jeudi 9 octobre 2014

Dali 大理市: entre lacs et montagnes


Nous arrivons de nuit à Dali. Bien entendu, et comme à l’ordinaire nous négocions un tuk-tuk à la sortie de la gare routière. Pour ce faire et alors que les chinois ne parlent pas du tout l’anglais (même pas les rudiments), nous montrons à celui qui allait être notre chauffeur l’adresse de notre hôtel ; adresse écrite en caractère chinois. Il fait « oui » de la tête, pas de doute, il connaît cette adresse. On négocie le prix et on tombe d’accord sur la somme de 40 Yuans.

Après 30 minutes de conduite, nous apercevons la ville. Notre conducteur passe la porte, fais 400 mètres et s’arrête au beau milieu d’un carrefour et nous fais signe qu’on est arrivés en ville. Sauf que nous on veut pas « arriver en ville » on veut arriver à notre Guest house. On ressort notre réservation, on la lui pointe sous le nez, et on lui fait comprendre que c’est soit on sort sans payer parce qu’on est pas à l’adresse demandée, soit il nous mène à notre hôtel. Il semble embêté : on n’est pas des touristes faciles à arnaquer. Du coup, l’appât du gain (qui semble compromis compte tenu des circonstances) lui force à alpaguer un commerçant et pour lui demander ou est la rue de notre hôtel, qu’à l’évidence il ne connaissait pas le moins du monde.

Il fait 100 mètres, il demande à un nouveau commerçant, et recommence au moins 15 fois son opération avant de nous déposer en face de la guest house. Là on s’apprête à le payer le prix convenu. Mais celui-ci lui semble désormais dérisoire compte tenu du fait qu’il s’est arrêté, qu’il a dû demander, faire deux fois le tour de la ville etc… Il en veut maintenant pour 50 Yuans. Ce genre de comportement a le don de me mettre hors de moi, surtout qu’il a préféré attendre que nous soyons devant nos hôtes –qui eux parlent parfaitement anglais et s’improvisent traducteurs- pour faire sa demande supplémentaire. J’éclate sans peur du scandale. Bien que je ne sois pas à 10 Yuans près c’est une question de principe : Un deal est un deal. J’argue à qu’à mon goût il a mis trop de temps pour m’accompagner à mon hôtel que par conséquent le prix a changé et est devenu 30 Yuans. Il trouve l’argumentation aberrante. Pourtant c’est exactement la sienne ! Il finit pas s’écraser comprenant que s’il continuait 2 minutes de plus ce serait 0 Yuans !

Une fois dans la salle d’accueil de l’hôtel, on montre les références de notre réservation. Et comme apparemment la chance est avec nous ce soir là, les hôtes nous apprennent que la personne qui occupait notre chambre la nuit passée est tombée malade et qu’elle est par conséquent restée dans ladite chambre ; du coup on est surclassé. Enfin une bonne nouvelle !


Bienvenue à notre hôtel!


Pour accéder à notre chambre on passe par la cour centrale et on se rend compte qu’on est dans une maison traditionnelle chinoise rénovée avec le meilleur goût !
On est conquis. Si toute la ville est comme ça on aura pas assez de trois jours pour la découvrir donc pas question de perdre une minute. On s’endort comme des bébés.

La pause clope du matin
Le lendemain on arpente les rues de la ville et comme nous nous y attendions, c’est l’enchantement.

Nous étions au cœur d’une ville ancienne, aux maisons en pierre, aux devantures en panneaux de bois sculptés que les commerçants séparaient de leurs gonds – fixés au sol- pour ne les réunir qu’à l’heure où les lanternes rouges servant d’éclairage public à ville, s’allumaient. Les toits sont fidèles à eux mêmes : Ils sont faits de tuiles grises et osent, au niveau de le faît, une courbure de hamac. Un détail cependant les différencie des toits de la ville de Janshui : ils sont le siège d’une végétation romantique. On avait ainsi un fin tapis de mousse qui habillait les tuiles, tandis que les fleurs de pissenlits y avaient élu domicile pour échapper au plumage habituel des passants souhaitant faire un vœux. 

Un petit somme en pleine rue, dans la brouette!


Les toits velus de Dali
Voilà présenté le bijou.

L’écrin, pour sa part, remplissait son rôle à la perfection.
Il était fait de montagnes boisées se cachant parfois derrière des petits nuages en ballade dans le coin. En contrebas de la ville, il avait opté pour un lac paisible servant de point de rendez-vous à des villages restés dans leurs jus.
Si donc nous souhaitions voir les montagnes, il nous suffisait de remonter les rues, tandis que si nous souhaitions avoir une vue sur le lac, il nous suffisait de les descendre.


Il n’y a rien à dire : l’écrin était à la hauteur du bijou.

Après avoir bien arpenté les rues de la vieille ville, on se dirige vers son symbole : les trois pagodes situées en dehors des remparts.

On emprunte donc l’une des grosses portes de la ville, et nous voilà au beau milieu des ateliers de la cité.

A la porte.
Ignorant l’existence des clauses de non concurrence, les artisans vendaient tous exactement les mêmes choses : des plaques de marbre taillé.

Quelques artisans osent, sur leur pas de porte, nous proposer d’acheter.

Il est regrettable qu’il n’y ait pas eu de marchands de chrysanthèmes et de vendeurs de portes-photo, car si tel avait été le cas, j’aurai pu voir l’agencement des objets et éventuellement craquer pour telle ou telle pierre tombale.

Compte-tenu de cette carence j’étais contrainte, au grand malheur des artisans, de décliner leurs propositions.

Une fois traversée la zone des ateliers, on aperçoit les pagodes. On s’y approche et là…  c’est la déception !

C’est juste 3 fines pagodes : deux petites et une grande. On s’installe au meilleur emplacement pour les voir et c’est parti pour une séance photo avant de rejoindre notre antre.


Les pagodes.
Yes on les a trouvé!
 Au petit matin (11 heure) du lendemain, une toute nouvelle expérience nous attendait : la conduite d’un scooter électrique. C’est une grande première pour nous deux.

Je profite de l’occasion pour vous décrire ces ovnis.
Si à certains égards la Chine est polluée et bruyante, les deux-roues n’y sont pour rien. Bien qu’ils soient très nombreux dans les villes, ils ne font aucun bruit (même pas le bruit d’un vélo), et ne consomment pas un Yuan d’essence.
A peine étions nous entrés sur le territoire chinois que nous étions conquis.

Avec le temps néanmoins, on se dit que ces inventions ne sont pas adaptées à la conduite chinoise : une conduite ayant la particularité de faire une totale abstraction de la chose beige mouvante appelée chez nous « pieton ».
Cela revient donc pour les conducteurs de scooters-électriques à considérer que le trottoir est une voix libre à exploiter. Plus d’une fois, ces fantômes nous frôlères à 50 km/h sans que ça ne leur pose le moindre problème.

Une fois n’est pas coutume, ce jour là à Dali le scooter électrique était entre des mains responsables : celles de Flo.
Maman, je sais que cette déclaration peut te paraître aberrante , tant ta voiture a fait de séjours prolongés chez le garagiste grâce à mon cher et tendre, cependant je ne dis que la vérité par rapport au référentiel qui est le notre : les chinois.
En gros, si tu aimes ta voiture, ne la prête jamais à un chinois. C’est pire que Flo. C’est dire !

Ce jour là donc, nous partions explorer les environs de Dali avec pour objectif le village de Xizhou à 30 km de là.

Sachant que la batterie électrique a une autonomie de 60 km, on est large. Le problème c’est que dans nos calculs, on avait pas pensé qu’il fallait revenir sur Dali… Mais peu importe, on en est pas encore là.

On pars donc à travers champs, puis on suit la route qui fait le tour du lac au milieu duquel des pêcheurs se livraient à leur activité à cheval sur une planche reliant deux chambres à air.

Sur les rives du lac
Sur la route de Xizhou
Nous traversons quelques bourgades avant d’apercevoir Xizhou. Un charmant village à l’architecture Bai où nous passerons deux heures. 
Dans les rues de Xizhou

L'entrée de Xizhou
Le lac de Xizhou
Puis c’est reparti dans l’autre sens, mais cette fois la route fut marquée par le stress d’avoir suffisamment de batterie…

Sur le scooter, Flo se prenait pour la femme de barbe bleu et me prenait pour la sœur Anne.

« - Sibylle, ma Sibylle, ne vois-tu rien venir ?
-       je ne vois que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie ;
-       Sibylle, ma Sibylle, ne vois-tu rien venir ?
-       Je ne vois que le ciel qui bleuois et le soleil qui rougeois ;
-       Sibylle, ma Sibylle, ne vois-tu rien venir ?
-       Je vois trois pagodes, une grande et deux petites. Elles s’approchent. Elles sont à moins de 100 lieues (je dis ça au pif ; en vrai je sais pas combien ça fait une lieue. Mais c’est joli nan ?). Les voilà à nos pieds ».

Nous étions sauvés par Dali ! Estamos Salvador Dali! Dali que nous allions quitter dès le lendemain pour la petite ville de Lijiang.  

Pour voir l'album photo cliquez ici

2 commentaires:

  1. C'est normal que ça fasse salement envie ? Vous nous donnez les coordonnées sur une carte ?

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  2. Merci Guillaume,
    Oui c'est normal que ça fasse envie, toute la région du Yunnan est dingue. Sur une carte, c'est là :

    https://www.google.com/maps/place/Dali,+Yunnan,+China/@25.606486,100.267638,7z/data=!4m2!3m1!1s0x3727b8a355da57b7:0xdc4ea8f6c9d7b856?sa=X&ei=N6M4VNumEcW_ygPSsIHYBA&ved=0CJsBEPIBMA4

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