samedi 18 octobre 2014

Chengdu 成都市: Pô, attends nous


Concessions. S’il y a bien une personne dans ce couple qui peut vous en parler, c’est bien moi !

Alors faire un voyage à deux, c’est super. Au départ, on veut tous les deux la même chose : de l’authenticité, des rapports humains, de l’aventure, des sensations fortes, des émerveillements, de la beauté…

Tout ça, c’est bien beau, mais ce ne sont que des concepts abstraits. Sur place, la réalité nous rattrape.

« Que faire aujourd’hui ? », « Quelle sera notre prochaine destination ? ». Et souvent l’un voulait une destination ou une activité avec des animaux (Flo), tandis que l’autre préférait les vieilles pierres (moi). Du coup, on essaye officiellement d’alterner mais je me fais souvent avoir.

Soyons honnêtes. Visiter un zoo à notre âge c’est 10 fois plus chiant que de se faire une nouvelle ville, de se prendre un thé dans une maison traditionnelle chinoise, ou tant d’autres choses passionnantes.

Par bonheur, j’avais éludé la visite de la réserve d’oiseaux de Kuala Lumpur « grâce » à la dengue. En y revenant, Flo était tout émerveillé et il se sentait obligé de me raconter la longueur de leurs ailes, l’utilisation du bec, le nombre de leurs plumes, et autre informations primordiales. Je faisais mine de trouver ça très intéressant, puis affaire classée, on en parle plus.

Ca c’était  sans compter sur l’intervention de mon cousin Steffen, ex-résident de Singapour. Nous l’avions consulté pour savoir ce que nous pourrions faire dans « sa » ville. Ce dernier n’a rien trouvé de mieux à dire qu’il y avait là bas un super zoo, l’un des plus fourni au monde, un « incontournable », fin de l’aberrante a citation.
Quel gâchis, quand on a un pays si petit d’installer un immense zoo pensais-je. Malheureusement pour moi, Flo pensait exactement le contraire. Nous devions donc entrer dans un long débat ou chacun devait exposer ses arguments pour échapper ou visiter le zoo. Puisque le pays coûtait très cher de sorte que nous ne pouvions nous y attarder, et compte tenu du fait que Flo venait de visiter la réserve d’oiseaux de Kuala Lumpur, j’avais obtenu gain de cause : Nous échapperons au zoo de Singapour.

L’obstacle des zoos et autres réserves naturelles se posait à nouveau, ici, à Chengdu. Flo voulait visiter la réserve de pandas et là, mes arguments étaient trop faibles : Nous avions le temps, la Chine ne coûtait pas trop cher, et … nous avions raté le zoo de Singapour. L’argument de Flo était quant à lui simple, simpliste (comme toujours quand il s’agit de Flo),  et … imparable. Il se décrivait en deux lettres : Pô. Oui, oui, Pô le héros du film Kung-fu Panda de Pixar. « Moi je veux voir Pô », lançait Flo le dur de dur.

J’étais contrainte de céder.

Sachant que pour ce genre d’activités Flo ne supportait pas le moindre retard, nous étions au guichet à l’heure d’ouverture du parc.
On avance au lieu indiqué pour les pandas géants puis, on les voit dans leurs espaces. Ils sont là, certains sont allongés, d’autres assis nonchalamment, sur leur cabane de bois.

Les glandeurs et héros du parc
Nous avons vraiment bien fait de venir aux aurores, moment de la journée où ils sont le plus actifs, car en effet, nous pouvons admirer un mouvement toutes les cinq minutes. C’était incroyable. Tout était au ralenti. Ils mangeaient une tige de bambou de 30 cm en une demi heure.
Grosse activité chez les pandas
Une fois cependant la vitesse de l’un d’eux m’a marquée : L’un des pandas était avachi assis sur le bord de sa cabane surélevée. Tout à coup, il bascule. Il n’a pas le temps de multiplier les gestes qui lui permettraient de se rattraper. Il tombe de 3 mètre.

Ahhhhh voilà ! Là on a de l’action...

Le panda se relève comme si de rien était et entame sa lente ascension pour retrouver la même place. Flo était aux anges. Il ne voulait rien rater  de ce film d’action.
Je parvins à lui faire rebrousser chemin en lui annonçant que j’allais, pour ma part, visiter la nurserie.

Après une longue queue, on aperçoit les masses pales, pas plus grandes qu’un cochon d’inde.

Bienvenu dans un monde en couleur...
Certains sont en couveuse, d’autres sont dans un parc pour bébés. Puisque les chiens ne font pas des chats, les bébés pandas adoptaient le même comportement que leurs parents : ils dormaient. Mais je dois avouer qu’ils étaient très mignons et m’attendrissais même à la simple ouverture d’une paupière.

Dans le parc on s'éclate!
Enfin, nous terminions la visite du parc par la section des pandas roux : des êtres super-hyper-actifs si on les compare à leurs cousins en noirs et blancs.

En mode chasseur
Eux c’est un mélange entre l’ours et le renard. Ils s’activent d’arbres en arbres et semblent avoir un emploi du temps bien rempli.

Elle est pas belle la vie?
Sur le chemin de la sorti, on aperçoit un bâtiment sur lequel est écrit «  Panda Clinic ». On a bien envi d’y jeter un coup d’oeil  pour voir l’hospitalisation d’un  panda.
Sur la porte d’entrée en verre, beaucoup (trop) de texte est écrit en chinois. Ce doit être compliqué d’entrer là. Il nous faut un plan. On se consulte et on trouve une stratégie. Ce sera à Flo, qui parle mieux anglais que moi, de la mettre en œuvre.
On entre.

-     Florent « Bonjour, j’ai mon panda qui est hospitalisé chez vous, on vient lui rendre une petite visite »
-       L’homme : Ah. Mais ici c’est juste un museum où sont exposés les squelettes.
-       Florent : Ah. On arrive trop tard alors ».

On baisse la tête. On va voir les squelettes. Pour plus de crédibilité on fait mine d’en reconnaître un et on ressort les larmes (de rire) aux yeux.

L’après midi était réservée à la visite du temple Wenshu qui comporte un immense jardin. L’ambiance est sereine. 

Une ambiance sereine au temple Wenshu
Nous avions un magnifique parc parsemé de sorte de kiosques à la chinoise où les habitats de Chengdu pratiquent le tai chi, des pièces d’eau empoissonnées et des joueurs de majong, le jeux d’échec chinois.

Tai chi sous le kiosque?
Ou majong près de la pièce d'eau?

Pour moi ce sera visite de l'un des pavillons du jardin
Idéal pour faire une pause, bouquiner un peu ; lire jusqu’à ce que la luminosité devienne si faible qu’elle nous rappelle que nous devons nous rendre à l’opéra.

Faire une pause dans la fraicheur de l'éventail
Ce n’était pas à proprement parler, un opéra. C’était une « maison de thé-théâtre » qui présente certains soirs des numéros de l’opéra traditionnel du Sichuan (région dans laquelle nous nous trouvons), vieux de plus de 250 ans.

Puisque nous sommes en avance, nous avons droit à la visite des coulisses ainsi que celui d’assister au maquillage des acteurs. 

Le maquillage d'une actrice
Moyennant quelques yuans, certaines spectatrices demandaient à se faire maquiller et habiller avec l’un des costumes traditionnels de l’opéra. Elles étaient ensuite photographiées par un professionnel devant un décor approprié. C’était… RI-DI-CU-LE et ce d’autant plus que ce n’était pas une attraction pour les enfants mais bel et bien pour des adultes, parfois même pour des femmes d’un certain âge. 

Le maquillage d'une clients
Un charabia résonne dans le micro. Nous rejoignons nos places où une élégante « serveuse » chinoise nous servit un thé à l’aide d’une théière dont le bec faisait au moins un mètre. Cette longueur lui permettait d’atteindre toutes les personnes d’une même rangée sans quitter les allées

Avant le commencement véritable du spectacle, une mise en bouche débuta : la cérémonie du thé. Les chinois la regardaient à peine. Mais pour nous, petits français qui n’avons pas la culture du thé, ce fut l’un des clous du spectacle.

Armée de sa théière-cigogne

Deux serveuses de thé pratiquaient sur scène, un art qui consistait à servir le thé tout en pratiquant une danse sportive. L’habituel ruban de la GRS était ici remplacé par ces théières-cigognes. N’hésitez pas à cliquer sur la vidéo en bas de l’article pour découvrir cet art.

Service du thé en dansant

Deux grâces
Puis, le spectacle commença. Il y eut un orchestre qui entonnait des musiques traditionnelles de Chine, des danseurs, une joueuse de guitare à deux cordes, un génie qui présentait avec une exceptionnelle poésie son show d’ombres chinoises. Il y eut ensuite un sketch qui était apparemment hilarant. Pour nous, c’était du chinois.
Enfin, il y eut le tant attendu show des changements de masques qui fit la réputation de l’opéra du Sichuan. Au cours de ce show, les artistes changent de masque comme par magie. 

Les danseurs

Les ombres chinoises
Nous n’avons pas élucidé le « truc ». Et vous l’avez-vous élucidé ? Pour vous donner cette chance nous avons également filmé une partie de ce spectacle alors cliquez sur la vidéo en bas, vous allez voir, c’est bluffant.

C’est donc la tête pleine de magie que nous nous rendions à notre hôtel. Mais avant ça, nous souhaitions faire le très réputé « Bisou d’ailleurs » devant le magnifique pont de la ville illuminé le soir. Nous l’atteignons et là commence l’installation. Flo fait des essaies en me prenant seule en photo pour voir ce que ça va donner. C’est bon, ça peut rendre pas mal. Je reste à mon emplacement. Il sort le trépied, paramètre le retardateur de 10 secondes et vient se mettre devant moi en position « bisou ». 10- 9- 8- 7- 6- 5- 4-. Les lumières du pont s’éteignent. Il est 23 heures pilepoil. On est dégoutés.

Le pont à notre arrivée au spot.
L'album photo est ici



Sichuan Opera Show from florent luu on Vimeo.

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