On a fini notre
volontariat à Sapa, et c’est après des au revoir émouvants que l’on quitte l’endroit.
On vient de monter dans le bus pour Hanoi et Sib est encore touchée par notre
rencontre avec le petit Cha. Les filles (Alix et Aude) doivent nous retrouver
le lendemain là bas. Le bus va partir dans 5 minutes et on en profite pour
récapituler tout ce qu’on a vécu et partager nos sentiments. Justement
j’aimerais bien voir les photos que j’ai prises avec mon téléphone…
Tiens ? Il n’est pas là… Et merde, je l’ai encore oublié à l’hôtel en
train de charger. (Rappelez vous du Népal).
« Monsieur le
conducteur, vous partez bientôt ? »
« 3 minutes,
bonhomme »
3 minutes ?
Je suis laaarge l’hôtel est à 5 minutes en haut d’une bonne volée d’escaliers.
Pas grave je tente le coup. Je m’étire et me mets en mode Usain Bolt.
Prêt ?
Partez ! Baam je franchis sans soucis le mur du son je gravis les 50
marches d’un bond, je récupère le tél et le chargeur, je saute les marches et
arrive à temps pour le bus sous les yeux ébahis des filles qui étaient venues
nous dire au revoir. Mission accomplie sans même verser une goutte de sueur.
(J’exagère pas du tout)
Le voyage en lui
même se passe de manière bien plus paisible que celui qui nous a amené à Dien
Bien Phu, ce qui nous permet de nous rabibocher avec les transports routiers.
Une bien belle introduction à Hanoi |
Enfin, on arrive à
Hanoi, capitale du pays et haut lieu culturel, ancien quartier général des viet
congs. Ici on ressent vraiment la fierté de ce peuple qui aura su mettre dehors
Français, Américains et Chinois au prix du sang. Bien que la ville se soit
parfaitement adaptée à la mondialisation, on voit facilement que l’histoire y est
écrite différemment que chez nous.
De drôles de nuages au dessus d'un exemple de globalisation |
Le meilleur
endroit pour le comprendre, c’est le musée des femmes héroïnes de la guerre
contre les USA. Le musée en lui même ne nous aura pas vraiment plu (d’un autre
côté on n’aime franchement pas les musées donc…) mais certaines histoires de
ces femmes hors normes font parfois sourire tellement le sujet est traité de
manière subjective. Ainsi on y découvre une femme surnommée l’Egorgeuse (ou un
truc du genre) qui aurait tuée à main nue une cinquantaine d’officiers américains
armés, et tout à l’avenant… Les américains y sont présentés comme des monstres
libéraux sanguinaires, tandis que le peuple communiste vietnamien se pose en
victime (ce qu’il était bien sûr) et justifie tous ses actes. La version du
vainqueur est toujours la bonne n’est ce pas ?
Le musée des femmes me passionne du coup on fait des photos débiles |
On trouve
également à tous les coins de rues des boutiques vendant des anciennes affiches
de propagande souvent à l’effigie du tonton Minh (Ho Chi de son prénom).
Mais tout cela
donne une identité unique à cette ville qui la rend particulièrement intéressante
et nous rappelle sur certains points l’Inde. En effet ces 2 cultures totalement
différentes ont gardées leur personnalité sans se préoccuper du reste du monde
et sont restées fières de leur unicité. C’est fascinant et il est impossible
d’y rester indifférent.
La ville en elle
même est belle, avec de nombreuses maisons anciennes, des temples chinois et
une particularité : les maisons ne font rarement plus de 3-4m de façade
pour une vingtaine de mètres de profondeur. Cela est dû à un impôt aussi
stupide que celui sur les portes et fenêtres que nous avions autrefois :
les propriétaires sont imposés à la largeur de leur immeuble… Cela donne parfois
un aspect un peu curieux voire pas très beau mais bon, dans l’ensemble ça reste
l’une des plus belles capitales d’Asie du Sud Est.
Le pont rouge et son île |
C’est donc avec
beaucoup de plaisir que l’on flâne dans ses rues colorées où de nombreuses
surprises nous attendent. La première c’est le pont rouge chinois sur le lac
Hoan Kiem et qui mène à un minuscule temple posé sur une petite île. Bien que
le passage coûte quelques euros on ne peut pas s’empêcher de nous prendre en
photo dessus entouré des nombreux touristes asiatiques venu profiter du pont en
amoureux. Un soir les filles (elles sont toujours là) nous emmènent nous
dévergonder dans la « rue de la soif » Hanoienne. Ce surnom, on le
comprend très vite en arrivant : cette rue tranquille en journée, se
transforme, le soleil couché, en un gigantesque bar extérieur. Des dizaines d’établissement
propose la fameuse Bia Hoi, une bière brassée sur place et vendu quelques centimes le verre. Du coup les
trottoirs sont envahis par des chaises minuscules et des tables du même gabarit
accueillant touristes et vietnamiens (et nous bien sur) pour une soirée bien
arrosée. Bref on rigole bien avec les filles et c’est avec un mal de tête en
prévision que nous retournons nous coucher bien après le couvre-feu officiel.
Les processions n'en finissent pas pour l'assomption |
Le lendemain, dimanche, et au détour d’une rue, nous apercevons un immense attroupement :
des centaines de scooters créent un embouteillage sur une grande place. On
s’approche, on se faufile et on commence à entendre une mélodie bien connue de
nos oreilles. Il ne s’agit évidemment pas du dernier concert des Rolling Stones
(ce qui aurait été pas mal non plus, faut l’avouer), non ça ressemble plus à un
Ave Maria. Et les scooters qui bouchent la place, ce sont les croyants qui
viennent assister à la messe en extérieur devant la cathédrale. Ca fait un
drôle d’effet de voir ces centaines de Viet à la messe, tellement nombreux
qu’ils installent des chaises sur le parvis et qu’une partie reste assise
directement sur leur moto… Après la Thaïlande et le Laos, où il n’existe pas
d’autres religions que le bouddhisme, ça fait du bien de voir autre chose, du
coup on reste à la messe et nos maux de tête de la veille passent
miraculeusement. C’est vraiment quelque chose qu’on devrait faire plus souvent,
je vais essayer de convaincre Sibylle…
Les filles en pleine discussion philosophique au temple de la littérature |
Sinon on a
également fait 2 musées qu’il ne faut surtout pas rater à Hanoi :
Une prière pour avoir son diplôme |
Le temple de la
littérature, la première université du Vietnam, avec ses grands jardins, ses
portes et ses petits édifices chinois et ses autels. On n’y donne plus de cours
aujourd’hui, par contre les étudiants viennent s’y faire photographier à la fin
de leur cursus en costume à l’américaine. On y était justement à ce moment
précis et ça fournissait une super ambiance à cet ancien lieu d’apprentissage.
Une classe en fin d'année |
Nous aussi on se prend en photo là bas pour fêter notre master en voyage |
Mais selon moi le
musée le plus sympa, c’est le musée d’ethnologie, dans lequel on découvre les
nombreuses minorités qui vivent sur le territoire avec leur propre culture.
L’intérieur du musée expose donc de nombreux objets traditionnels, des photos
et des vidéos expliquant les différents rituels de vie de ces peuples.
Maison communale au toit immense |
Mais le
plus intéressant se trouve à l’extérieur du musée, qui a fait déplacer
certaines maisons de ces peuplades qui défient parfois l’imagination. Ainsi on en
découvre une, perchée sur des pilotis de 5m de haut et surplombée d’un toit à
forte pente de 16m, ou bien encore une maison de plus de 60m de long qui permet
d’abriter toutes les générations d’une même famille, etc…
Une grande maison pour une grande famille |
On a terminé cette
épopée culturelle par un spectacle enchanteur fantastique (même si on ne
comprend pas tout): les marionnettes sur l’eau.
Les dragons pètent le feu |
Il s’agit d’un spectacle
traditionnel qui prenait originellement place dans les rizières et qui retrace
à travers une dizaine de scènes des évènements plus ou moins mythologiques. Les
acteurs ne sont autres que des marionnettes toutes différentes allant du Dragon
à l’homme en passant par le canard. Chaque scène est drôle et pleine de
rebondissements, le tout rythmé par des chanteurs. C’était vraiment une super
expérience que l’on vous recommande.
A la lueur d'une bougie |
Après Hanoi,
direction Catba et la Baie d’Halong, soyez prêts !
Le petit mot de Sibylle pour Mathieu: Mon Cher Mathieu, je te souhaite un très très bon anniversaire et je te promets de ne pas manquer celui de l'année prochaine; Je resterai à Paris s'il le faut!
Pour l'album photo c'est ici
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