lundi 4 août 2014

Hanoi : Culture, Culture, Culture

On a fini notre volontariat à Sapa, et c’est après des au revoir émouvants que l’on quitte l’endroit. On vient de monter dans le bus pour Hanoi et Sib est encore touchée par notre rencontre avec le petit Cha. Les filles (Alix et Aude) doivent nous retrouver le lendemain là bas. Le bus va partir dans 5 minutes et on en profite pour récapituler tout ce qu’on a vécu et partager nos sentiments. Justement j’aimerais bien voir les photos que j’ai prises avec mon téléphone… Tiens ? Il n’est pas là… Et merde, je l’ai encore oublié à l’hôtel en train de charger. (Rappelez vous du Népal).
« Monsieur le conducteur, vous partez bientôt ? »
« 3 minutes, bonhomme »
3 minutes ? Je suis laaarge l’hôtel est à 5 minutes en haut d’une bonne volée d’escaliers. Pas grave je tente le coup. Je m’étire et me mets en mode Usain Bolt.
Prêt ? Partez ! Baam je franchis sans soucis le mur du son je gravis les 50 marches d’un bond, je récupère le tél et le chargeur, je saute les marches et arrive à temps pour le bus sous les yeux ébahis des filles qui étaient venues nous dire au revoir. Mission accomplie sans même verser une goutte de sueur. (J’exagère pas du tout)
Le voyage en lui même se passe de manière bien plus paisible que celui qui nous a amené à Dien Bien Phu, ce qui nous permet de nous rabibocher avec les transports routiers.

Une bien belle introduction à Hanoi
Enfin, on arrive à Hanoi, capitale du pays et haut lieu culturel, ancien quartier général des viet congs. Ici on ressent vraiment la fierté de ce peuple qui aura su mettre dehors Français, Américains et Chinois au prix du sang. Bien que la ville se soit parfaitement adaptée à la mondialisation, on voit facilement que l’histoire y est écrite différemment que chez nous.

De drôles de nuages au dessus d'un exemple de globalisation
Le meilleur endroit pour le comprendre, c’est le musée des femmes héroïnes de la guerre contre les USA. Le musée en lui même ne nous aura pas vraiment plu (d’un autre côté on n’aime franchement pas les musées donc…) mais certaines histoires de ces femmes hors normes font parfois sourire tellement le sujet est traité de manière subjective. Ainsi on y découvre une femme surnommée l’Egorgeuse (ou un truc du genre) qui aurait tuée à main nue une cinquantaine d’officiers américains armés, et tout à l’avenant… Les américains y sont présentés comme des monstres libéraux sanguinaires, tandis que le peuple communiste vietnamien se pose en victime (ce qu’il était bien sûr) et justifie tous ses actes. La version du vainqueur est toujours la bonne n’est ce pas ?

Le musée des femmes me passionne du coup on fait des photos débiles
On trouve également à tous les coins de rues des boutiques vendant des anciennes affiches de propagande souvent à l’effigie du tonton Minh (Ho Chi de son prénom).
Mais tout cela donne une identité unique à cette ville qui la rend particulièrement intéressante et nous rappelle sur certains points l’Inde. En effet ces 2 cultures totalement différentes ont gardées leur personnalité sans se préoccuper du reste du monde et sont restées fières de leur unicité. C’est fascinant et il est impossible d’y rester indifférent.
La ville en elle même est belle, avec de nombreuses maisons anciennes, des temples chinois et une particularité : les maisons ne font rarement plus de 3-4m de façade pour une vingtaine de mètres de profondeur. Cela est dû à un impôt aussi stupide que celui sur les portes et fenêtres que nous avions autrefois : les propriétaires sont imposés à la largeur de leur immeuble… Cela donne parfois un aspect un peu curieux voire pas très beau mais bon, dans l’ensemble ça reste l’une des plus belles capitales d’Asie du Sud Est.

Le pont rouge et son île
C’est donc avec beaucoup de plaisir que l’on flâne dans ses rues colorées où de nombreuses surprises nous attendent. La première c’est le pont rouge chinois sur le lac Hoan Kiem et qui mène à un minuscule temple posé sur une petite île. Bien que le passage coûte quelques euros on ne peut pas s’empêcher de nous prendre en photo dessus entouré des nombreux touristes asiatiques venu profiter du pont en amoureux. Un soir les filles (elles sont toujours là) nous emmènent nous dévergonder dans la « rue de la soif » Hanoienne. Ce surnom, on le comprend très vite en arrivant : cette rue tranquille en journée, se transforme, le soleil couché, en un gigantesque bar extérieur. Des dizaines d’établissement propose la fameuse Bia Hoi, une bière brassée sur place et vendu  quelques centimes le verre. Du coup les trottoirs sont envahis par des chaises minuscules et des tables du même gabarit accueillant touristes et vietnamiens (et nous bien sur) pour une soirée bien arrosée. Bref on rigole bien avec les filles et c’est avec un mal de tête en prévision que nous retournons nous coucher bien après le couvre-feu officiel. 

Les processions n'en finissent pas pour l'assomption
Le lendemain, dimanche, et au détour d’une rue, nous apercevons un immense attroupement : des centaines de scooters créent un embouteillage sur une grande place. On s’approche, on se faufile et on commence à entendre une mélodie bien connue de nos oreilles. Il ne s’agit évidemment pas du dernier concert des Rolling Stones (ce qui aurait été pas mal non plus, faut l’avouer), non ça ressemble plus à un Ave Maria. Et les scooters qui bouchent la place, ce sont les croyants qui viennent assister à la messe en extérieur devant la cathédrale. Ca fait un drôle d’effet de voir ces centaines de Viet à la messe, tellement nombreux qu’ils installent des chaises sur le parvis et qu’une partie reste assise directement sur leur moto… Après la Thaïlande et le Laos, où il n’existe pas d’autres religions que le bouddhisme, ça fait du bien de voir autre chose, du coup on reste à la messe et nos maux de tête de la veille passent miraculeusement. C’est vraiment quelque chose qu’on devrait faire plus souvent, je vais essayer de convaincre Sibylle…

Les filles en pleine discussion philosophique au temple de la littérature
Sinon on a également fait 2 musées qu’il ne faut surtout pas rater à Hanoi :
Une prière pour avoir son diplôme
Le temple de la littérature, la première université du Vietnam, avec ses grands jardins, ses portes et ses petits édifices chinois et ses autels. On n’y donne plus de cours aujourd’hui, par contre les étudiants viennent s’y faire photographier à la fin de leur cursus en costume à l’américaine. On y était justement à ce moment précis et ça fournissait une super ambiance à cet ancien lieu d’apprentissage.
Une classe en fin d'année
Nous aussi on se prend en photo là bas pour fêter notre master en voyage
Mais selon moi le musée le plus sympa, c’est le musée d’ethnologie, dans lequel on découvre les nombreuses minorités qui vivent sur le territoire avec leur propre culture. L’intérieur du musée expose donc de nombreux objets traditionnels, des photos et des vidéos expliquant les différents rituels de vie de ces peuples. 
Maison communale au toit immense
Mais le plus intéressant se trouve à l’extérieur du musée, qui a fait déplacer certaines maisons de ces peuplades qui défient parfois l’imagination. Ainsi on en découvre une, perchée sur des pilotis de 5m de haut et surplombée d’un toit à forte pente de 16m, ou bien encore une maison de plus de 60m de long qui permet d’abriter toutes les générations d’une même famille, etc…

Une grande maison pour une grande famille

On a terminé cette épopée culturelle par un spectacle enchanteur fantastique (même si on ne comprend pas tout): les marionnettes sur l’eau.

Les dragons pètent le feu
Il s’agit d’un spectacle traditionnel qui prenait originellement place dans les rizières et qui retrace à travers une dizaine de scènes des évènements plus ou moins mythologiques. Les acteurs ne sont autres que des marionnettes toutes différentes allant du Dragon à l’homme en passant par le canard. Chaque scène est drôle et pleine de rebondissements, le tout rythmé par des chanteurs. C’était vraiment une super expérience que l’on vous recommande.

A la lueur d'une bougie

Après Hanoi, direction Catba et la Baie d’Halong, soyez prêts !

Le petit mot de Sibylle pour Mathieu: Mon Cher Mathieu, je te souhaite un très très bon anniversaire et je te promets de ne pas manquer celui de l'année prochaine; Je resterai à Paris s'il le faut!

Pour l'album photo c'est ici

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