Concessions. S’il
y a bien une personne dans ce couple qui peut vous en parler, c’est bien
moi !
Alors faire un
voyage à deux, c’est super. Au départ, on veut tous les deux la même
chose : de l’authenticité, des rapports humains, de l’aventure, des
sensations fortes, des émerveillements, de la beauté…
Tout ça, c’est
bien beau, mais ce ne sont que des concepts abstraits. Sur place, la réalité
nous rattrape.
« Que faire
aujourd’hui ? », « Quelle sera notre prochaine
destination ? ». Et souvent l’un voulait une destination ou une
activité avec des animaux (Flo), tandis que l’autre préférait les vieilles
pierres (moi). Du coup, on essaye officiellement d’alterner mais je me fais
souvent avoir.
Soyons honnêtes.
Visiter un zoo à notre âge c’est 10 fois plus chiant que de se faire une
nouvelle ville, de se prendre un thé dans une maison traditionnelle chinoise,
ou tant d’autres choses passionnantes.
Par bonheur,
j’avais éludé la visite de la réserve d’oiseaux de Kuala Lumpur
« grâce » à la dengue. En y revenant, Flo était tout émerveillé et il
se sentait obligé de me raconter la longueur de leurs ailes, l’utilisation du
bec, le nombre de leurs plumes, et autre informations primordiales. Je faisais
mine de trouver ça très intéressant, puis affaire classée, on en parle plus.
Ca c’était sans compter sur l’intervention de mon cousin
Steffen, ex-résident de Singapour. Nous l’avions consulté pour savoir ce que
nous pourrions faire dans « sa » ville. Ce dernier n’a rien trouvé de
mieux à dire qu’il y avait là bas un super zoo, l’un des plus fourni au monde,
un « incontournable », fin de l’aberrante a citation.
Quel gâchis, quand
on a un pays si petit d’installer un immense zoo pensais-je. Malheureusement
pour moi, Flo pensait exactement le contraire. Nous devions donc entrer dans un
long débat ou chacun devait exposer ses arguments pour échapper ou visiter le
zoo. Puisque le pays coûtait très cher de sorte que nous ne pouvions nous y
attarder, et compte tenu du fait que Flo venait de visiter la réserve d’oiseaux
de Kuala Lumpur, j’avais obtenu gain de cause : Nous échapperons au zoo de
Singapour.
L’obstacle des zoos
et autres réserves naturelles se posait à nouveau, ici, à Chengdu. Flo voulait
visiter la réserve de pandas et là, mes arguments étaient trop faibles :
Nous avions le temps, la Chine ne coûtait pas trop cher, et … nous avions raté
le zoo de Singapour. L’argument de Flo était quant à lui simple, simpliste
(comme toujours quand il s’agit de Flo),
et … imparable. Il se décrivait en deux lettres : Pô. Oui, oui, Pô
le héros du film Kung-fu Panda de Pixar. « Moi je veux voir Pô »,
lançait Flo le dur de dur.
J’étais contrainte
de céder.
Sachant que pour
ce genre d’activités Flo ne supportait pas le moindre retard, nous étions au
guichet à l’heure d’ouverture du parc.
On avance au lieu
indiqué pour les pandas géants puis, on les voit dans leurs espaces. Ils sont
là, certains sont allongés, d’autres assis nonchalamment, sur leur cabane de
bois.
Les glandeurs et héros du parc |
Nous avons
vraiment bien fait de venir aux aurores, moment de la journée où ils sont le
plus actifs, car en effet, nous pouvons admirer un mouvement toutes les cinq
minutes. C’était incroyable. Tout était au ralenti. Ils mangeaient une tige de
bambou de 30 cm en une demi heure.
Grosse activité chez les pandas |
Une fois cependant
la vitesse de l’un d’eux m’a marquée : L’un des pandas était avachi assis
sur le bord de sa cabane surélevée. Tout à coup, il bascule. Il n’a pas le
temps de multiplier les gestes qui lui permettraient de se rattraper. Il tombe
de 3 mètre.
Ahhhhh
voilà ! Là on a de l’action...
Le panda se relève
comme si de rien était et entame sa lente ascension pour retrouver la même
place. Flo était aux anges. Il ne voulait rien rater de ce film d’action.
Je parvins à lui
faire rebrousser chemin en lui annonçant que j’allais, pour ma part, visiter la
nurserie.
Après une longue
queue, on aperçoit les masses pales, pas plus grandes qu’un cochon d’inde.
Bienvenu dans un monde en couleur... |
Certains sont en
couveuse, d’autres sont dans un parc pour bébés. Puisque les chiens ne font pas
des chats, les bébés pandas adoptaient le même comportement que leurs
parents : ils dormaient. Mais je dois avouer qu’ils étaient très mignons
et m’attendrissais même à la simple ouverture d’une paupière.
Dans le parc on s'éclate! |
Enfin, nous
terminions la visite du parc par la section des pandas roux : des êtres
super-hyper-actifs si on les compare à leurs cousins en noirs et blancs.
En mode chasseur |
Eux c’est un
mélange entre l’ours et le renard. Ils s’activent d’arbres en arbres et
semblent avoir un emploi du temps bien rempli.
Elle est pas belle la vie? |
Sur le chemin de
la sorti, on aperçoit un bâtiment sur lequel est écrit « Panda
Clinic ». On a bien envi d’y jeter un coup d’oeil pour voir l’hospitalisation d’un panda.
Sur la porte
d’entrée en verre, beaucoup (trop) de texte est écrit en chinois. Ce doit être
compliqué d’entrer là. Il nous faut un plan. On se consulte et on trouve une
stratégie. Ce sera à Flo, qui parle mieux anglais que moi, de la mettre en
œuvre.
On entre.
- Florent « Bonjour, j’ai mon panda qui est hospitalisé chez
vous, on vient lui rendre une petite visite »
-
L’homme : Ah. Mais ici c’est juste un museum où sont
exposés les squelettes.
-
Florent : Ah. On arrive trop tard alors ».
On baisse la tête.
On va voir les squelettes. Pour plus de crédibilité on fait mine d’en
reconnaître un et on ressort les larmes (de rire) aux yeux.
L’après midi était
réservée à la visite du temple Wenshu qui comporte un immense jardin.
L’ambiance est sereine.
Une ambiance sereine au temple Wenshu |
Nous avions un
magnifique parc parsemé de sorte de kiosques à la chinoise où les habitats de
Chengdu pratiquent le tai chi, des pièces d’eau empoissonnées et des joueurs de
majong, le jeux d’échec chinois.
Tai chi sous le kiosque? |
Ou majong près de la pièce d'eau? |
Pour moi ce sera visite de l'un des pavillons du jardin |
Idéal pour faire
une pause, bouquiner un peu ; lire jusqu’à ce que la luminosité devienne
si faible qu’elle nous rappelle que nous devons nous rendre à l’opéra.
Faire une pause dans la fraicheur de l'éventail |
Ce n’était pas à
proprement parler, un opéra. C’était une « maison de thé-théâtre »
qui présente certains soirs des numéros de l’opéra traditionnel du Sichuan
(région dans laquelle nous nous trouvons), vieux de plus de 250 ans.
Puisque nous
sommes en avance, nous avons droit à la visite des coulisses ainsi que celui
d’assister au maquillage des acteurs.
Le maquillage d'une actrice |
Moyennant quelques
yuans, certaines spectatrices demandaient à se faire maquiller et habiller avec
l’un des costumes traditionnels de l’opéra. Elles étaient ensuite
photographiées par un professionnel devant un décor approprié. C’était…
RI-DI-CU-LE et ce d’autant plus que ce n’était pas une attraction pour les
enfants mais bel et bien pour des adultes, parfois même pour des femmes d’un
certain âge.
Le maquillage d'une clients |
Un charabia
résonne dans le micro. Nous rejoignons nos places où une élégante
« serveuse » chinoise nous servit un thé à l’aide d’une théière dont
le bec faisait au moins un mètre. Cette longueur lui permettait d’atteindre
toutes les personnes d’une même rangée sans quitter les allées
Avant le
commencement véritable du spectacle, une mise en bouche débuta : la
cérémonie du thé. Les chinois la regardaient à peine. Mais pour nous, petits
français qui n’avons pas la culture du thé, ce fut l’un des clous du spectacle.
Armée de sa théière-cigogne |
Deux serveuses de
thé pratiquaient sur scène, un art qui consistait à servir le thé tout en
pratiquant une danse sportive. L’habituel ruban de la GRS était ici remplacé
par ces théières-cigognes. N’hésitez pas à cliquer sur la vidéo en bas de
l’article pour découvrir cet art.
Service du thé en dansant |
Deux grâces |
Puis, le spectacle
commença. Il y eut un orchestre qui entonnait des musiques traditionnelles de
Chine, des danseurs, une joueuse de guitare à deux cordes, un génie qui
présentait avec une exceptionnelle poésie son show d’ombres chinoises. Il y eut
ensuite un sketch qui était apparemment hilarant. Pour nous, c’était du
chinois.
Enfin, il y eut le
tant attendu show des changements de masques qui fit la réputation de l’opéra
du Sichuan. Au cours de ce show, les artistes changent de masque comme par
magie.
Les danseurs |
Les ombres chinoises |
Nous n’avons pas
élucidé le « truc ». Et vous l’avez-vous élucidé ? Pour
vous donner cette chance nous avons également filmé une partie de ce spectacle
alors cliquez sur la vidéo en bas, vous allez voir, c’est bluffant.
C’est donc la tête
pleine de magie que nous nous rendions à notre hôtel. Mais avant ça, nous
souhaitions faire le très réputé « Bisou d’ailleurs » devant le
magnifique pont de la ville illuminé le soir. Nous l’atteignons et là commence
l’installation. Flo fait des essaies en me prenant seule en photo pour voir ce
que ça va donner. C’est bon, ça peut rendre pas mal. Je reste à mon
emplacement. Il sort le trépied, paramètre le retardateur de 10 secondes et
vient se mettre devant moi en position « bisou ». 10- 9- 8- 7- 6- 5-
4-. Les lumières du pont s’éteignent. Il est 23 heures pilepoil. On est
dégoutés.
Le pont à notre arrivée au spot. |
Sichuan Opera Show from florent luu on Vimeo.
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