où
temple du bouddha d’émeraude.
Devant
cet ensemble coloré agrémenté de doré, d’argenté et de cuivré, on hésite à
trouver ça somptueux où carrément kitch ; stupas dorés, toits superposés
tricolores (les trois couleurs étant orange, vert et jaune FLUO), petits
carreaux de miroirs, et statues aux expressions Walt Disney.
Très chic! Et puis discret aussi... |
Du doré, encore du doré, toujours du doré |
J'compte sur toi pour pas que ça me tombe dessus mon ptit gars... |
Salut beau gosse! |
L’intérieur
du temple au Bouddha d’émeraude, qui est l’équivalent de nos chapelles royales,
suit ce même schéma : des statues
mi animales-mi femmes recouvertes de feuilles d’or, des baldaquins superposés, des
parasols aux teintes vives, encadrent un
petit bouddha de jade (et non d’émeraude comme c’est prétendu dans le nom du
temple). Quand à ce dernier, il me paraît évident qu’on nous cache quelque
chose : il ne mesure que 60 cm, est placé à 11 mètres de hauteur et est entièrement
habillé… On ne nous dit pas tout, et
c’est pas Anne Roumanoff qui me contredira !
Pour
les plus Sherlock Holmes d’entre vous que cette énigme démange, je conseille donc
un drone avec l’option strip-tease.
Ces
visites nous avaient exténué. Il nous fallait un petit remontant. De la bouffe vous
imaginez-vous me connaissant?
Et
bien non, maintenant que j’ai pu assouvir mon fantasme de bien manger, j’avais
bifurqué mon envie sur les massages. On embarquai donc sur le Chao Praya
Express, (équivalent du métro mais sur le fleuve (le Chao-Praya) qui divise
Bangkok) direction le bien être dans toute sa grandeur. Ne manquez pas un
massage Thai si vous passez dans cette contrée… Faites tout de même attention
au salon dont vous poussez la porte, histoire qu’il n’y ai pas de mal entendu
si vous voyez ce que je veux dire.
Le Wat Arun depuis le Chao Praya Express |
Les
jours suivants, et alors qu’on n’en pouvait plus des temples bouddhistes
thailandais, qui pour nous sont tous les mêmes, nous nous dirigeâmes vers des
lieux de vie (palais royaux et maisons
typiques) puisque c’est ça que nous apprécions vraiment. Le Palais de Vimanmek
(résidence secondaire du roi Rama V), la maison de Jim Thomson (ancien agent de
l’OSS) qui remporte la palme de notre plus gros coup de cœur à Bangkok, le
musée des traditions (maison bangkokienne des années 50 entièrement restée dans
son jus) et enfin la maison de Kukrit (cousin du roi et ancien premier ministre
de Thailande) passèrent sous nos yeux. Bien que ces bâtisses ne sont pas les
monuments les plus populaires de Bangkok, peut être parce qu’ils ne sont pas
assez fluo, ce sont eux que nous avons le plus appréciés.
Maison de Jim Thomson |
Ces maisons nous
semblaient plus typiques au sens français du terme : Elles sont restées
figées dans le temps tandis que les temple, souvent plus anciens, sont
constamment repeins, redorés, améliorés et modernisés de sorte que leur époque
de construction est indevinable.
Le musée des traditions |
musée des traditions, à l'intérieur |
En
revanche la visite de la maison de Kukrit aurait pu être la moins intéressante,
si et seulement si… nous n’avions pas été invités à siroter un Ice tea avec
l’actuel propriétaire des lieux, le fils du ministre… et donc également le
cousin du roi (Rien que ça)!
Nous
étions impressionnés mais feignions le naturel. Alors que je ne maîtrise pas
suffisamment l’Anglais, j’osai moins facilement que Florent prendre la
parole ; une fois n’est pas coutume.
Tout
le « savoir vivre » Thaïlandais que j’avais pu lire dans le lonely
Planet se bousculait dans ma tête : il fallait remercier en joignant la
paume des mains tout en me baissant légèrement et en accompagnant ce geste d’un
« Kop kun kaa » (merci en Thailandais), il fallait laisser nos
chaussures à l’entrée de sa maison, il fallait éviter de passer devant lui et
si c’était inévitable, s’incliner en passant, il fallait, il fallait, il
fallait… Que je sois moi même parce qu’il ne me faisais pas une interro sur les
traditions de son Pays , mais nous invitai le plus simplement du monde à
prendre un thé!
Il
entreprit de nous parler le la famille royale (comme c’est étonnant), du mérite
du roi actuel, et même du « meurtre du frère ainé du roi » !...
Aucun guide, aucun livre n’expliquai la mort de ce jeune monarque de 10 ans.
Tout au plus précisaient-ils que le jeune roi était décédé dans des
circonstances étranges. Et là notre hôte l’affirmait : le frère du roi
actuel a été tué d’une balle dans la tête.
Dans
ce pays où le simple fait, pour un thaïlandais, de ne pas avoir au moins un
portrait du roi et de la reine chez lui constitue, parmi tant d’autres choses,
un crime de lèse majesté, nous craignions d’aborder ce sujet … surtout avec un
membre de la famille royale. Nous nous
contentions donc d’acquiescer aux paroles de notre hôte sans broncher. Une fois
le sujet passé, nous parlions de manière plus décontractée, et la rencontre
s’achevait après qu’il nous ai présenté sa superbe collection de boîtes à bétel
en provenance, pour la plupart, de l’Issan (Encore elle !).
Bref,
toutes ces visites de maisons nous exténuaient ; il nous fallait un
remontant.
Celui-ci
était trouvé dans un petit plongeon dans la piscine du « sky bar »
d’un hôtel (dont nous n’étions même pas les clients). C’était donc un jus à la
main, le corps dans la piscine et les yeux éblouis par la capitale en contrebas
qu’on se relaxait.
Un p'tit feu d'artifice depuis la piscine d'un sky bar |
Et
comme si ce n’était pas assez paradisiaque, il nous fallait quitter cette ville
sponsorisée par stabilo, pour rejoindre les plages du sud à l’eau turquoise et
au sable blanc.
PS :
c’est volontairement que j’ai omis dans cet article la visite de la ferme aux
serpents. Pour me convaincre d’y aller, Florent a argumenté en affirmant que ça
pourrait m’aider à vaincre ma peur de ces animaux au sang froid. Cette
tentative de thérapie a été la plus ratée de l’histoire, j’y ai appris que
certains serpents vivaient sous les feuilles mortes. Donc maintenant, en plus
de surveiller où je pose les pieds dans la jungle, je pousse les feuilles avec
un bâton. T’imagines ma vitesse ? Florent gueule, mais… à qui la
faute ?
Avec Caline. |
Si
vous souhaitez voir plus de Photos de Bangkok, dirigez-vous vers la rubrique
« Pays », puis « Thaïlande » et « Album photo ».
J'ai des frissons partout en regardant la photo du serpent sur Flo. Beuh
RépondreSupprimerBah en fait c'est pas si dégoutant que ça, par contre ça pèse une tonne. et ça remue drolement!
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