mercredi 23 juillet 2014

De Vientiane à Vang Vieng: de la fade à la folle.


Il paraît que je dois faire l’article sur Vientiane, la capitale Laotienne… Florent me tanne ! Mais qu’est ce que j’y peux moi si cette destination était la plus fade ? L’inspiration me manque.

Bref. On s’est retrouvé le 1er mai à Vientiane pour se faire délivrer le visa vietnamien.  On arrive devant la porte de l’ambassade vietnamienne et là c’est fermé. Je regarde la porte, la porte me regarde, elle m’informe que les salariés font le pont et que l’ambassade ne sera rouverte que le 5 mai. J’ai compris que c’était un souvenir de la colonisation française : une administration fainéante. La porte a compris que j’avais compris. J’ai compris que la porte avait compris que j’avais compris. Du coup, on poirote, un jour, deux jours, trois jours, 4 jours. Le cinquième jour on retourne à l’ambassade. Je regarde la fonctionnaire, la fonctionnaire me regarde. Elle me dit « Ca met, 4 jours à faire », j’ai compris « va te faire ». Du coup, on est sorti, on a fait une balade à vélo dans la ville, on récupère nos visas.
Bref on a fait Vientiane.

Arrêt chez le coiffeur: on avait vraiment du temps à perdre!
L'arc de triomphe: emblème de Vientiane 
Etape suivante : Vang Vieng. Là c’était pas le même délire : c’était bien plus sexy… et n’en déplaise à mon cher et tendre, c’est moi qui vais vous la compter, puisque je me suis habilement débarrassée du problème « Vientiane ».

Une petite rivière, des formations karstiques qui parsèment la plaine, un voile brumeux … voilà planté le décor des fatigantes activités qui nous attendaient là.

Notre première activité était trouvée dans la location d’une moto pour faire le tour des villages installés aux pieds des montagnes.

De haut en bas, nos yeux s’émerveillaient. On regardait tantôt les pitons rocheux qui défiaient le ciel, tantôt les villageois qui travaillaient la terre ou tissaient le long des pistes rouges. Un décor qui ne laisserait pas indifférent notre bon Jean-Pierre Penaud dans sa rubrique « Les villages et métiers dont personne n’a jamais entendu parler» du journal de 13 heures. Je l’imagine avec son sourire attendri relayé par une phrase type style «Et oui, ils sont très beaux tous ces tissus », avant que son visage ne se rassombrisse pour nous parler du cac 40.

C'est ça Vang Vieng: rivière, plaines et pitons karstiques
Loin de la bourse et de sa bougeotte infernale, nous continuons notre route jusqu’à l’entrée d’une grotte répondant au nom de Tham Poukham qui abrite un sanctuaire bouddhiste. Après avoir vu tout ce qui méritait d’être vu (stalagmites et stalactites comme dans toutes les grottes quoi…) la curiosité de Florent le titilla et lui souffla de manière incessante de s’aventurer dans les sombres profondeurs de la grotte. Moi, qui savais que la curiosité est un vilain défaut (faillotte), mais plus justement qui était pétrifiée à l’idée de m’enfoncer dans une grotte éclairée de la seule lumière d’un téléphone portable ne disposant que de 5% de batterie, je tentais de dissuader Florent de son idée noire. J’exposais tous les arguments auxquels il répondait habituellement.

Le sanctuaire bouddhiste de la grotte de la peur
-       « On peut peut être aller grignoter un petit truc avant histoire d’avoir quelque chose dans le ventre si on doit rester 2 ans dans la grotte à cause d’un éboulement ? » Tentais-je assurée que l’argument « bouffe » était implacable avec mon interlocuteur.
-       « Non j’ai pas faim, c’est bon on peut y aller » me répondit-il sans hésiter.

Quasiment en face de la grotte il y avait une rivière au courant insignifiant, qui se jetait dans une piscine naturelle bleu turquoise avant de continuer sa route.

Je tentais donc ce deuxième argument.

-«  J’ai super chaud, ça te tente pas qu’on aille piquer une tête dans la magnifique piscine naturelle à l’entrée? »  Et pour mettre toutes las chances de mon côté, j’ajoutai « on pourra jouer à chat perché dans la piscine ? » Je vis son air hésitant (ça c’est l’argument du chat perché, normalement il n’y résiste jamais). Il se pencha sur son téléphone portable. Celui-ci n’affichait désormais que 4% de batterie.

« - On le fera plus tard la piscine, profitons de la batterie maintenant avant qu’elle nous lâche » me lança-t-il en prenant les devants.
On avançait dans le noir brisé par le seul faisceau du flash du téléphone. Rien était spécialement beau : c’était simplement des gros cailloux noirs qui s’étendaient à l’infinis, dont le plafond était tapissé de chauve souris. Au bout d’un moment, nous arrivons en face d’un caillou où des hommes avaient trempé leurs mains dans de la gadoue avant de la reposer sur le mur. On avait donc une vingtaine de mains qui étaient imprimées sur la roche. Rien de bien passionnant me direz-vous. Je suis tout à fait d’accord ! Et pourtant Florent était captivé par ce spectacle digne d’un enfant de 3 ans. « Regarde ces mains » s’exclama-t-il comme s’il avait trouvé la tombe de Toutankhamon.

L'oeuvre chère à Florent
« - Ok, si ça te plait, je te ferai le même tableau à Paris, et en prime je peux même te rajouter du rouge, du bleu et du vert, si tu veux. Bon on rentre », demandais-je en m’approchant de lui. J’avais fais le pas de trop : mon pieds avait glissé sur le sol et le bout de plastic de ma tong qui permettais de retenir mon pied (celui entre le pouce et l’index) avait lâché. Je devais finir la balade pieds nu. Euréka ! Je détenais cette fois l’argument de choc.

« Là je dois rentrer, j’ai plus de chaussures et la roches est coupante, c’est dangereux» affirmais-je en rebroussant chemin. Un peu triste d’avoir à quitter son œuvre d’art (digne de la FIAC) il me suivit sans broncher.

Enfin, on aperçu la lumière, la vrai. Et 10 minutes plus tard on se retrouvait dans la piscine naturelle. Naturellement Flo me réclama de jouer avec lui dans la piscine, mais ma proposition était prescrite (Et ouai mon ptit gars ça marche comme ça chez moi)!

Mais il avait en réserve des jeux auxquels il pouvait jouer solo : sauter du haut de l’arbre en faisant des formes avant de toucher l’eau,  se balancer à l’aide d’une liane pour se laisser tomber « au meilleur moment » et j’en passe. Il tentai de m’intéresser à la chose en m’annonçant avant de l’effectuer, son défi et en exigeant que je le regarde. Il y avait par exemple, le : « hey, Sibylle, regarde je vais sauter de la plus haute branche de l’arbre, tu me regarde hein ? ». Il montait… et il sautait. Voilà.

L'une de ses grandes fiertés
Je comprends pas ce qui se passe dans sa tête, que se dit-il concernant ces défis. Que c’est trop la classe d’avoir un mec qui saute de l’arbre pour retomber dans la piscine ? ». Peut-être même s’imagine-t-il que je vais les raconter à mes copines. Nan mais sérieux, tu me vois dire « Dis moi Jeanine, tu sais pas quoi, l’autre jour, Florent il a sauté de l’arbre dans la piscine, j’ai eu tellement peur, et finalement il l’a fait, pour moi, tu te rends compte ? ».

Le pire du pire, c’est qu’on pourrait croire qu’après la lecture de mon article, il changerait, il se dirait « Bon OK, elle s’en fou, je lui montre plus mes défis ». Et ba nan ! Ma main à couper qu’il continuera… Les mystères des hommes (avec un « h » minuscule parce qu’ils ne méritent pas mieux) !


Sur la route du retour
Le lendemain, nous décidions d’exercer l’activité phare de Vang Vieng : le tubing.

Le principe est simple : on vous donne une chambre à air de camion gonflée à bloc, on vous lache sur les rives de la rivière, et vous devez redescendre la rivière assis dans votre chambre à air. Mais attention, cette attraction n’est pas un long fleuve tranquille ; elle est parsemée d’embuches. Ainsi notamment, se dressent sur votre chemin des bouteilles vides, qui, si vous avez le malheur de les toucher vous mènent directement à des bars installés sur la rive et vous infligent quelques degrés d’alcool dans la g****e (ce mot n’est pas google).

Mais quels mystères donnent leur magie à ces bouteilles vous demanderez-vous ?

En réalité, les bouteilles sont prolongées d’une corde dont l’extrémité reste tenue par un salarié du bar qui vous hisse jusqu’à lui, voilà tout.

Toujours est-il que lorsque je commençais à m’installer dans ma chambre à air, au beau milieu de la rivière, un petit bruit attira mon attention. Je regardais dans sa direction et des bulles apparurent de l’eau.

« Pumba, c’est toi ? » demandais-je. Et bien non, ce n’était pas lui, mais ma fidèle compagne : ma Chance.

« - Ahh, c’est toi ma Chance ? que me veux tu aujourd’hui ? » L’interrogeais-je ?
«  - Comme d’habitude, te faire ch**r. Pour ce faire je me suis dis qu’il n’y avait rien de mieux que de crever ta monture aquatique ».

Je regardais encore dans la direction des bulles, et comme je m’en doutais, ma Chance ne me mentais pas. Je devais descendre une rivière à bord d’une chambre à air qui se vidait dans l’eau !

Bon, le trou était tout petit, peut être avais-je suffisamment d’air pour les 3 heures de descente.

Je m’installais donc et je me laissais porter par le courant. Quel luxe de se faire bercer par une rivière qui vous diffuse un décor plein de majesté: à l’horizon, la rivière, sur les côtés les pitons rocheux et au dessus le ciel bleu sur lequel se baladent des Montgolfières. C’est beau, c’est agréable…

…10 minutes parce qu’après, j’ai pété un câble. Le courant était trop faible, on n’avançait pas. Peut être que quand t’es bourré (comme c’est le cas de la plupart des touristes qui viennent à Vang Vieng) t’a l’impression d’aller à toute vitesse, mais malheureusement pour moi j’étais sobre. J’interroge Florent pour savoir s’il a la même sensation que moi. Même pour lui c’était trop lent, c’est vous dire. J’ai donc saisi l’opportunité en lui demandant subtilement, mais sans contestation possible de sa part, de ramer avec ses bras pour nous 2 (je m’étais accrochée à sa bouée). Comme à son habitude, il s’exécuta.
Et en plus c'est lui qui prenait les photos, moi j'étais trop occupée à tenir mes tongs...
Florent voguant au gré du courant.
Dans cette navigation, il nous arrivait de nous échouer sur des bancs de galets qui juchaient le fond de l’eau, qui se faisait trop rare à certains endroits. Il fallait alors se lever, prendre sa chambre à air sous le bras et marcher jusqu'à ce que l’eau se montre plus généreuse.

Après 3h de « navigation », à l’heure où il faisait entre chien et loup, nous arrivâmes, exténués par cette activité qui devait être reposante : 3 h de nage avec une chambre à air à trainer. Nous devions arriver à l’agence qui nous avait louée nos prétendues bouées avant 18 heures sous peine de perdre notre caution. Nous arrivâmes à 18h15. Bye bye la caution…

Je n’ai qu’une seule chose à dire « Merci ma Chance » !

PS : l'album photo est ICI













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