Nous avons quitté le doux climat tempéré des Cameron Highlands, pour le climat lourd et humide de la forêt tropicale. Nous voici arrivés dans l’une des plus vieilles « Rain
forest » du monde : le parc National du Taman Negara, vieux de plus
de 2 millions d’années. Pour y accéder, on a pris un bus, puis un bateau qui
remonte une large rivière pendant quelques heures, avant d’atteindre la ville
de Kuala Tembeling. Le long de ce trajet, on peut observer la jungle et sa
flore ahurissante et vierge de toute intervention humaine, c’est exactement
l’idée que l’on se faisait de l’Amazonie. Quant à la faune, on verra un dragon
de Komodo remonter le cours d’eau, et … c’est tout. Ca ne fait pas beaucoup,
mais je m’attends à beaucoup mieux lors du trek que nous effectuerons le lendemain
et qui durera 2 jours et une nuit.
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La végétation luxuriante de la forêt |
Une fois arrivés,
donc, nous dégottons un drôle d’hôtel avec des peintures extravagantes partout,
nous installons, puis allons réserver notre trek dans une petite agence.
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Un hôtel coloré |
Nous partons le
lendemain, après avoir fait quelques courses de circonstances (chaussures en
caoutchouc, sac waterproof pour l’ordi, etc…).
Nous découvrons
les 5 autres touristes qui nous accompagnent : une espagnole volubile ayant
la trentaine ainsi que quatre anglais d’une vingtaine d’année. Nous appréhendons légèrement, car autant l’Espagnole paraît
sympathique, autant la bande de 4 amis d’à peine vingt ans dégageait l’air supérieur
souvent arborés par les simplets convaincus de leur génie. Sibylle les prend
immédiatement en grippe, quant à moi pétri de charité chrétienne, décide de
leur donner une chance et tente de leur parler… Il n’en faudra pas
tellement plus pour me rendre à l’évidence que ma douce et tendre n’était pas loin du
vrai. Et, comme ils ne nous adresseront pas la parole du trek, nous ferons de
même. Dommage tout de même, car si un trek est avant tout un effort physique, c’est aussi un bon
moment pour faire des rencontres, et être entouré de gens désagréables et/ou
sans intérêt, peut rapidement transformer la balade en montée au Golgotha.
Je prends donc,
afin de vous éviter un tel Calvaire, la décision de les effacer de la suite de
l’article comme on
gomme une rature sur un joli dessin.
La première
journée commence par une courte balade en bateau qui nous emmène jusqu’à l’une des attractions
phare de la région : le « Canopy Walk » ou Promenade sur la
canopée pour les moins anglophones. Nous grimpons une petite colline au bord de
la rivière, puis gravissons une échelle qui nous dépose à près de 30m de haut,
sur une plateforme autour du tronc d’un arbre encore plus haut. Nous passons d’arbres en arbres à
l’aide de pont de
singes tendus entre eux, et surplombant la jungle. La balade, très amusante,
nous prend une vingtaine de minutes, en incluant l’habituel
embouteillage causé par quelqu’un qui aurait mieux fait de rester à terre, plutôt que de
vouloir tester ses limites en embêtant les 30 personnes bloquées derrière lui.
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Le Canopy walk |
Une fois
redescendus sur le plancher des vaches (qui ressemblent d’ailleurs beaucoup
à des buffles dans ces régions du monde), nous regagnons le bateau pour
remonter la rivière et ses rapides pendant 2 à 3 heures, avant de nous déposer
sur la terre ferme.
La longue marche
du retour peut enfin commencer.
Un trek, en lui
même, se résume toujours de la même façon : on met un pied devant l’autre, puis on
recommence jusqu’à la pause, régulièrement située après une côte particulièrement
raide et longue. Du coup notre corps aussi répond de manière prévisible :
on sue, on souffle et on trébuche. C’est à ce niveau là que le trek dans la jungle se différencie de
celui en montagne. La température et l’humidité sont telles que l’on fond littéralement comme du beurre au soleil. Quand à nos
petits pieds hésitants, ils trouveront constamment de nombreux obstacles, grâce
au nombre infini de racines qui dépassent du sol.
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Parfois les racines ne sont pas gênantes... |
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Si y a pas de racines, y a des lianes, alors je grimpe... |
Les paysages qui
nous entourent quant à eux, n’ont pas l’immensité et la profondeur des montagnes népalaises. Au
contraire, la forêt est si dense et monte si haute que la vue, bien qu’impressionnante ne
s’arrête qu’à une vingtaine de
mètres de nos quinquets. Du coup, on ne voit pas grand-chose, et de toute façon
nos yeux sont la plupart du temps rivés au sol pour éviter de se prendre les
pieds dans les racines. A un moment, j’entends les battements d’ailes d’un oiseau qui paraît immense. Il s’agit d’un Calao à bec
jaune, nous indique notre guide. Dommage que nous soyons au cœur de la jungle,
et pas au dessus, parce que, du coup, on ne peut que l’entendre. A ce
propos, ce n’est pas l’unique trace de vie animale que l’on pourra observer.
On nous indiquera des déjections vieilles de plusieurs semaines d’un éléphant, et on
nous garantira l’existence de tigres, mais les guides ne les ont jamais vus… Autant vous dire
que mes espoirs de découvrir une faune aussi luxuriante que la flore, de
marcher au milieu des Calao et autres perroquets, me battre contre un tigre et
faire la course avec un éléphant se sont écroulés assez rapidement.
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Au moins les arbres ne sont pas décevants, lève la tête ! |
Quant tout à coup,
le guide nous indique quelque chose au sol : une fourmi !
Quelle
découverte !
Pour sa défense,
la fourmi en question est réellement grosse, et, paraît-il, ses piqures très
douloureuses.
Un peu plus loin,
notre guide nous indique une plante qui, broyée et mélangée à de la salive,
produit un puissant anti-moustique et désinfectant. Après 5h de marche
éprouvante par la touffeur de la forêt, nous arrivons enfin là où nous
passerons la nuit. Il s’agit d’une grotte de près de 20m sous plafond, immense, et l’on est pas les
seuls à s ‘y arrêter. En effet, 4 ou 5 autres groupes de trekkeurs, accompagnés
de leurs guides sont en train de s’installer. Comme nous avions repéré, plus tôt dans la journée,
une sympathique famille de Français, on se réjouit à l’idée de passer la
soirée en leur compagnie. On déchante rapidement, lorsque l’on réalise, qu’au lieu d’organiser une
belle veillée avec tous les groupes, chacun fait sa petite cuisine dans son
coin. Quelques guides ont ramené des bougies et les ont disséminés dans la
grotte lui conférant une atmosphère enchanteresse.
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A la lumière des bougies |
Pendant ce temps
notre guide nous prépare notre dîner, comme il ne veut pas qu’on l’aide, on s’ennuie un petit
peu, d’autant que les autres groupes sont déjà en train de manger. Le
temps passe, les autres ont déjà fini leur vaisselle. Certains, se couchent,
mais nous on attend toujours notre riz qui ne cuit pas sur le minuscule butagaz
de notre guide. On a beau lui proposer de mettre sa casserole sur notre feu qui
vrombit agréablement, il sait mieux faire que nous. Vers 22h30, enfin, il se
décide à baisser les armes, et va chercher le reste de riz d’un autre groupe
(suffisamment pour nous), tandis qu’il sacrifie sa casserole. C’est ça que de pas faire confiance à des anciens scouts.
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La grotte au matin |
Bref. Le lendemain
arrive bien plus tôt qu’on l’aurait souhaité, et nous voilà à nouveau sur pied pour attaquer
cette 2eme journée de trek. Aujourd’hui 6h de marche. Mais la nature a décidé de rajouter une
nouvelle composante pour corser l’affaire. Sibylle ne se sent pas bien, et me fait clairement
comprendre que cette idée de trek dans la jungle, c’était pour me
faire plaisir à moi, que c’est la pire idée que j’ai jamais eue. Plus le temps passe, et plus la situation empire,
d’autant qu’à chaque fois qu’on demande au
guide combien de temps il reste, c’est toujours une demi heure. Entre deux plaintes de ma douce et
mal en point Sibylle, l’un de notre groupe (il a du se glisser entre 2 coups de gomme) a
eu la bonne idée de se prendre pour un funambule, et de casser un pont de corde
en perdant l’équilibre, ce qui eu pour seul effet bénéfique de redonner un
nouveau souffle à Sib.
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Le fameux pont avant de lâcher |
C’est donc boostée par cette affaire réjouissante que Sibylle
parvint difficilement à atteindre la rive de la rivière. 5 minutes après, elle
dormait sur le ponton d’embarquement où le bateau vint nous chercher 3 heures plus tard.
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Grosse fatigue... |
Le bateau nous emmène ensuite dans un village indigène plein de touristes.
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Un campement Orang-Asli |
Il s’agit d’un village typique
Orang-Asli, et l’on y apprend à faire du feu et à tirer à la sarbacane. Pour ma
grande fierté, je parviens à toucher la cible en plein centre. Je fête mon
exploit (notre guide n’a pas réussi à toucher la cible) en achetant une de leur
sarbacane (que je finirai par perdre quelques semaines plus tard).
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Les sarbacanes (la mienne c'est celle du milieu, dommage...) |
Nous
finissons par rentrer à l’hôtel, nous reposons le reste de la journée, et reprenons la
route dès le lendemain en direction de Kuala Lumpur.
Sibylle n’est toujours pas
remise, mais elle tient tout de même à visiter un maximum de choses. On
retrouve donc Matthieu que l’on avait rencontré à Penang, et nous partons visiter le musée de
l’Art Islamique.
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L'une des rotondes du musée |
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Un Krys serti de rubis et d'or |
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Une paire de pistolets sculptés |
Il
s’agit d’un superbe
bâtiment moderne qui abrite une belle collection de manuscrits, de corans vieux
de plusieurs centaines d’années, d’armes serties de gemmes, ou encore de tenues chamarrées. Bien
sur il s’agit d’un musée, et chacun sait que les musées ne nous passionnent pas.
Imaginez maintenant effectuer cette visite avec 2 zombies qui sont déjà
fatigués par le trajet pour nous y rendre. Car si Sibylle est malade, Matthieu,
lui, est carrément un mort vivant. Il tient à peine debout et a besoin de s’asseoir toutes les
5 minutes. Finalement je finis la visite tout seul pendant qu’ils m’attendent sur un
banc. Je les laisse ensuite rentrer à leur rythme, pendant que je profite de l’absence de Sibylle
pour aller visiter l’une des plus grandes volières du monde, pour y découvrir tout ce
que j’ai raté dans le Taman Negara.
Le Kuala Lumpur
Bird Park.
Il s’agit d’une volière de
plusieurs hectares où l’on trouve des aigrettes, des marabouts, des flamands roses, mais
surtout, des perroquets en tout genre et de toutes les couleurs ainsi que les
fameux calaos qui avaient tant manqués à notre trek.
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Le fier Calao à bec jaune |
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Un Flo bien content de ses nouveaux copains |
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Hellooooo handsome! |
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Quelque chose de plus intéressant par ici? |
Je suis au
paradis, et je passe la fin de l’après midi à jouer avec les perroquets.
Une fois de retour à l’hôtel, je retrouve
Sibylle qui dort. Nous passons une semaine à sortir 1à 2 heures par jour avant
de retourner à l’hôtel pour qu’elle se repose. Ce n’est que lorsque l’on aperçoit des plaques rouges d’irritation sur ses
mains et ses pieds que l’on commence à s’inquiéter. Nous allons donc à la Pharmacie qui nous apprend qu’il s’agit de la Dengue.
Sibylle se met à paniquer, mais la pharmacienne nous explique qu’il s’agit en réalité de
la fin de la maladie. Nous rentrons à l’hôtel pour attendre que ça passe. 2 jours plus tard, elle était
sortie d’affaire et nous profitions de ce renouveau de santé pour aller
passer une demi journée dans un « Escape Game ». Il s’agit d’un nouveau jeu
très à la mode : on vous enferme dans une pièce où sont disséminés des
indices et vous devez réussir à vous enfuir en moins 90 minutes.
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L'angoissant jeu d'Escape |
Comme vous vous en doutez puisque nous pouvons encore vous parler, nous
réussissons à nous échapper juste à temps, puis prenons le bus vers Malacca,
après avoir jeté un dernier coup d’œil aux superbes tours Petronas.
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Les sublimes tours Petronas
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