Pushkar, c’est pas très loin de Jaipur, moins de 200km, du coup, on a
repris le bus public. Quelques 5 heures plus tard on arrive à Ajmer, à 11km de
notre destination. On repart donc pour une demi heure de bus. C’est aussi ça le
bus public en Inde, un temps faramineux quelque soit la distance.
On nous avait prévenu, Pushkar c’est calme, cool et y a des animaux. Et
effectivement, on est encore sur la route qu’on commence déjà à apercevoir les
singes, vaches, chiens errants, dromadaires et autres hippies.
On se trouve rapidement un hôtel pas trop cher, un peu à l’écart du
centre (à 5minutes à pied tout de même) et on part se promener. La faune de
Pushkar étant très hétéroclyte, ça me paraît être un aussi bon moment qu’un
autre pour m’y attarder.
Chapitre 1 : des singes envahissants
Je commence par eux parce que ce sont ces derniers qui nous attendaient
lorsque nous franchîmes (et ouais ! usage du passé simple ! ça te
cloue le museau hein ?) le col qui séparait Ajmer de Pushkar. Assis au
bord de la route ou sur des petits monticules, on aurait dit les gardiens de
cette Cité sainte, et puis aussi car ils envahissaient les arbres tout autour
de l’hôtel qu’on a choisi.
Un singe papote avec les pigeons |
Ceux là sont courageux mais pas téméraires, et quand je leur tendais la
main, leur seule réponse fut de partir se cacher bien haut dans les arbres.
Dommage, ils avaient l’air plus accueillant que les macaques habituels et leur
grandes canines effrayantes, et moins voleurs que certains Babouins…
Cependant, malgré leur présence peu rassurante, on n’aura pas eu à se
plaindre plus que ça de ces voisins inattendus.
Chapitre 2 : le cochon pressé
Alors lui, c’est de loin mon personnage préféré du village, qui nous
aura bien fait marrer à chaque fois qu’on le voyait. Une petite description des
cochons indiens s’impose pour bien visualiser la scène. Ce sont un drôle de
mélange de cochons (comme chez nous), de phacochères et de sangliers. Sauvages
mais toujours aux abords (voire dans) les villes, ils farfouillent dans tout ce
qu’il peuvent trouver comme ordures, ce dont le pays ne manque pas. Ce cochon –
qui était d’ailleurs une truie – ne dérogeait donc pas à la règle, et arborait
fièrement une crête de phacochère, un peau rose parsemée de taches marrons, une
petite queue bien droite et n’était qu’un peu plus petit qu’un sanglier.
Mais ce porc là était bien différent de ses cousins fainéants par cette
unique impression d’urgence qu’il dégageait. A chaque fois que nous la voyions
(plus-que-parfait cette fois !) elle nous faisait très intelligemment
comprendre par son allure décidée qu’une nouvelle de plus haute importance lui
était arrivé (surement par la voix des corbeaux) et que rien ne pouvait retarder
sa course : la voilà donc frôlant les murs d’un pas rapide et se dirigeant
vers cet intéressant tas d’ordures fraîches qu’on lui avait annoncé. Ici comme
partout, pensions-nous (comme elle certainement), « premier arrivé,
premier servi ».
Je n'ai jamais eu le temps de prendre notre cochon pressé, donc voilà des écureuils aussi vifs que lui |
Chapitre 3 : des vaches sans gène
Le phénomène de la vache indienne est bien connu mondialement, mais je
ne me lasse pas de l’observer sans comprendre. A mon humble avis, une vache
n’est jamais aussi belle, bonne et utile que dans une assiette accompagnée de
bonnes petites patates. Mais bon, les indiens ne partagent clairement pas le
même avis et pour eux, en tant qu’animal sacré on la laisse tranquille. Il est
donc fréquent de voir un embouteillage qui ne se dissoudra que selon le bon
plaisir de Madame. Le respect qui leur est octroyé va si loin qu’entre une
vache et un piéton, l’automobiliste ou le motard n’hésitera pas une seconde
quant à celui qu’il vaut mieux écraser.
Bien au courant de leur toute puissance les vaches sont donc les
animaux les plus faciles à approcher, et caresser. Sibylle elle même, s’est vue
trouver le courage de tripoter la peau flasque du cou de l’une d’elle malgré de
longues cornes peu engageantes peintes en rouge.
Pour ma part et bien que je les trouve fort jolies avec leurs grands
yeux sombres et leur robe pastel, je me prends déjà à rêver d’un gros steak
bien saignant.
Un bon steak vivant sur son lit de volailles |
Chapitre 4 : une vie de chien
Quand tous les autres animaux sont laissés à leurs petites affaires
voire même nourris, les chiens errants n’ont eux pas cette chance, et il n’est
pas rare d’en trouver certains en fort piteux état. D’autres au contraire,
connaissent bien leur rôle, et se laisse adopter et cajoler le temps d’une
papouille, pour ensuite retourner à leur train-train quotidien : manger,
dormir, manger, dormir.
Le principal problème à être un chien en Inde (et c’est aussi le mien) c’est
le végétarisme quasi omni-présent des Hindous. Déjà qu’il est difficile de
trouver de la viande au menu, imaginez un peu dans les ordures. Pas facile pour
un régime carnivore…
Et c’est d’autant plus dur que de la viande vivante déambule sans cesse
tout autour de nous.
Une vraie vie de chien que je partage un peu avec eux.
Deux copains en pleine activité |
Comment dire… Y en a toujours des gens qui ont un peu de retard, mais
bon 35 ans ç fait beaucoup. Ce sont les premiers que je rencontre, et
franchement, je ne les envie pas.
Ils fument de gros pétards toute la journée, passe 3-4 semaines dans
une ville où y a rien à faire et n’alignent que difficilement plus de 3 mots à
la minute. On aura tout de même appris que les superbes chaussettes
spécialement conçues pour les tongs (avec le pouce de pied séparé) viennent de
Katmandou, comment voulez-vous qu’on ne fasse pas d’amalgame ? Katmandou
une ville transformée par une génération de junkies qui n’aspiraient qu’à se dissoudre
dans les neiges éternelles de l’Himalaya. Et entre nous, franchement, faut pas
avoir honte pour porter des trucs pareils.
Pour être gentils, ils sont gentils mais n’y aurait il pas une légère
contradiction à faire du Yoga au réveil pour se droguer tout le reste de la
journée ?
En tout cas c’est mon avis.
Une prière pour Ganesh |
Quant à la ville en elle même, il s’agit d’un haut lieu de spiritualité
Hindou (2eme après Bénares). En effet le lac autour duquel toute la ville s’est bâtie aurait, selon
la mythologie, été créé par le dieu Brahma en y laissant tomber une fleur de
lotus.
Du coup on y observe de nombreux pèlerins venus pour s’y purifier en
s’y baignant.
"a chaque fois que nous la voyions" c'est de l'imparfait hein ;-)
RépondreSupprimerbon courage avec les vaches ! c'est bon au moins leur bouffe végétarienne ?
bisous !
Isaure
Je vais corriger ça vite fait, je faisais mon malin... J'en peux plus de la bouffe. Heureusement dans 3 jours on arrive au Népal. Je pourrais me faire un bon steak de Yak.
Supprimerbisous!
Quoi au Népal depuis une semaine ?
RépondreSupprimerJe relis la faune sacrée régulièrement... j'adore le cochon pressé