Celui-ci nous lâcha devant le Grand Angkor Vat.
Nous passons le premier portail, celui qui est sensé cacher la vue sur le chef-
d’œuvre. Puis… ba nan on le voit toujours pas : c’est la nuit.
Je reprends, puis, on suit le flot des lampes
de poche pour s’asseoir à un endroit conseillé par une vendeuse de café qui
croit naïvement qu’il suffit de nous montrer une bonne place pour qu’on lui
achète un café…
C’est parti pour une attente d’une heure. Nos
yeux s’habituent à l’obscurité et devinent, au loin, les vagues formes de la
merveille du monde. Ca y est le soleil arrive. Les contours de l’architecture se
dessinent. Le contour se remplit. Enfin le contour se colore. Je découvre la
merveille à mesure que le soleil daigne me la montrer : Au bout d’une
allée, se dresse une base carrée à l’intérieur de laquelle cinq tour phalliques
dardent vers le ciel : Les quatre premières formant un carré au milieu duquel
se dresse la cinquième, plus grosse
(elle nous vient d’Afrique ?).
Lorsque le soleil jaunit, on replie nos
affaires : pas question de visiter le temples avec la foule qui est venu
observer le lever du soleil, on le visitera plus tard.
Et hop, nous revoilà dans notre tuk-tuk
direction le temple de Neak Pean, un temple minuscule sans intérêt au milieu
d’un bassin d’eau protégé par des barrières.
Puisque les garçons sont affamés, ils acceptent
de se faire royalement arnaquer à un petit shop qui faisait des trucs
dégueulasses, on (toujours les filles) les laisse manger leur pâté pendant
qu’on va voir ce fameux temple qui affiche 3 étoiles mais qui n’en mérite même
pas une. Une fois leur repas fini et histoire de faire style qu’ils
s’intéressent à autre chose que la piscine, les garçons vont voir la déception.
Ils reviennent bien vite et on demande à notre tuk-tuk de nous déposer au
temple Thommanon, un ravissant petit temple qui a l’avantage de ne pas être en
haut de l’un de ces escaliers aux proportions déroutantes et d’avoir une taille
décente.
On visite ce petit temple en 10 minutes, avant de nous rendre à
l’échoppe d’en face qui sert d’excellents pancakes à la banane. Ben et Flo
ayant déjà usé de leur droit de petit déjeuner, nous regardent avec envie.
Thommanon: un temple qui vous veut du bien |
Pour une fois ils restèrent silencieux, dans
l’espoir que s’ils sont sages on leur laissera gouter un petit bout. Etant de
saintes femmes, Eli et moi laissions à nos hommes la fin de notre gâteau. Les
discussions bêtes reprirent.
On poursuit la visite avec le Ta Keo. Comme à
l’entrée de chaque temple, le garde nous demande nos tickets, et comme à chaque
fois, Ben nous fit son cinéma :
« -
Le garde : ticket please
-
Ben :
Cheum reap seua (Bonjour), niak sohk
sabaay te (comment ça va)
-
Le garde : (il répond qu’il va
bien et dit et toi)
-
Ben : Sohk sabaay tok tok (Ca va
très bien merci)
-
Le garde : (naturellement il
enchaine sur une autre question puisqu’il croit que son interlocuteur le
comprend. Ce n’est qu’à ce moment là que Ben faisait « non » de la
tête et levait les mains d’un signe d’impuissance).
Une
fois le rituel de Ben effectué, nous pénétrons cette fois-ci dans le Ta Keo.
Encore
une fois, il s’agit d’un temple perché en haut d’un mur d’escalade. Une fois
sur le plateau du haut, on arrive sur un temple pas tellement différent du Pre
Rup de l’avant veille. Les vestiges suffirent aux garçons pour s’amuser. Ils se
perdirent mutuellement dans les vestiges avant d’imiter la scène du film
« mission Cléopâtre » dans les pyramides. Ainsi résonnaient en écho
des « Obé, Obé ?? », « Pano ? Pano ? ».
On
finissait la journée avec le Ta Nei, un petit temple bien enfoui dans la jungle
dont on aurait cru être les découvreurs s’il n’avait pas été inscrit dans le
Routard… Comme pour le Ta Phrom, la nature se mêle à l’architecture mais à la
différence du Ta Phrom, les pierres écroulées de l’édifice sont restées au
centre du temple de sorte qu’on peine à atteindre la sortie du monument.
Après
toutes ces visites, nos montres nous firent réagir : il était 15
heures ; l’heure d’aller nous coucher. On se hâte de rejoindre notre hôtel
pour une nuit bien méritée avannnnnnnnnnnnntttttttt : la journée
piscine !!!
Elie et Ben sur le chemin du retour |
Le
matin de cette seconde journée piscine, Flo s’exerçait pour pouvoir battre son
copain Ben lors des jeux planifiés pour l’après-midi.
Tout
à coup, le copain Ben apparut. Ni une ni deux, il était dans la piscine, prêt à
exécuter le jeu planifié l’avant veille au soir : celui mettant en scène
un mystérieux objet.
Les
règles du jeux étaient simple : les garçons nous demandaient de cacher mes
lunettes jaunes dans la piscine. Une fois les lunettes cachées ils sautaient
dans l’eau et c’était à celui qui les retrouvait le plus vite qui avait gagné.
En gros ils disparaissaient sous le fond de l’eau de sorte qu’on ne les
entendait plus.
Cette
situation était plaisante. Très plaisante. Du coup, ils fermaient les yeux, Eli ou moi faisions mine de cacher les
lunettes quelques part dans la piscine, on donnait le top départ, puis ils
disparaissaient. Ce n’est qu’après 10 minutes sous l’eau qu’on lançait les
lunettes dans le bassin, et le premier qui mettait la main dessus était tout
étonné de les avoir trouvé parce qu’ il « avait déjà fait cette zone
plusieurs fois ».
Cette
technique aurait pu marcher tout l’après-midi, si et seulement si, nous n’avions
pas commis une erreur fatale : nous avons à un moment lancé les lunettes
trop près de Ben. Du coup, alors que celui-ci nageait sous l’eau, il vit les
lunettes apparaître juste devant lui, en descendant lentement vers le fond.
C’était étrange… Trop étrange.
Alors
que pour les garçons nous n’étions pas fun, et nous n’aurions jamais eu l’idée
de faire ce qu’on faisait, Ben accusa Flo de lui avoir jeté les lunettes sous
le nez. Flo démentait.
S’en
suivit une petite enquête pour savoir qui disait vrai. Les garçons en venaient
maintenant à calculer le temps que mettaient les lunettes pour toucher le fond
de la piscine. Environ 20 secondes. Or
vu que le jeu a débuté depuis plus de 20 secondes c’est forcément que quelqu’un
les a jeté en cours de jeux. Ca ne pouvait pas être les filles car pas fun. Il
n’y a personne d’autre autour de cette piscine. Du coup c’est sure : c’est
Flo.
Compte
tenu de leur désaccord sur l’énigme du précédent jeu. Ils décidèrent d’en
changer.
Les
règles du second jeu étaient les suivantes : A tour de rôle Ben et Flo
nous faisaient un spectacle aquatique que nous (les filles) devions noter sur
20.
Ben
commença. Tout d’abord il salua le jury (pour pas grand chose d’ailleurs car
nous n’étions pas sensibles à ces failloteries) puis il annonça sa
chorégraphie :« Mesdames je vous présente la Roue Coulette et son
ballet aquatique ».
Puis,
il avança la chaise longue jusque sur le bord de la piscine. Debout sur la
chaise longue, il commença une roue qui devait se terminer dans la piscine. Il
ressortit la tête de l’eau pour continuer avec des pirouettes alternées par
quelques brasses et ressortit fièrement du bassin. J’avoue qu’il nous avait
épaté avec sa Roue Coulette. Nous lui octroyâmes la note de 17. Flo avait la
pression. Il nous fit sa chorégraphie qui n’était qu’une pâle copie de celle de
Ben. Il perdit la manche.
Heureusement
pour Flo, Ben allait se vautrer royalement lors de la seconde manche. Pour
celle-ci, Ben était déguisé avec un sceau sur la tête (celui qu’il avait trouvé
dans le cagibi de la femme de ménage), une serviette mise à la manière Batman,
et des lunettes de soleil. Il sauta à l’eau et simula une noyade étranglé par
sa cape. En gros la chorégraphie c’était du cafouillage dans l’eau puis plus
rien. Flo avait ses chances, et il ne nous déçut pas. Il commença pas une
magnifique roulade arrière qui débutait sur la chaise longue pour finir droit
comme un « i » dans l’eau, puis une longueur de brasse, il sortit
dignement de l’eau avant d’enchainer sur des pas chassés autour de la piscine.
Tout à coup il s’allongea au bord du bassin. Tel un robot, il leva un bras,
attendit 2 secondes, leva une jambe et roula son corps un quart de tour pour
retomber dans l’eau. Il enchaina ensuite avec de gracieux pas de danseuse
étoile, les bras tendus joints au dessus de la tête, en chantant un air
d’opéra. Le barman qui passa par là ne pouvait retenir son rire moqueur. Gênés
par ces pratiques étranges, il s’éclipsa toutefois.
Au
grand dame des garçons, les jeux aquatiques prirent fin au moment où, lors
d’une bataille en corps à corps, Flo heurta le rebord pour s’écorcher le dos.
Il était temps de rejoindre notre restaurant fétiche avant de filer nous
coucher pour la dernière journée dans les temples d’Angkor.
Lors
de cette dernière journée, le frère et la sœur de Ben, Seb et Mélène, nous
avaient rejoins. Nous étions désormais un convoi de 2 tuk-tuk.
On
commençait par la visite du Bantey Srey dit « la citadelle des
femmes ». Je crois que c’est mon favori. D’abord parce que c’est un temple
plat, donc pas besoin d’escalader des escaliers mal pensés, ensuite parce qu’il
est en grès rose (c’est mon petit côté Hello Kitty), et enfin en raison de la
finesse de ses sculptures. C’est d’ailleurs pour cette dernière raison qu’il
est appelé le temple des femmes : seuls les doigts d’une femme peuvent
parvenir à une telle finesse.
Il
aura suffit de lire cette phrase aux garçons pour que ceux-ci cherchent les
défauts de l’édifice et affirment que ce n’était de loin pas leur préféré.
Une
vingtaine de minutes plus tard nous rejoignons nos tuk-tuk direction Kbal Spean
présentée par les guides comme étant une rivière dont le lit a été entièrement sculpté.
Flo veut absolument voir ça. Son entrain se propage et on y va. Après 30
minutes de tuk-tuk et une heure de marche dans la jungle (le sentier ne pouvant
être emprunté par un tuk-tuk) sous une chaleur écrasante, nous y sommes.
Désillusion. Il y a une rivière au fond de laquelle gisent une dizaine de
pierres sculptées en bas relief. Rien de spectaculaire. Heureusement, la rivière
se transforme en mini cascade à un endroit, du coup on en profite pour se
rafraichir puis c’est reparti pour encore une heure dans la jungle et une
demi-heure de tuk tuk.
On
poursuit par le Bayon, l’ancêtre des caméras vidéosurveillance. C’est encore un
temple-montagne. Mais une fois arrivés sur le plateau du haut, on ne fait pas
les malins : On est surveillés. Toutes les tours de ce temple (et il y en
avait pas mal !) étaient surmontées de quatre visages mystérieux regardant
dans toutes les directions. 200 énormes paires d’yeux nous scrutaient. On était
intimidés au point que nous repartîmes sans avoir effectué le moindre faux pas.
Petite énigme: combien de visages voyez vous sur cette photo? Mettez votre réponse en commentaire, nous y répondrons toujours dans les commentaires dans 3 jours. |
En
même temps que nous quittions le Bayon, nous quittions Ben et Eli pour les
laisser profiter de leur famille et on prenait la direction d’Angkor Vat :
quitte à en finir avec les temples d’Angkor, autant finir par « le »
chef-d’œuvre. On n’est pas déçus par la richesse de l’intérieur. Parmi les
éléments les plus spectaculaires, je retiens les fresques gravées en bas
reliefs sur tous les murs de l’édifice. Nous avions des scènes de guerre, de
justice, du Ramayana et j’en passe, qui animaient et rendaient vivant un lieu
déserté depuis des siècles.
Mon
Mac oblige (il a rendu l’âme et il faut l’emmener chez un réparateur), nous
quittons Siem Reap, le Cambodge et ses piscines pour rejoindre la fourmillante
Bangkok, sur le chemin de la Malaisie qui nous attend.
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