Il
paraît que je dois faire l’article sur Vientiane, la capitale Laotienne…
Florent me tanne ! Mais qu’est ce que j’y peux moi si cette destination
était la plus fade ? L’inspiration me manque.
Bref.
On s’est retrouvé le 1er mai à Vientiane pour se faire délivrer le
visa vietnamien. On arrive devant la
porte de l’ambassade vietnamienne et là c’est fermé. Je regarde la porte, la
porte me regarde, elle m’informe que les salariés font le pont et que
l’ambassade ne sera rouverte que le 5 mai. J’ai compris que c’était un souvenir
de la colonisation française : une administration fainéante. La porte a
compris que j’avais compris. J’ai compris que la porte avait compris que
j’avais compris. Du coup, on poirote, un jour, deux jours, trois jours, 4
jours. Le cinquième jour on retourne à l’ambassade. Je regarde la fonctionnaire,
la fonctionnaire me regarde. Elle me dit « Ca met, 4 jours à faire »,
j’ai compris « va te faire ». Du coup, on est sorti, on a fait une
balade à vélo dans la ville, on récupère nos visas.
Bref on a fait Vientiane.
Bref on a fait Vientiane.
Arrêt chez le coiffeur: on avait vraiment du temps à perdre! |
Etape
suivante : Vang Vieng. Là c’était pas le même délire : c’était bien
plus sexy… et n’en déplaise à mon cher et tendre, c’est moi qui vais vous la compter,
puisque je me suis habilement débarrassée du problème « Vientiane ».
Une
petite rivière, des formations karstiques qui parsèment la plaine, un voile
brumeux … voilà planté le décor des fatigantes activités qui nous attendaient
là.
Notre
première activité était trouvée dans la location d’une moto pour faire le tour
des villages installés aux pieds des montagnes.
De
haut en bas, nos yeux s’émerveillaient. On regardait tantôt les pitons rocheux
qui défiaient le ciel, tantôt les villageois qui travaillaient la terre ou
tissaient le long des pistes rouges. Un décor qui ne laisserait pas indifférent
notre bon Jean-Pierre Penaud dans sa rubrique « Les villages et métiers
dont personne n’a jamais entendu parler» du journal de 13 heures. Je l’imagine
avec son sourire attendri relayé par une phrase type style «Et oui, ils sont
très beaux tous ces tissus », avant que son visage ne se rassombrisse pour
nous parler du cac 40.
C'est ça Vang Vieng: rivière, plaines et pitons karstiques |
Le sanctuaire bouddhiste de la grotte de la peur |
-
« Non j’ai pas faim, c’est bon on peut y
aller » me répondit-il sans hésiter.
Quasiment
en face de la grotte il y avait une rivière au courant insignifiant, qui se
jetait dans une piscine naturelle bleu turquoise avant de continuer sa route.
Je
tentais donc ce deuxième argument.
-«
J’ai super chaud, ça te tente pas qu’on aille piquer une tête dans la
magnifique piscine naturelle à l’entrée? » Et pour mettre toutes las chances de mon
côté, j’ajoutai « on pourra jouer à chat perché dans la
piscine ? » Je vis son air hésitant (ça c’est l’argument du chat
perché, normalement il n’y résiste jamais). Il se pencha sur son téléphone
portable. Celui-ci n’affichait désormais que 4% de batterie.
« -
On le fera plus tard la piscine, profitons de la batterie maintenant avant
qu’elle nous lâche » me lança-t-il en prenant les devants.
On avançait
dans le noir brisé par le seul faisceau du flash du téléphone. Rien était
spécialement beau : c’était simplement des gros cailloux noirs qui
s’étendaient à l’infinis, dont le plafond était tapissé de chauve souris. Au
bout d’un moment, nous arrivons en face d’un caillou où des hommes avaient
trempé leurs mains dans de la gadoue avant de la reposer sur le mur. On avait
donc une vingtaine de mains qui étaient imprimées sur la roche. Rien de bien
passionnant me direz-vous. Je suis tout à fait d’accord ! Et pourtant
Florent était captivé par ce spectacle digne d’un enfant de 3 ans.
« Regarde ces mains » s’exclama-t-il comme s’il avait trouvé la tombe
de Toutankhamon.
L'oeuvre chère à Florent |
« Là
je dois rentrer, j’ai plus de chaussures et la roches est coupante, c’est
dangereux» affirmais-je en rebroussant chemin. Un peu triste d’avoir à
quitter son œuvre d’art (digne de la FIAC) il me suivit sans broncher.
Enfin,
on aperçu la lumière, la vrai. Et 10 minutes plus tard on se retrouvait dans la
piscine naturelle. Naturellement Flo me réclama de jouer avec lui dans la
piscine, mais ma proposition était prescrite (Et ouai mon ptit gars ça
marche comme ça chez moi)!
Mais
il avait en réserve des jeux auxquels il pouvait jouer solo : sauter du
haut de l’arbre en faisant des formes avant de toucher l’eau, se balancer à l’aide d’une liane pour se
laisser tomber « au meilleur moment » et j’en passe. Il tentai de
m’intéresser à la chose en m’annonçant avant de l’effectuer, son défi et en
exigeant que je le regarde. Il y avait par exemple, le : « hey,
Sibylle, regarde je vais sauter de la plus haute branche de l’arbre, tu me
regarde hein ? ». Il montait… et il sautait. Voilà.
L'une de ses grandes fiertés |
Le
pire du pire, c’est qu’on pourrait croire qu’après la lecture de mon article,
il changerait, il se dirait « Bon OK, elle s’en fou, je lui montre plus
mes défis ». Et ba nan ! Ma main à couper qu’il continuera… Les
mystères des hommes (avec un « h » minuscule parce qu’ils ne méritent
pas mieux) !
Le
lendemain, nous décidions d’exercer l’activité phare de Vang Vieng : le
tubing.
Le
principe est simple : on vous donne une chambre à air de camion gonflée à
bloc, on vous lache sur les rives de la rivière, et vous devez redescendre la
rivière assis dans votre chambre à air. Mais attention, cette attraction n’est
pas un long fleuve tranquille ; elle est parsemée d’embuches. Ainsi
notamment, se dressent sur votre chemin des bouteilles vides, qui, si vous avez
le malheur de les toucher vous mènent directement à des bars installés sur la
rive et vous infligent quelques degrés d’alcool dans la g****e (ce mot n’est
pas google).
Mais
quels mystères donnent leur magie à ces bouteilles vous demanderez-vous ?
En
réalité, les bouteilles sont prolongées d’une corde dont l’extrémité reste
tenue par un salarié du bar qui vous hisse jusqu’à lui, voilà tout.
Toujours
est-il que lorsque je commençais à m’installer dans ma chambre à air, au beau
milieu de la rivière, un petit bruit attira mon attention. Je regardais dans sa
direction et des bulles apparurent de l’eau.
« Pumba,
c’est toi ? » demandais-je. Et bien non, ce n’était pas lui, mais ma
fidèle compagne : ma Chance.
« -
Ahh, c’est toi ma Chance ? que me veux tu aujourd’hui ? »
L’interrogeais-je ?
«
- Comme d’habitude, te faire ch**r. Pour ce faire je me suis dis qu’il n’y avait
rien de mieux que de crever ta monture aquatique ».
Je
regardais encore dans la direction des bulles, et comme je m’en doutais, ma
Chance ne me mentais pas. Je devais descendre une rivière à bord d’une chambre
à air qui se vidait dans l’eau !
Bon,
le trou était tout petit, peut être avais-je suffisamment d’air pour les 3
heures de descente.
Je
m’installais donc et je me laissais porter par le courant. Quel luxe de se
faire bercer par une rivière qui vous diffuse un décor plein de majesté: à
l’horizon, la rivière, sur les côtés les pitons rocheux et au dessus le ciel
bleu sur lequel se baladent des Montgolfières. C’est beau, c’est agréable…
…10
minutes parce qu’après, j’ai pété un câble. Le courant était trop faible, on
n’avançait pas. Peut être que quand t’es bourré (comme c’est le cas de la
plupart des touristes qui viennent à Vang Vieng) t’a l’impression d’aller à
toute vitesse, mais malheureusement pour moi j’étais sobre. J’interroge Florent
pour savoir s’il a la même sensation que moi. Même pour lui c’était trop lent,
c’est vous dire. J’ai donc saisi l’opportunité en lui demandant subtilement,
mais sans contestation possible de sa part, de ramer avec ses bras pour nous 2
(je m’étais accrochée à sa bouée). Comme à son habitude, il s’exécuta.
Et en plus c'est lui qui prenait les photos, moi j'étais trop occupée à tenir mes tongs... |
Florent voguant au gré du courant. |
Après
3h de « navigation », à l’heure où il faisait entre chien et loup,
nous arrivâmes, exténués par cette activité qui devait être reposante : 3
h de nage avec une chambre à air à trainer. Nous devions arriver à l’agence qui
nous avait louée nos prétendues bouées avant 18 heures sous peine de perdre
notre caution. Nous arrivâmes à 18h15. Bye bye la caution…
Je
n’ai qu’une seule chose à dire « Merci
ma Chance » !
PS : l'album photo est ICI
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