Nous sommes
arrivés à Lijiang, à quelques heures au nord de Dali. C’est l’une des villes
les mieux conservées de la Chine Ancienne, et par conséquent, un haut spot
touristique. Dès notre arrivée, on réalise ce que signifie « qu’être un
endroit touristique en Chine ».
Les rues sont envahies de boutiques de souvenirs |
Nous, les
Français, nous connaissons bien les touristes Chinois, pour leurs invasions
régulières de la Tour Eiffel, des
Champs-Elysées, etc… Mais ceux là sont les touristes les plus aisés ; en
Chine, par contre, la gamme des touristes s’étend à une bien plus grosse part
de la population. Et Lijiang, les Chinois l’adorent. Du coup ce n’est pas une
centaine de Chinois agglutinés autour du parapluie de leur guide que l’on
aperçoit devant l’entrée de la ville, mais plutôt des milliers. Pour répondre à
une telle demande, les services et attractions les plus farfelues sont donc
prêtes à vous extirper quelques Yuans de votre portefeuille. Parmi elles, on
remarque un fauconnier avec son aigle sur l’épaule qui propose de prendre une
photo avec l’oiseau ainsi qu’un Lama en laisse qui déambule sur la place. Si
Serge voyait ça… Malgré la foule, cependant, on distingue tout de même la cité
qui s’étend, jusqu’au sommet d’une colline, ainsi que la grande roue d’un
ancien moulin à eau.
Le moulin à eau à l'entrée de la ville |
Nous avions
réservé un hôtel dans la vieille ville, et c’est donc après cette introduction
à la mode d’Eurodisney, que l’on s’aventure dans les rues qui parcourent la
cité, à la recherche de l’hôtel. Il nous faut traverser la ville de part en
part et la ballade nous prend une 40aine de minutes. La première chose que l’on
remarque, hormis les innombrables boutiques de souvenirs et de tam-tam
africains, c’est l’incroyable réseau de canaux qui longent chaque rue. Comme
nous l’apprendrons plus tard, il ne s’agit pas de l’évacuation, mais bien de
l’apport de l’eau courante devant les foyers des habitants. L’eau y coule
toujours cristalline et sans encombre. Nous finirons par trouver l’hôtel, après
nous être perdus dans les nombreuses petites ruelles beaucoup moins
touristiques de quartiers encore habités par des locaux. C’est d’ailleurs dans
ces calmes allées que l’on réalise que si le touriste Chinois aime découvrir
son patrimoine, il est hors de question pour lui de sortir des clous, et de
partir à la découverte d’endroits moins fréquentés.
Un coin de rue entouré de petit canaux |
Les magnifiques maisons qui bordent les rues les plus calmes |
Une fois
confortablement installés dans la maison traditionnelle qui nous sert d’hôtel,
nous nous lançons dans une découverte plus en profondeur de la ville. Les axes
principaux sont envahis par des milliers de petites échoppes qui vendent
littéralement tous la même chose selon le thème du magasin : Jade
(toujours les mêmes pièces), Tam-tam (par définition toujours les mêmes),
souvenirs (casquettes, T-shirts, etc…), et j’en passe. La seule
« diversité » réside dans les restaurants et autres stands de bouffe.
Parmi eux, nous allons découvrir la spécialité de Lijiang : le gâteau à la
rose. Pour le coup, il s’agit là d’une réelle nouveauté qui va réjouir nos
papilles tout au long de notre séjour ici. Le gâteau, qui a l’aspect d’une pâte
sablée avec une texture feuilletée, est fourré d’une délicieuse mixture au fin
goût de rose. A noter, que ces friandises délicieuses à la sortie du four, le
sont beaucoup moins quelques heures plus tard. Vérifiez donc bien que les
vôtres sont encore chaudes quand on vous les sert, et ne les gardez pas pour
plus tard.
Le patio de l'hôtel |
Alors que le soir
commence à tomber, une sourde rumeur s’installe, et à mesure que l’on se
rapproche des rues principales, elle se fait plus distincte. Et c’est étourdis
par le bruit que nous réalisons enfin qu’il s’agit de boites de nuit qui ont
remplacées tous les restaurants de la ville, et qui tentent d’attirer le
visiteur par une musique plus tonitruante que celle de son voisin. Et oui, les
touristes Chinois, ne s’arrêtent jamais. Occupés la journée à prendre des
centaines de clichés photo, quand vient le soir, l’alcool coule à flot
accompagnée par de nombreuses friandises.
Parce que les photos où je suis pas trop raté sont rares, je mets celle-ci |
C’est donc, la tête nous tournant que
nous regagnons notre hôtel, qui, heureusement pour notre sommeil, se situe loin
de toute cette agitation, pour une calme nuit réparatrice.
Les toits de la ville le soir |
La vue aux pieds de la pagode |
Le lendemain, nous
partons visiter le pavillon Wangu. Une grande pagode à 4 étages qui surplombe
la ville du haut de la montagne au lion. La balade pour y arriver est assez
sympa, on quitte les artères principales puis on commence l’ascension vers la
pagode à travers des petites rues typiques jusqu’aux pieds du monument. D’ici,
la vue sur les toits de la ville est imprenable… avec les ignobles immeubles de
la ville moderne en toile de fond. Nous
payons notre entrée, puis commençons l’une des plus ennuyeuses visites de notre
voyage. La pagode en elle-même est plutôt jolie, mais l’intérieur n’abrite rien
d’autres que des collections d’artistes en mal de notoriété qui tentent de vous
vendre leurs croutes. Nous montons au sommet de la pagode, admirons la vue
derrière des carreaux mal lavés, puis redescendons et nous promenons dans les
jardins jusqu’à la sortie. Une visite pliée en moins d’une demi heure. Merci,
bonsoir.
La fameuse pagode |
Nous terminons la journée en déambulant dans les ruelles, et en
tentant de suivre le conseil du Lonely Planet : « Si vous êtes
perdus, remontez les canaux à contre-courant, vous finirez sur la roue du grand
moulin à eau, à l’entrée de la ville. » Après 1h de marche à suivre cet
éminent conseil, nous demandons finalement notre chemin, et comprenons que nous
allons dans la mauvaise direction depuis plus d’une demi heure, et que nous
sommes à l’autre bout de la ville. Merci Ô grand guide.
Encore des belles maisons |
Nous regagnons
l’hôtel aux rythmes des vibrations des tam-tams, pour y passer la nuit et
préparer notre journée du lendemain : nous irons visiter un village ancien
également, à quelques kilomètres de Lijiang : Shuhe
Une fois n’est pas
coutume, nous prenons le taxi pour effectuer les 7km qui nous séparent de
Shuhe. Nous arrivons donc aux portes de la ville, pas essoufflés pour un sou,
mais allégés de quelques uns (des sous).
Nous pénétrons
dans la ville, c’est un peu comme Lijiang, avec de nombreuses boutiques de
souvenirs et de restaurants, mais on y trouve tout de même un peu plus
d’authenticité car les locaux y vivent toujours et beaucoup moins de touristes
se donne la peine de s’y rendre. Après une courte promenade dans les rues touristiques,
nous pensons avoir fait le tour de la ville, qui n’est pas très grande.
Des rues désertes en Chine... |
Nous
remarquons alors un petit pont qui semble mener à une partie encore plus calme.
Nous empruntons le pont, et découvrons alors un immense complexe de bâtiments
qui semblent avoir été figés dans le temps. Bien qu’en parfait état, toutes les
maisons sont vides, personne n’y circule et l’on peut pénétrer dans toutes les
bâtisses. Dans certaines, l’électricité a été installée, et des ampoules
pendent du plafond.
Des maisons vides, drôle d'ambiance |
On se croirait dans un de ces films d’horreur, où les
villes se sont vidées de leurs habitants après une catastrophe quelconque. Sauf
qu’à la place de l’angoisse, c’est le ravissement qui nous saisit. Ce complexe
(qui sera peut être un hôtel bientôt) est superbe. Construit autour d’un
système de canaux, de nombreux ponts le traversent, de belles colonnades
s’alignent menant à des kiosques aérés pour y faire une pause. Nous errons
pendant quelques heures dans cet ensemble en attente de ses habitants,
alternant pause et promenade. Bientôt le soleil nous rappelle l’heure qui
passe, et nous nous dirigeons, à regrets, vers la sortie, pour alpaguer un taxi
qui nous ramènera jusqu’à la pimpante Lijiang et ses innombrables écrans et
lumières. Nous passerons le reste de la soirée à manger des gâteaux à la rose
avant de rejoindre notre chambre, nos mirettes encore toutes étonnées de cet
étrange village de Shuhe.
Le charme de la solitude |
Le lendemain nous
nous mettons en route pour Chengdu, la ville des Pandas et des plus belles
filles de Chine.
Pour l'album photo de la Chine c'est ici
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